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LETTRE DE PROVINCE
Noces constantinoises : le �m�as-tu-vu� et les regrets Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 05 - 2007

Les �lus et les damn�s ne sont pas seulement ceux qui sollicitent la baraka des urnes �lectorales. L�existence au quotidien tisse, comme on le sait, d�autres farces dont les voies du c�ur en sont l�enjeu. Prendre �pouse ou �poux en saison des noces n�est pas simple comme choix, il serait m�me un challenge � haut risque puisque les statistiques officielles admettent que deux mariages sur trois �chouent lamentablement.
A Constantine, l��chec prend souvent les contours du drame, car ici le poids des traditions demeure la r�f�rence premi�re pour nouer une alliance. Autant dire que dans cette province l�on ne fonde pas un foyer au nom seulement de l�amour mais que l�on passe d�abord des pactes familiaux. Bref, une main constantinoise et un engagement public qui ignore, quelque part, les inclinations personnelles. Voici donc le r�cit d�un parcours � �deux�, mais qui implique un co�t mat�riel et recycle des traditions pesantes pas tout � fait agr�ables � respecter� Il faudra �tre �habit�, par la litt�rature rose pour broder des caftans, afin d�habiller des bonheurs tarif�s. De la religieuse �Fatiha� des mosqu�es aux pa�ens youyous d�ploy�s par les vieilles gorges fatigu�es, le �bonheur-sur-rhumel� se d�cline sur le mode du �m�as-tu vu�. Les �pousailles citadines ont toujours �t� somptueuses et on�reuses. Et cela, ajout� � une r�putation que les difficult�s du temps ont, certes, malmen�e, mais qui demeurent n�anmoins un rep�re de la singularit� constantinoise en la mati�re. On ne prend pas de femme ici, on sollicite une alliance en demandant �la main de �� injuste d�tournement des convenances patriciennes qui laisse entendre que les filles en fleurs sont plus sensibles aux poussi�res de l�or qu�aux parfums de jasmin de nos patios en ruine. Alors na�t une l�gende jamais d�mentie qui voudrait, qu�en chaque Constantinoise sommeille une Cl�op�tre chamarr�e de lourdes broderies qui valent, elles, leur pesant de �fetla�, ce fil d�or aussi rare que le rayon vert� C��tait �avant-hier�, l��ge d�or pr�cis�ment, quand les mariages �taient arrang�s et discut�s comme une affaire de n�goce. Pr�texte au renforcement des liens patriciens dans une cit� o� les mercantis se recrutaient dans la roture campagnarde. Mais depuis hier, c'est-�-dire depuis que les culs-terreux, disent-ils, ont rel�gu� une aristocratie � la fois frileuse et arrogante au rang de faire-valoir culturel, la fonction de l�argent, a retrouv� son pouvoir persuasif. Cette revanche historique de la campagne sur la ville s�est traduite d�abord par le foisonnement des bijouteries. Le printemps des joailliers, ces jardiniers de la dorure artificielle qui habitent pourtant dans des bunkers de b�ton, ne fait que les malheurs. Il est paradoxalement la saison de tous les nuages, car la main convoit�e n�aime se laisser convaincre qu�en ces �dens o� l�on paye rubis sur l�ongle. Aujourd�hui, comme les temps sont devenus si difficiles, le dinar patriotique �tant si peu �achetant�, on d�couvre de nouvelles variantes en euro pour �valuer la dot. Mais c�est l� des pratiques encore rares. Dans l�ensemble, les honorables familles continuent � traiter leur alliance avec un solide bon sens et une pudique respectabilit�, allant jusqu�� r�duire l�infernal rituel qu�impose la tradition. Il est vrai qu�entre la demande solennelle qui permet aux futurs �poux de se rencontrer sans culpabilit� et l�ultime �voyage� de l��pous�e, il y a tous les rendez-vous codifi�s qui se d�roulent sous les �nonc�s suivants : la khoutba� (demande), �la Fatiha� (l�onction religieuse), �la djeria� ou la c�r�monie du �sdak� (remise du montant de la dot). Entre ces contraintes, il y a l�informelle exigence des cadeaux pour chaque f�te religieuse. Casse-t�te traditionnel pour slalomer entre les dates du calendrier h�girien. Alors l�angoisse du pr�tendant devant l�imminence d�un �a�d� n�a d��gale que les exigences de la gent f�minine qui le taraude au nom de l�honneur familial et de la digne rougeur. �Encore un effort, beau gosse et tu auras droit � tous les �gards de la belle-famille�. De Mawlid en Achoura et l�A�d El Fitr en A�d El Adha il te faudra pomper. Pomper sans arr�t de gros sous afin de t�attacher toutes les bonnes gr�ces. Celles des tiens et des autres. Il te faudra un �rien� de bagues pour les doigts de f�e de la dulcin�e et du miel en plateaux de douceurs pour les palais d�licats de la belle-m�re et des s�urs vigilantes. Encore un effort beau gosse et tu auras dig�r� ton pain noir. Les noces sont � l�horizon et les comptes en vue. Jour de f�te, quand tous les avatars pass�s s�estompent, le temps d�organiser la joie en payant un orchestre de Malouf selon sa bourse et invitant la famille et les amis au somptueux repas du jeudi soir. Un couple vient de na�tre dans la