�Nous allons les attendre au tournant.� C�est avec cette l�g�ret� que M. Sa�d Barkat, ministre de l�Agriculture et du D�veloppement rural, va mettre un terme aux d�passements des sp�culateurs, lesquels ont provoqu�, � ses yeux, la hausse des prix de la semoule en Alg�rie. M. Barkat, en visite, hier, � Constantine a profus�ment vant� le progr�s de son secteur et ce, � l�occasion de l�inauguration d�une petite structure en bois qui servira de si�ge administratif � la Coop�rative des c�r�ales et des l�gumes secs dans cette wilaya (CCLS). Et tout en r�it�rant l�engagement du gouvernement alg�rien � soutenir les prix des denr�es alimentaires de base, rendra responsable de la hausse des prix le d�partement de Dja�boub. �C�est l�affaire du commerce�, a-t-il affirm�. Le ministre a pr�cis� que le prix du bl� avait connu une hausse relative sur le march� mondial. Mais cette augmentation, explique-t-il, ne devrait pas se r�percuter sur la consommation � partir du moment o� l�Etat continue de soutenir les prix de cette c�r�ale. Selon M. Barkat, l�Office alg�rien interprofessionnel des c�r�ales (OAIC) commercialise le bl� dur � 2280 DA/quintal et le bl� tendre � 1285 DA/quintal alors qu�ils co�tent sur les march�s internationaux, respectivement, 4200 et 3870 DA/quintal. Le Tr�sor public supporte le diff�rentiel � hauteur de 1920 DA/quintal pour le bl� dur et 2585 DA/ quintal pour le bl� tendre. � qui profite, alors, le soutien de l�Etat dans la mesure o� le consommateur paye le quintal de la semoule entre 4600 et 4800 DA ? Apparemment, c�est aux minotiers. �� 3000 DA/quintal, les minoteries peuvent r�aliser des marges de b�n�fice cons�quentes quelle que soit la masse des autres charges�, avance le ministre. Sachant que le quintal de bl� g�n�re, selon les sp�cialistes, 80 kg de semoule et 20 kg de rebuts qui servent de nourriture aux animaux, c�est-�-dire un autre march� � part enti�re, les minoteries ou autres sp�culateurs s�emparent, donc, de tout le soutien de l�Etat qui ne profitera pas, en fait, aux consommateurs. � noter que la production des c�r�ales a atteint, cette ann�e, un pic de 43 millions de quintaux ce qui garantira, d�apr�s Barkat, une autosuffisance en mati�re de semences. Par ailleurs, en r�ponse aux all�gations d�un producteur de semences de la pomme de terre implant� � l�ouest du pays imputant au d�partement de Barkat la responsabilit� du maigre rendement de la production des patates en ces deux derni�res ann�es et de surcro�t la hausse du prix de ce l�gume si cher aux petites bourses en Alg�rie, le ministre s�est content� de dire que son administration ne pol�mique pas avec des charlatans. Ce producteur, qui s�est exprim� dans les colonnes d�un quotidien national, a jug� fatal, faut-il le signaler, la d�cision du minist�re d�une instruction fixant le diam�tre des tubercules import�s � 60 millim�tres. D�apr�s lui, cette mesure a permis aux soci�t�s hollandaises, qui d�tiennent le monopole sur le march� alg�rien de la pomme de terre, � nous vendre des semences de mauvaise qualit� alors que, techniquement, soutient-il, les gros tubercules peuvent �tre divis�s en plusieurs morceaux et donner un rendement plusieurs fois meilleur. Sur un autre chapitre, le ministre Barkat s�est f�licit� de la disponibilit� des fruits et l�gumes sur le march� et d�clar� que �l�activit� agricole est saisonni�re �. De ce fait, la hausse des prix des l�gumes hors saison est, selon ses termes, normale. Et d�ajouter, de mani�re aussi d�magogique qu�ostentatoire, que cet �tat de fait n�a pas de rapport avec le faible pouvoir d�achat des Alg�riens mais, c�est bel et bien le r�sultat de la politique de r�forme engag�e dans le secteur. �Celui dont la femme enceinte a envie de manger la past�que en hiver, qu�il la paye si cher�, ass�ne-t-il pour r�sumer la probl�matique de la hausse des prix. Il dira que la crise de la pomme de terre n�est qu�une calamit� passag�re due aux al�as de la nature et �galement � l�accroissement de la demande sur le march� local. En tout �tat de cause, l�Alg�rien continue de payer le tubercule � 60 DA le kilo. En ce qui concerne le lait, le ministre a estim� le d�ficit � 700 000 litres. �Nous produirons 2,3 milliards de litres/an alors que nous devons satisfaire une demande de 3 milliards de litres/an�, pr�cise-t-il. Enfin, il a admis que la d�faillance demeure dans le syst�me de collecte auquel le d�partement devrait trouver des solutions fiables pour l�am�liorer.