L�Entente est enfin championne d�Alg�rie. Un titre derri�re lequel elle court depuis presque vingt ans, qu�elle a failli touch� � maintes reprises mais qu�elle n�a finalement crois� que vendredi dernier. Vingt ans, c�est le double d�une carri�re d�un joueur comme Issa�d Bourahli qui a port� haut et fort les couleurs noires et blanches flanqu�es d�un aigle noir sans r�colter de laur�ats, hormis la Coupe arabe. Cela donne l�ampleur de la joie qui a submerg� vendredi S�tif et ses environs. Vendredi, l�Entente a tronqu� sa tunique de champion arabe pour endosser celle de champion d�Alg�rie. L�Entente championne apr�s des ann�es de vaches maigres, c�est une juste r�compense pour un groupe qui a su se maintenir au-dessus de la m�l�e et qu�on a veill� � entourer du maximum d�attention pour l��loigner des remous in�vitables que les clubs vivent tout au long d�une comp�tition harassante mais qui a le m�rite de tenir en haleine tout le public sportif. Comment et de quelle mani�re l�Entente a-t-elle su ma�triser son cauchemardesque calendrier ? On y reviendra sans doute, mais les S�tifiens, gr�ce � un fond de jeu qui s�am�liorait au fil de leurs sorties et un encadrement technique qui savait o� aller, aux chocs et d�fis relev�s en Champions League arabe, ont remarquablement tenu le coup. M�me men�e au score, l�Entente a su de quelle mani�re laisser passer l�orage et reprendre en main son destin. Une victoire finale qui en dit, enfin de compte, long sur la personnalit� d�un groupe qui s�est illustr� par une remarquable homog�n�it� et un esprit de corps qui ont fait merveille. Cette avant-derni�re journ�e a donc permis � l�Entente de s�assurer le titre et plus rien ne saurait faire changer la situation. Un sacre avant terme m�rit�, qui consacre ainsi le plus valeureux et le plus r�gulier des pr�tendants qui ont tour � tour d�croch�, laissant aux S�tifiens le soin d�imposer leur rythme et leur fa�on de ma�triser la comp�tition nationale en d�pit des grands voyages en terre d�Arabie. L�Entente n�a donc pas rat� cette heure du sacre, et tout au long de cette avant-derni�re rencontre de la saison, elle a d�montr� un r�el savoir-faire et beaucoup de sang-froid qui lui ont permis de renouer avec les titres nationaux et continentaux. Imed Sellami S�tif en d�lire Au coup de sifflet final de l�arbitre Mehidi, les supporters s�tifiens ont laiss� �clater leur joie un peu partout dans le chapelet des villes et villages des Hauts- Plateaux qui ont �t� envahis par un public en d�lire : banderoles, drapeaux brandis, concerts de klaxons. Tout le monde guettait le bus des Noir et Blanc pour saluer leurs h�ros aur�ol�s par un titre amplement m�rit�. REMY ADECO (ATTAQUANT IVOIRIEN DE L'ESS) �L�Alg�rie a la chance de poss�der Sa�dane et Belhout� Jeune attaquant de pointe ivoirien puissant et opportuniste, Remy Adeco s�est tr�s vite int�gr� � S�tif o� il a contribu� � la belle campagne en Coupe arabe r�alis�e par L�Aigle noir des Hauts-Plateaux, et au sacre final. Le Soir : En tant qu�Ivoirien, �tes-vous pass� par le fameux centre de formation de l�ASEC Abidjan ? Adeco : Non, moi j�ai fait mes classes dans un autre club, l�Africa Sports. Votre int�gration a �t� rapide dans une ville de S�tif au climat rude et diff�rent de l�Afrique ? Oui, mais il faut dire qu�au sein de l�Entente de S�tif, j�ai tout de suite trouv� un accueil et une fraternit� qui m�ont permis de m�int�grer rapidement. Apr�s avoir jou� en C�te d�Ivoire et au Maroc, comment jugez-vous le niveau du championnat alg�rien ? Il a un niveau acceptable et je pense que le jeu en Alg�rie est plus technique et plus rapide qu�au Maroc ou en C�te d�Ivoire. Le joueur alg�rien est plus dou�, mais il est moins fort physiquement et moins disciplin� tactiquement. Il para�t que vous �tes tr�s convoit�. Pourriez-vous nous en dire plus sur ce sujet ? A S�tif, j�ai sign� un contrat d�une ann�e renouvelable. Pour le moment, j�attends la fin de la saison pour ren�gocier avec le pr�sident de l'Entente. Si on parvient � s�entendre, je resterais � S�tif. Mais