douleur mat�rielle et la prison des traditions. Lendemain de f�te, lendemains de bonheur ? Pas toujours s�r, m�me si le repas de midi est � la charge de la famille, de la toute nouvelle bru� lorsque la musique sugg�re la beaut� des �chams el achia�. Alors commencent les douloureuses comptabilit�s longtemps diff�r�es pour raison majeure. L�aventure amoureuse est alors pi�g�e par le poids sordide des anachroniques �parcours�. Ici comme ailleurs, les seuls couples qui en r�chappent sont ceux qui ont su secouer le cocotier de la famille pour fonder la leur. Famille je vous aime, couple je vous hais. C�est �vident que pour se marier il faut �tre deux et pour fonder une famille, il est n�cessaire de consacrer cette union. �Or, le mariage, comme l��crit avec beaucoup d��-propos sociologue, se d�finit certes, en r�f�rence au fond culturel d�une soci�t�, mais il re�oit sa marque aussi des individus�. Ceux qui en ont appos� la leur, font souvent leur chemin pour veiller ensemble et avoir beaucoup d�enfants, comme dans les contes. Les autres, eux, subissent le poids des convenances, font certes beaucoup d�enfants, mais se r�servent chacun un espace de silence pour cohabiter aux yeux des autres. Cependant, parfois tout se brise d�un coup et rien ne r�siste aux d�chirements. Le divorce est alors l� comme le revers du mariage, avec les flonflons en moins et les murmures en plus. Acteur et t�moin de ce voyage au bout de toutes les aventures conjugales S� est un quadrag�naire d�clinant. Il conna�tra les vertiges des annonciations amoureuses et des mariages sanctifi�s. Mais il aura l�inconsolable �privil�ge� de collectionner les �checs. Ressortissant imp�nitent des tribunaux, il t�moigne de ces mariages avort�s dans le silence feutr� des �chambres des affaires civiles. A Constantine, cette �chambre� tient session tous les dimanches. Il raconte avec un talent incontestable, �un dimanche des ruptures�. Ecoutons-le � �Dimanche, 10 heures. D�cor : salle d�audience du tribunal de Ziadia. Acteurs : hommes et femmes assis sur les bancs publics. Metteur en sc�ne : le hasard. Juge, greffier et avocats sont seulement convoqu�s pour les formalit�s de l��chec qui fera d�eux, aujourd�hui ou dans quelques semaines, des orphelins irr�m�diables de la vie. Tout s�ex�cute � pas feutr�s. On n�assassine pas un couple sous les feux de la rampe et les flonflons d�une fanfare convoqu�e dans le pass� pour une f�te �teinte. Il y a comme une connivence tacite : les cris et les chuchotements c�dent le pas � des bouts de papier, voltigeant d�une robe � une toque. Rien ne transpire dans la salle aseptis�e pour la mise � la mort. D�un c�t�, les �pouses en sursis se regardent dans une communion de destin qui n�interdit pas la mesure des cendres de bonheur au boisseau du d�sespoir des autres. La plupart portent le hijab � la mani�re de leur tenue blanche nagu�re t�moin de leur virginit�. Conviction profonde ou ultime atout devant un juge �galement install� dans le m�me costume ?..... Il y a peut-�tre des points � marquer dans ce duel du d�sastre. Juste � c�t�, les maris en rupture de ban, �vitent l��il des voisins. Ils forment la masse informe des naufrag�s de l�existence. Ils sont l� au bout d�une route qui ne poss�de plus de perspectives. Le juge a des gestes m�caniques en retournant dossier noir apr�s dossiers vert-de- gris. Devant lui, deux �tres unis par les convictions sociales et l�instinct gr�gaire. On a du mal � distinguer les d�nominateurs communs. Chacun fixe le juge en attendant le couperet de la d�livrance d�une vie devenue enfer. Il y aura quelques �clats de voix, dans l�aust�re bureau de la femme en toge. Elle essaie avec des mots impuissants de recoudre les ravages de l�aveuglement. Vanit� de la morale ambiance : les (d�j�) ex-conjoints retiennent � peine l�insulte pour mieux hurler, dans le respect du magistrat, la douleur d�une patte coup�e par le pi�ge tendu, il y a 2, 10 ou 20 ans. Personne n�entendra les cris de deuil. Plus tard sur le proc�s-verbal, le greffier lira des listes anonymes coupables et victimes confondus, s�par�s encore par les gros sous vers�s, il y a 2, 10 ou 20 ans. On ne revient jamais de la fameuse �confrontation�, m�me si la vie reprend les m�mes personnes, dans ce cas les cohabitations remplacent le foyer �gar� sur la ligne de d�part. Seuls sont dispens�es des fun�railles de leur bonheur, ceux qui divorcent par �consentement mutuel�. Ceux-l�, en effet ont compris la dispersion, au fil de la d�sagr�gation des bases objectives et subjectives de leur aventure, amour, id�es� D�autres dimanches se profilent pour d�autres hommes et femmes c�te � c�te sur un radeau immerg�. Je ne reviendrai plus dans cette salle plusieurs fois revisit�e. Jur�, sur la t�te de ma m�re �.� Ici s�arr�tent les confidences de ce scribe talentueux. Authentique vaincu, pour qui l�aventure du couple est aussi une libert� � inventer chez nous.

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