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LETTRE DE PROVINCE
Parole maternelle et langues des autres Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 01 - 2007

M�me lorsqu�elle ne co�te qu�un seul dinar sa d�pense est d�j� exorbitante. C�est parce qu�elle est une atteinte � la v�rit� que la d�magogie politique est, par essence, ruineuse. Hier, le marketing du r�gime finan�a, avec l'argent du contribuable, notre francophonie et aujourd�hui il festoie au nom de notre arabit�.
Or, le locuteur alg�rien, � l�identit� culturelle solidement �tablie, s�est-il jamais reconnu dans ces langues d�importation ? Tout juste s�il avoue verbalement son impr�gnation par ces idiomes que l�on c�l�bre, alors que la langue de sa m�re n�est qu�un judicieux m�tissage de toutes les paroles qui ont circul� dans ce terroir. Que l�on ait fait de lui l�enfant adoptif de Rabelais ou bien celui d�El Djahid ne l�a jamais rendu plus g�nial qu�il ne l�est dans la vie de tous les jours. Et puisqu�il entend parler avec les mots qu�il s�est lui-m�me forg�s, il ne descend � l��vidence ni de la francit� ni de l�arabit�. Voil� pourquoi ceux qui le d�clinent tant�t comme un h�ritier sympathique du verbe latin ou comme le d�positaire de la parole sacr�e du Coran se moquent de lui. Allons donc vers l�essentiel afin de d�noncer ces grandioses fumisteries uniquement destin�es � se �bien voir� en Occident et en Orient. Pas plus que la �franco-folie� de 2003, le d�lire �arabiste� de 2007 ne nous rendra plus subtiles que nous le sommes. �Alger, capitale de la culture arabe� n��tant que du loukoum de pi�tres prosateurs l�on se demande d�j� ce qui va changer � l�avenir dans la mani�re de s�exprimer de nos �lites. L�Abbesse de service qui est notre ministre de la Culture nous a, par avance, convaincus qu�il reste beaucoup d�effort � faire avant de se pr�valoir de l�art oratoire d�un Manfalouti. Autant dire que dans toute appropriation surfaite il y a de l�ali�nation. Et pour cause... toute langue d�emprunt alt�re l�identit�. Or, le locuteur alg�rien ressent cette agression chaque fois qu�il tend l�oreille aux propos de ses dirigeants. M�me quand il les comprend � moiti�, il leur reproche cette affectation qu�il assimile � de la trahison. Ce reniement de l�idiome de la m�re qui leur semble pauvre et vulgaire ! Comment parler vrai et convaincre lorsque la langue de la rue est disqualifi�e ou que les intonations des propos de la tribu deviennent honteuses ? Par on ne sait quelle pr�vention la langue populaire est devenue suspecte au point de lui substituer la pr�ciosit� verbale des clercs dans le seul but d�affirmer nos racines identitaires. Depuis l�ind�pendance, l�on n�a pas cess� de faire le forcing dans ce sens au point que le discours politiquement correct a fini par confondre notre alg�rianit� avec l�arabit�. Ce complexe du d�colonis� qui pr�tend s��manciper d�une ali�nation en l��changeant contre un fantasmatique ressourcement spirituel. Il y a bien plus de l�id�ologie qu�on ne le soup�onne dans tout activisme culturel. D�s l�instant o� s�affiche l�intention de gommer la moindre sp�cificit� l�on porte atteinte aux v�ritables racines. Car enfin, pourquoi a-t-on voulu, hier, courtiser une francit� et pourquoi actuellement fait-on des ronds de jambes � cet arabisme linguistique ? N��tant d�positaires exclusifs d�aucune de ces deux cultures ne sommes-nous pas en m�me temps riches de les avoir malax�es et soumises � nos idiomes au point d�accoucher d�une autre langue ? Cela fait bien 45 ans que la langue populaire fait d�bat et que les oukases id�ologiques ne cessent de l�assimiler � de la subversion. Pourtant, ici et l�, quelques �claireurs tent�rent de convaincre les faiseurs politiques qu�il n�y a rien de pernicieux � se pencher sur la question. En effet, qui se souvient de ce lettr� lumineux qui a laiss� la plus magistrale d�finition de la langue populaire ? Ou bien encore, qui se rappelle de la conversion linguistique de cet homme de th��tre ? De Mazouni � Mustapha Kateb l�on ne parla que du devenir de l�idiome maternel. Ce dialectal volontairement d�valoris�. Contre tous les tartufes linguistiques, ils hauss�rent le ton pour donner de la noblesse au verbe local. �Je remercie ma m�re d�avoir arabis� la langue fran�aise�, revendiquait Mazouni au moment o� Mustapha Kateb se d�solait que le th��tre s�appauvrissait en s��loignant de la jactance de la rue. Ce n��tait donc pas chez eux une r�putation doctrinale mais le constat serein que le g�nie d�un peuple ne r�side pas dans les appartenances mais dans les petites sp�cificit�s. D�s lors que notre part d�arabit� est sagement assum�e pourquoi ne pas fructifier ce qui nous appartient en propre ? Nos barbarismes valent autant que le baragouin cairote et tant pis pour la docte litt�rature d�El Djahid si elle ne sait pas parler � l�oreille de nos m�res et de nos filles. �Ce que parler veut dire�, selon le pape de la sociologie, est pr�cis�ment l�unique pr�occupation de v�ritables ap�tres de la culture. Ceux qui s�inscrivent en faux face aux dogmatiques de tous bords. Aussi bien les forcen�s de l�occidentalisme que les mystificateurs qui pourchassent le verbe maternel au seul pr�texte qu�il est une vulgate de sous-d�velopp�s. La multiplicit� des idiomes r�gionaux, per�ue par les politiques comme un handicap � l�unicit� nationale, a justement fait le lit � ce terrorisme linguistique rampant. Or, qu�a-t-on substitu� � cette diversit�, que l�on qualifiait de pernicieuse, si ce n�est une d�clinaison d�emprunt que m�me les �lites politiques pratiquent approximativement ? Pour se convaincre de cet appauvrissement de la parole, m�me officielle, il fallait simplement �couter Madame Toumi � l�occasion de son office inaugural. Un exercice de r�thorique sans relief � faire rougir de honte le dernier des talibans du monde arabe. Et comme le hasard confond parfois les z�lateurs incultes, une dame bien de chez nous d�clamait le m�me jour, sur les planches d�un th��tre parisien, un monologue en dialectal alg�rois, d�une pi�ce de Sophocle le Grec. Le Coryph�e de Electre s�appelait Biyouna et son �dire� �tait un dialectal pur sucre tout droit venu de La Casbah. Comme quoi il faut toujours se m�fier des ventriloques qui annoncent dans la langue des autres et demeurer � l��coute de ceux et celles qui cultivent l�ind�passable complicit� avec les mots de leur m�re.

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