Dimanche 14 ao�t 2005, Abdelaziz Bouteflika a r�uni au Palais des nations tout ce que l�Alg�rie compte d�officiels pour d�voiler son projet de charte pour la paix et la r�conciliation. Deux ans plus tard, ce projet, cens� mettre un terme au terrorisme, n�a eu aucun effet sur la situation s�curitaire. Le GSPC, devenu �le repr�sentant officiel� de l�organisation d�Oussama Ben Laden, continue de semer la mort en Alg�rie. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Jeudi 29 septembre 2006. Les Alg�riens sont invit�s � se prononcer par voie r�f�rendaire sur le projet de charte pour la paix et la r�conciliation. Ce r�f�rendum � qui aujourd�hui encore n�a pas livr� tous ses secrets � ent�rine l�initiative de Abdelaziz Bouteflika. Mais les attentats ne s�arr�tent pas pour autant. Pour s�en rendre compte, une simple revue de presse suffit. Une revue qui reste toutefois non exhaustive du fait de l�embargo impos� � l�information s�curitaire. Ainsi, on d�nombre pr�s de 100 victimes du terrorisme pour la p�riode allant de la mi-ao�t 2005 au mois de d�cembre de cette m�me ann�e. Et la liste des victimes des groupes terroristes arm�s continue de s�allonger en 2006. Le 7 janvier, quatre employ�s de l�Alg�rienne des eaux sont assassin�s dans un faux barrage tendu dans la localit� de Tarik-Ibn-Zyad (wilaya de A�n Defla). Au d�but du mois de f�vrier, le sabotage du gazoduc reliant Hassi-Rmel � Cap Djinet prive de gaz et d��lectricit� des milliers de foyers du centre du pays. Les autorit�s �cartent la th�se l�attentat et �voque un �incident technique�. Hocine Loun�s, patriote de la premi�re heure, est assassin� le 23 f�vrier lors de l�attaque terroriste contre la base de Cosider dans la commune de Zemmouri au moment o� Madani Mezrag, ��mir national de l�AIS�, relate ses �faits de guerre� et s�enorgueillit d�avoir assassin� un jeune militaire. Le mois de mars est marqu� par l�entr�e en vigueur des textes d�application de la charte portant r�conciliation nationale de Abdelaziz Bouteflika. 2500 terroristes emprisonn�s sont rel�ch�s, profitant de l�amnistie d�cid�e au nom du peuple alg�rien. Jeudi 24 mars, quatre agriculteurs de la r�gion de Blida sont l�chement assassin�s par un groupe de terroristes membres d�une katiba du GIA. Le lendemain, Djellal Brahim, 48 ans, maire de la commune de Benchoud, dans la da�ra de Dellys, est assassin� � bout portant � quelques m�tres de son domicile. Le meurtrier, une jeune recrue du GSPC, n�a que 16 ans. Le 7 avril, un convoi de douaniers tombe dans une embuscade en plein d�sert. 13 agents p�rissent lors de cette attaque terroriste. Quelques jours plus tard, � Tamalous, dans la wilaya de Skikda, dix gardes communaux et un civil meurent dans des conditions similaires. Du nord � l�extr�me sud et d�est en ouest, le GSPC est partout. Le groupe terroriste refuse l�offre de paix de Bouteflika. L��t� 2006 sera comme tous les autres : sanglant ! Des dizaines de civils et de repr�sentants des forces de l�ordre p�rissent dans des attentats terroristes. Au mois de septembre, le GSPC fait all�geance � l�organisation d�Oussama Ben Laden. Le groupe cr�� par Hassan Hattab devient Al Qa�da au Maghreb. Le 12 octobre, Rabah A�ssat, ancien pr�sident d�APW de Tizi- Ouzou, est assassin� � A�n-Zaou�a. Des milliers de personnes assisteront aux obs�ques du militant des Fronts des forces socialistes. Le 15 octobre � Sidi Medjahed, pr�s de Miliana (w. A�n Defla), huit gardes communaux sont l�chement assassin�s en pleine