votre objectif demeure l�Europe ? C�est certain, et m�me le pr�sident s�tifien ne verra aucun inconv�nient � ce que je parte en Europe. Ce qui est s�r, c�est que, soit je rempile � S�tif pour une ann�e, soit je partirai vers un club europ�en. On dit que Issa�d Bourahli est devenu un mod�le pour vous ! Bien s�r, parce que c�est un attaquant de pointe tr�s dou�. Est-ce que vous avez appris beaucoup en jouant avec lui ? Mais comment ne pas apprendre quand on a la chance de c�toyer un attaquant exceptionnel comme Issa�d Bourahli ? Je l�ai d�couvert ici � S�tif et aujourd�hui, je tiens � lui rendre hommage publiquement. C�est un grand monsieur du football. Sur quels points vous a-t- il surtout conseill� ? Il m�a conseill� sur tout et notamment le placement devant les buts. En d�but de saison, j�avais du mal � m�adapter au tartan que je d�couvrais pour la premi�re fois de ma vie. Alors, il m�a demand� de prendre plus souvent le ballon et d�oser des contr�les pour m�habituer au tartan. Pendant les rencontres officielles, il n�a jamais cess� de m�encourager. Moi, j�ai du respect pour M. Bourahli. Mais votre idole nationale, c�est Didier Drogba, votre compatriote c�l�bre de Chelsea ? Drogba est un mod�le aussi, mais ce qui m�a le plus impressionn� chez Didier, c�est cette grande facilit� avec laquelle il s�est adapt� en Europe o� ce n�est gu�re facile. Avez-vous des contacts avec lui ? Non, je n�ai aucun contact avec lui, mais j�aimerais bien suivre son exemple. Par contre, je connais bien l�Ivoirien qui �volue au Paradou. Apr�s le nul face au MCA, vous doutiez pour l�obtention du titre ? C�est un nul en d�placement et je pense avec l�aide de Dieu que le titre ne pouvait pas vous �chapper surtout avec M. Sa�dane, notre entra�neur, qui n�est plus � pr�senter et qui a une grande r�putation en Afrique. Apr�s l��limination en Coupe face � l�USMA, certains supporters usmistes pr�tendent que Belhout est meilleur que Sa�dane. Que leur r�pondez-vous ? Ce sont des r�flexions de supporters. Belhout et Sa�dane sont deux entra�neurs de valeur et ils repr�sentent une richesse pour le football alg�rien. J�ai jou� sous leur autorit� et sinc�rement, je pense que l�Alg�rie a de la chance de poss�der deux techniciens aussi bons. Propos recueillis par H. B. PAROLES DE CHAMPIONS ABDELHAKIM SERRAR �Objectif atteint� �Tout au long de la saison, l�Entente avait jou� constamment les premiers r�les et nous parvenons enfin � remporter un titre amplement m�rit� en d�pit des fatigues et du marathon des matchs sur le plan local et arabe. Nous avons atteint notre objectif gr�ce � l�abattage et � l�enthousiasme de nos jeunes joueurs.� RABAH SAADANE �En attendant d�autres cons�crations� �Cette victoire n�est que justice eu �gard aux efforts fournis par toutes les composantes de la famille de l�Entente qui a tant attendu pour remporter le titre. Un titre en appelle d�autres, incha-Allah, j�esp�re que nous allons poursuivre sur cette lanc�e pour remporter d�autres sacres.� ISSAAD BOURAHLI �Journ�es grav�es dans ma m�moire� �Les journ�es du 17 mai et du 8 juin resteront � jamais grav�es dans ma m�moire. Des journ�es qui ont connu la fin de plusieurs ann�es de disette avec en prime deux titres, l�un international (Coupe arabe) et l�autre local (champion d�Alg�rie). Notre public m�rite bien cette cons�cration acquise de haute lutte au bout d�une saison longue et harassante pour le corps et l�esprit. Je d�die ce sacre � tous les supporters de l�Entente.� SLIMANE RAHO �Sacre m�rit� �Je suis encore une fois de plus heureux d�avoir particip� au sacre plus que m�rit� de mon club. Je d�die cette victoire � notre public en or qui �tait toujours derri�re nous et surtout dans les moments les plus difficiles.� SAMIR HADJAOUI �Une saison, deux titres� �Le fait de remporter le titre de champion d�Alg�rie, et celui de la Champions League arabe, au bout de ma premi�re saison avec l�Entente me comble de bonheur. Je remercie nos supporters qui ne nous ont jamais l�ch�s aux pires moments. Je leur d�die cette victoire.