Ceci n�est pas une pol�mique et encore moins une r�action enflamm�e � votre �crit du jeudi 21 septembre 2006 qui ne manque pourtant ni d�exc�s ni de d�rives. Juste un rappel apais� de ce que vous m�y �reprochiez�. Me consid�rant moi-m�me libre de proposer un autre regard sur les choses et les hommes, je ne vous reprocherai jamais d��tre diff�rent, convaincu pour ma part que nous partageons beaucoup de convictions. Venons-en � l�essentiel. L��lection pr�sidentiel d�avril 2004 a �t� un �v�nement d�vastateur pour les r�publicains, en ce sens qu�elle a r�v�l� leur d�sarroi et a accentu� leurs divisions. Incapables de se rassembler autour d�un projet et constituer une alternative, ils se sont pr�sent�s en rangs dispers�s. Ils ont soutenu Abdelaziz Bouteflika ou Ali Benflis, ont c�d� au p�ch� mignon des candidatures folkloriques ou � celui du boycott. Par ce comportement, les d�mocrates ont prouv� une fois de plus qu�ils �taient d�accord sur tout sauf sur l�essentiel, c�est-�-dire pr�senter des candidatures communes afin de gagner les �lections et mettre en �uvre leur projet de soci�t�. Pour sa part, et pour des raisons connues, le FLN a pu colmater les br�ches et se ressouder pour se maintenir au pouvoir. Face � l�impasse, nous avons d�cid� de ne pas nous taper la t�te contre le mur et d�adopter une autre d�marche, r�sum�e par le slogan �La politique autrement�. Je reste convaincu que les enjeux sont les m�mes qu�au d�but des ann�es 90. Il n�en demeure pas moins que les acteurs et les m�thodes du courant islamiste ont chang�, d�o� l�effort d�adaptation qui n�est en rien un renoncement au projet r�publicain, objectif ultime de l�UDR et de tous les patriotes alg�riens. Si le FIS et ses dirigeants, responsables d�un complot criminel contre l�Alg�rie sont d�pass�s, l�islamisme politique a enfant� d�autres visages, d�autres m�thodes d�action et un autre discours. L�islamo-conservatisme, sous sa nouvelle forme, est beaucoup plus dangereux que l�ancien parce que plus politique, donc n�cessairement plus efficace. Les d�mocrates, eux, sont rest�s d�sesp�r�ment fig�s dans une position et dans un discours tr�s peu en rapport avec ces �volutions dont ils ne semblent pas mesurer les dangers. Cette attitude qui s�apparente � une c�cit� politique est le r�sultat d�un ent�tement � s�enfermer dans une logique d�opposition st�rile. Sur le terrain, leurs divisions s�accentuent. On ne sait par quel miracle les artisans de l�arr�t du processus �lectoral que vous avez applaudi avec nous auraient subitement disparu des institutions de l�Etat. Ainsi, il n�y aurait plus de d�mocrates au sein de l�arm�e, des services de s�curit� et dans l�ensemble de l�administration. Ne seraient donc d�mocrates que les opposants inv�t�r�s, l�opposition �tant �lev�e au rang de choix strat�gique. Pour ma part, je demeure convaincu que la fronti�re politique ne se situe pas entre les r�publicains et le pouvoir mais entre les islamo-conservateurs et les r�publicains modernistes. Personne n�a le monopole de la d�mocratie et les d�mocrates sont partout. Ils sont dans les partis, au sein de l�arm�e, dans toutes les institutions de la R�publique et, plus largement dans la soci�t�. Il s�agit d��uvrer � l��dification d�un grand parti rassembleur susceptible de constituer une alternative r�publicaine. C�est une raison d��tre et d�esp�rer. S�agissant de mon rapport personnel et de celui de l�UDR au pr�sident, nous avons comme ligne de conduite de toujours juger un homme sur ce qu�il dit et sur ce qu�il fait, et non sur les intentions qu�on peut lui pr�ter. En tout �tat de cause, l�UDR assume publiquement ses choix et ses partenaires, et refuse les alliances honteuses comme semblent les affectionner certains. C�est une attitude nouvelle dans les rangs des d�mocrates et je comprends ais�ment qu�elle puisse d�ranger. Vous pouvez ne pas partager cette analyse comme c�est le cas mais cela ne fait pas de moi pour autant un �Papon, un Bousquet, un collaborateur accessoirement pr�sident de l�UDR, un transporteur d�explosifs responsable du retour du FIS, une politique cupide porteur d�un projet vichyste et capitulard qui troque sa petite nuisance contre un strapontin, un angoiss� de vieillir st�rilement dans l�opposition, un m�naupos� politique abandonnant ses convictions�, bref un tra�tre ! Si tant est qu�il est opportun et productif d�en d�coudre avec l�UDR, j�aurais attendu de vous d�autres arguments que ce chapelet d�injures indignes de votre talent. Pendant que vous contribuez, involontairement sans doute, � disloquer un peu plus le camp r�publicain en vous en prenant � l�UDR, � nos amis du MDS et � un de vos confr�res qui a sans doute l�outrecuidance d�avoir sa propre lecture des �v�nements, le FLN, le MSP, Nahdha et El Islah souhaitent la bienvenue � un ex-responsable du FIS et travaillent de concert � la r�ussite de leur projet. Alors qui se trompe de porte, cher ami ? Il faut toutefois dire que si votre intervention, malgr� son caract�re excessif et injuste, pouvait �tre le pr�lude � un d�bat s�rieux entre les acteurs de la mouvance r�publicaine, et si Le Soir d�Alg�rie acceptait d�en �tre le vecteur, alors vos exc�s auront �t� �f�conds�. Amicalement Amara Benyounes