pri�re. Dans la nuit du 29 au 30 octobre, la r�gion d�Alger renoue avec les attentats � la voiture pi�g�e. Deux camions bourr�s d�explosifs explosent devant les commissariats de R�gha�a et de Dergana. Le bilan officiel fait �tat de trois morts et plusieurs bless�s. L�euphorie de la r�conciliation promise par le pouvoir commence � s�estomper. Le 11 d�cembre, deux bus transportant des employ�s de la compagnie BRC tombent dans une embuscade sur la route reliant la capitale � Club-des- Pins, une zone pourtant sous haute protection. L�attaque fait un mort, le conducteur, alg�rien. Plusieurs passagers de nationalit� �trang�re sont bless�s. Le d�but de l�ann�e 2007 est marqu� par la multiplication des attaques cibl�es, notamment dans les wilayas du centre du pays (Boumerd�s, Tizi- Ouzou, B�ja�a). Mardi 13 f�vrier, le GSPC lance simultan�ment 7 attaques contre des commissariats et des brigades de gendarmerie dans les wilayas de Boumerd�s et Tizi-Ouzou. Le bilan officiel fait �tat de 2 morts et 10 bless�s dans les rangs des services de s�curit� et 4 morts et 3 bless�s au sein de la population civile. Des attentats qui sonnent comme un d�menti aux d�clarations de certains responsables qui soutiennent que �les capacit�s de nuisance des terroristes sont minimes�. Mercredi 11 avril, deux v�hicules pi�g�s � conduits probablement par des kamikazes � explosent devant le Palais du gouvernement et le commissariat de Bab-Ezzouar. Le pouvoir est frapp� en plein c�ur. On d�nombre 33 morts et une soixantaine de bless�s. La communaut� internationale d�nonce les deux attentats. De leur c�t�, les responsables alg�riens ont deux priorit�s : sauver la r�conciliation nationale et rejeter la th�se des kamikazes. Al Qa�da au Maghreb multiplie les attentats suicides. Le 11 juillet, un camion bourr� d�explosifs explose dans une caserne � Lakhdaria, wilaya de Bouira, faisant (officiellement) 10 morts et 35 bless�s parmi les militaires. Au mois de septembre � Batna, les terroristes vont jusqu�� cibler le symbole de la r�publique : Abdelaziz Bouteflika. Belezrag Houari, alias Abou Mokdad, un terroriste �originaire de l�ouest�, devait se faire exploser lors du traditionnel bain de foule pr�sidentiel. L�attentat sera d�jou� par Tahar Guettaf, un jeune inspecteur de police. L�homme y laissera la vie au m�me titre qu�une vingtaine de citoyens. L� encore, la premi�re r�action de Bouteflika sera de d�fendre son projet de r�conciliation nationale. Nourreddine Yazid-Zerhouni se chargera, quant � lui, de r�futer l�id�e d�un attentat suicide. Selon le ministre de l�Int�rieur, le terroriste portait une ceinture bourr� d�explosifs qu�il comptait lancer au milieu de la foule. Cependant, l�attaque perp�tr�e deux jours plus tard contre une caserne des garde-c�tes � Dellys ( 30 morts et 40 bless�s) confirmera, une bonne fois pour toutes, que les terroristes ont opt� pour les actions suicides. Mais le monde entier d�couvre avec effarement que le kamikaze est un jeune coll�gien d�� peine 15 ans ! Dernier attentat kamikaze en date, celui qui a cibl�, vendredi 21 septembre, des employ�s �trangers du groupe fran�ais Razel. Le constat est donc l�, face � nous. La charte pour la r�conciliation nationale n�a pas r�ussi � r�tablir la paix et � mettre un terme au terrorisme en vidant les maquis. Il faut m�me avouer qu�elle a eu l�effet contraire. Les mesures prises dans le cadre de cette charte ont eu pour effet de renforcer les terroristes au point d�en arriver � recruter dans les �coles.