Une centaine de travailleurs venus de diff�rentes unit�s de la Sonatro (Soci�t� nationale des travaux routiers) ont observ� les 9 et 10 septembre un sit-in de protestation devant le si�ge de leur direction g�n�rale au niveau de la zone industrielle de R�gha�a (Alger). Selon ce qu�ils nous ont d�clar�, ils entendaient par cette pr�sence protester essentiellement contre la marginalisation du secr�taire g�n�ral du Conseil syndical M. Bouzina Brahim. A noter que le concern� �tait absent au moment de cette action de contestation. �Il est en cong� de maladie �, clamaient les protestataires apr�s notre insistance pour le voir. �Faux ! Son cong� est termin�. Il devait reprendre son travail�, r�torquaient les responsables de la Sonatro qui nous ont re�us en pr�sence du directeur g�n�ral de l�entreprise M. Ghezali. En fait, en plus d�une plate-forme de revendications comportant d�autres exigences � caract�re social exprim�es en 12 points dont une copie nous a �t� remise, il semblerait n�anmoins � travers les propos de plusieurs responsables de la soci�t� et les syndicalistes adversaires de M. Bouzina, que le principal grief retenu par les gr�vistes se rapporte � le repr�sentativit� de ce responsable syndical �cart�. Pour preuve, le DG de la Sonatro, qui compte 11 unit�s � travers le territoire national, a �t� quelque peu d�sar�onn� par nos questions sur les revendications sociales des travailleurs. �Cette plate-forme ne m�a pas �t� remise. Mais nous sommes ouverts au dialogue pour r�soudre tous les probl�mes�, nous a-t-il dit, estimant par ailleurs, que cet arr�t de travail observ� par une centaine de travailleurs sur un effectif de 2200 personnes que compte l�entreprise est ill�gal. Nous nous sommes donc abstenus � le questionner sur les revendications puisque, a priori, elles ne lui sont pas parvenues. Pour le premier responsable de la Sonatro qui a dit que son entreprise a un plan de charges de 4 milliards de dinars jusqu�� 2009, le personnel dans sa grande majorit� n�a pas suivi l�appel � cette protestation. Selon lui, il y a conflit entre deux groupes de syndicalistes. Ce qui lui pose un probl�me de repr�sentativit� d�autant plus que ce d�saccord syndico-syndical est devant la justice qui est appel�e � trancher. Pour rappel, le S-G du conseil syndical a fait, selon les copies de plusieurs P-V en notre possession, l�objet d�un retrait de confiance de la part de ses pairs du Conseil syndical et de 5 sections de l�entreprise. Celui-ci serait, d�apr�s ce que nous ont affirm� les responsables de la direction de l�entreprise et les repr�sentants des travailleurs qui l�avaient �cart�, soutenu par l�homme fort de la Centrale syndicale UGTA, M. Djenouhat, le secr�taire national charg� de l�organique. �J�ai vu M. Djenouhat � qui j�ai expos� les d�passements graves dont s�est rendu coupable ce syndicaliste. Ce haut responsable m�a r�pondu que son prot�g� sera maintenu contre vents et mar�es�, nous a confi� un membre du conseil syndical initiateur du retrait de confiance, M. Rebouh Abderrahmane en l�occurrence. D�ailleurs M. Djenouhat a envoy� en date du 15 juillet 2007 une instruction au DG de Sonatro lui intimant l�ordre de reconna�tre la repr�sentativit� de ce responsable �afin d��viter � la soci�t� des perturbations�. Dans le m�me sillage, il a �t� signataire en juillet de la m�me ann�e d�un P-V contenant la liste des repr�sentants des travailleurs habilit�s, � repr�senter les travailleurs. A noter qu�aucune �lection n�a eu lieu r�cemment. L�homme, objet de ce conflit, a �t� d�tach� depuis des ann�es � la Centrale syndicale comme collaborateur au d�partement de l�organique. Il �tait donc, d�apr�s ce que nous ont dit les uns et les autres, assez puissant pour imposer ses vues sur la gestion de la soci�t�. M. Rebouh, l�un des membres du conseil syndical qui a �cart� le secr�taire g�n�ral de cette instance, que nous avions joint par t�l�phone, n�a pas manqu� de fustiger le prot�g� de Djenouhat : �Il a �t� la cause du d�part de deux P-DG qui refusaient d�accepter ses exigences de privil�ges. De plus, il a �t� l�initiateur d�une gr�ve ill�gale et lorsque nous sommes pass�s devant la justice, il n�avait pas h�sit� � dire au juge qu�il n��tait pas concern�. Par contre, j�ai �t� condamn� � 18 mois de prison. Fort heureusement, la justice m�a par la suite acquitt�.� Pour notre interlocuteur, ce responsable, qui n�a pratiquement pas travaill� r�ellement dans l�entreprise depuis des ann�es, a �t� derri�re le blocage, � ce jour, de l�application de la convention de branches en faveur des travailleurs de cette soci�t� nationale.