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A FONDS PERDUS
Une fourmili�re en guise de tr�ne Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 06 - 2007

�Qui paie ses dettes s�enrichit�, dit le vieil adage. L�Alg�rie l�a fait, mais rien n�est moins s�r que d�affirmer aussi ais�ment que cela va l�enrichir. Le montant de la dette ext�rieure de l�Alg�rie ne d�passe pas aujourd�hui les 5 milliards de dollars, contre 16 milliards de dollars une ann�e auparavant. Ce qui repr�sente un peu moins de 4% du PIB (produit int�rieur brut).
Parall�lement, et autre bonne nouvelle : les r�serves de change ne cessent d�augmenter. Elles s��l�vent � 62 milliards de dollars � la fin mars 2007 et repr�sentent quatre ann�es d�importations. Toute la question est de savoir si l�on en fait le meilleur usage, pour stimuler principalement l�investissement productif g�n�rateur de croissance et cr�ateur d�emplois. Pour le savoir, nous disposons des conclusions des recherches de deux �conomistes du FMI � Olivier Jeanne et Romain Ranci�re �. Jeanne et Ranci�re ont mis au point un mod�le de calcul du niveau optimal de r�serves dans une �conomie de march� �mergente. La norme �nonc�e dans l��tude est ainsi r�sum�e: �Un ratio r�serves/PIB de 10 % est jug� quasi optimal. Soit dit en passant, ce chiffre est proche de celui relev� dans 34 pays � revenu interm�diaire entre 1980 et 2003. Dans bien des cas, il correspond �galement � la � r�gle Greenspan�Guidotti� applicable aux r�serves internationales. D�apr�s cette r�gle � du nom de Alan Greenspan, ancien pr�sident du Conseil de la R�serve f�d�rale am�ricaine et de Pablo Guidotti, ancien vice-ministre des Finances de l�Argentine �, les pays doivent cibler un niveau de r�serves qui couvre enti�rement la dette ext�rieure � court terme. La r�gle d�or plus classique suivie par les d�cideurs est de viser un niveau de r�serves �quivalent � trois mois d�importations�*. Il suffit donc d�avoir en r�serves l��quivalent d�un trimestre d�importation et de faire fructifier les moyens financiers disponibles. Pour l�instant, environ le sixi�me (11,4 milliards de dollars) des r�serves est affect� � des entreprises �trang�res pour la r�alisation de l�autoroute Est- Ouest. Le tron�on Est, long de 399 km, est revenu au consortium japonais Kojal ; les lots Centre (169 km) et Ouest (359 km) au chinois Citic/CRCC. Compos� de six entreprises, le groupement japonais Cojaal a d�croch� la r�alisation du tron�on Ouest pour plus de 376 milliards de dinars (pr�s de 5,2 milliards de dollars). Pour le lot Centre, le groupement chinois CITIC/CRCC a eu le march� pour plus de 192 milliards de dinars (environ 2,6 milliards de dollars). Le m�me groupement a d�croch� la partie Est pour une offre financi�re de plus de 258 milliards de dinars (pr�s de 3,6 milliards de dollars). Les deux groupements se sont engag�s sur un d�lai de 40 mois, comme exig� par l�Agence nationale des autoroutes. Avec 528 km sur les 927 km, les Chinois ont eu la part du lion de cette autoroute qui co�tera finalement pr�s de 11,4 milliards de dollars. En d�autres temps, de volontarisme et de nationalisme �conomique, la d�marche aurait �t� autre. Cette manne aurait nourri d�autres �folies� : lancer une banque des travaux publics, financer la mise en place d�outils nationaux, publics ou priv�s, d��tudes, de r�alisation, suivi, de contr�le, de gestion. Pourquoi pas ? Tant que, d�une part, un plan de charge s�curisant sur deux ou trois exercices est l� et que, d�autre part, le capital humain, le potentiel d�ing�nierie, les comp�tences, les qualifications et l�argent existent, les structures sont � la port�e du premier notaire du coin. Le BTPH dispose d�une ressource humaine exp�riment�e et stable qui continue � v�g�ter, � regarder travailler les �trangers, parce que les a�rofreins de la rente l�emp�chent de se d�ployer. Frapp�e de d�couragement, de r�signation, de malaise, gagn�e par l�individualisme (l�gitime, car il faut bien assurer le couffin pour les enfants), la g�n�ration des quinquag�naires souffre � retrouver la confiance et la s�r�nit� qu�elle a perdues il y a vingt ans lorsque des cadres de 45 ans �taient mis � la retraite d�office. Un terreau id�al pour la m�diocrit� et l�affairisme. En g�n�ral, les hommes les mieux indiqu�s pour une transition douce et un transfert de savoir et de savoir-faire ont pour profil une carri�re exceptionnelle d�coulant de leurs efforts personnels, certes, mais aussi, et surtout, d�une mobilisation consid�rable des ressources de la nation au profit de l��ducation et de la formation. Vingt ans apr�s, ces quinquag�naires vous diront qu�ils ont eu une carri�re des plus passionnantes, mais �galement cahotante et bringuebalante. En friche depuis vingt ans, les �nergies potentielles peuvent �tre localis�es parmi ces "jeunes anciens", en pleine �maturescence �, v�cue autrefois comme le d�but de la vieillesse, aujourd'hui r�solument tourn�e vers le bien-vivre. Au moment o� en Allemagne le best-seller du journaliste Frank Schirrmacher, le R�veil de Mathusalem (Robert Laffont) annonce une guerre des g�n�rations susceptible de remettre en question l'�quilibre de nos soci�t�s, les voix s'�l�vent pour valoriser les atouts de la maturit�. Bien dans leur peau, d�gag�s de leurs responsabilit�s familiales, plus disponibles, ils d�veloppent sur le march� europ�en de l�emploi une r�action salutaire � un jeunisme arrogant. Apr�s tout, L�onard de Vinci avait peint la Joconde � 54 ans, Gustave Eiffel �difia sa tour � 57 ans, la comtesse de S�gur �crivit Les Malheurs de Sophie � 59 ans, Ray Kroc ouvrit son premier McDonald's � 53 ans, Louis Pasteur d�couvrit le vaccin contre la rage � 62 ans, Cesaria Evora commen�a une carri�re internationale � 52 ans, etc. Au Japon, les seniors sont adoub�s du titre de �Tr�sor national vivant� auquel est attach�e une image flatteuse de l'�ge de la s�r�nit�. Alors que chacun s'accorde � reconna�tre le m�rite de l'exp�rience, que les r�cents travaux du g�rontologue Gene Cohen tendent � prouver qu'avec l'�ge le cerveau invite � une plus grande s�r�nit� en se d�barrassant des �motions n�gatives, le syst�me alg�rien s'av�re impitoyable. Il ne le fait pas par amour des jeunes. Le pouvoir affiche ici, comme en d�autres domaines, une double tare : il s�applique m�thodiquement � faire l�impasse sur les couches moyennes (gardiennes de l�ordre et de valeurs) et sur une g�n�ration tampon (grosso modo les 45-60 ans) qui lui para�t �tre le t�moin g�nant. L��t� �tant propice au livre, au moment d��crire cette chronique, je me r�galais avec la relecture de Le vieux qui lisait les romans d�amour**, un cocktail de rires et de larmes de l��crivain chilien Luis Sepulveda. Au milieu de la jungle d�Amazonie tr�ne un maire, gros et inculte que les villageois de la petite colonie d�El Idilio surnomment la Limace. Il est en exp�dition parmi ses administr�s hors du commun lorsque le surprit l�aventure suivante : - �En voyant le gros s��loigner un peu et se cacher derri�re un arbuste, ils (les villageois) se donn�rent des coups de coude. - �- Sa Seigneurie ne veut pas nous montrer son cul. - �- Il est tellement con qu�il va s�asseoir sur une fourmili�re en la prenant pour un tr�ne�. C�est, dit autrement, ce que les uns et les autres, ceux d�en haut et ceux d�en bas, n�arr�tent pas de se dire ici m�me, sur la terre d�Alg�rie.
A. B.
(*) Voir Bulletin du FMI du 14 mai 2007.
(**) Luis Sepulveda, �Le vieux qui lisait les romans d�amour�, Editions A. M. M�taili�, Paris 1992, p. 100.


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