Les agents et les cadres des services forestiers de la wilaya de Boumerd�s sont � leur seconde journ�e de gr�ve qu�ils ont entam�e pour une p�riode illimit�e. Une seule revendication a motiv� et mobilis� la majorit� des fonctionnaires des for�ts pour cette action : le d�part de leur premier responsable. La col�re des cadres et des agents, qui sont venus de toutes les structures de la wilaya et qui se sont rassembl�s devant le si�ge de leur direction, est palpable. Il semblerait que la situation soit devenue telle que la rupture soit totalement consomm�e entre d�une part, le collectif des agents et cadres des for�ts, et d�autre part leur chef, le conservateur. Et pour cause, les gr�vistes portent des accusations d�une extr�me gravit� contre leur patron. Il est en effet montr� du doigt pour son r�gionalisme, �un jour, il m�a demand� de lui �tablir la liste des Kabyles qui travaillent au sein de la Conservation� indique publiquement un cadre sup�rieur qui persiste dans son accusation devant une foule qui nous entourait. �Je maintiens mes accusations et je persiste ! Je suis pr�t � r�pondre o� vous voulez� dit-il avec amertume devant ses coll�gues qui approuvent. �D�sormais, ce responsable n�a plus rien � faire dans cette wilaya. Le maintenir serait une simple provocation contre la population et les institutions de l�Etat de la r�gion� clame un autre chef de service gr�viste. A ce r�quisitoire port� par ses collaborateurs directs et ses chefs de service, s�ajoutent celui li� � la gestion des services des for�ts de Boumerd�s. Il y a lieu de rappeler �galement que les travailleurs des for�ts ont observ� depuis d�cembre 2006, en plus des journ�es de protestation dont la derni�re a �t� organis�e la semaine �coul�e devant le si�ge de la wilaya, pas moins de quatre gr�ves, toutes d�clench�es � l�appel de la section syndicale. Celle qui se d�roule actuellement est spontan�e, en cons�quence en dehors de leur syndicat. En effet, selon la copie d�une lettre remise aux membres de la commission envoy�s par la Direction g�n�rale des for�ts, samedi dernier, � Boumerd�s pour �couter les deux parties sur les raisons qui ont abouti � cette paralysie totale des services des for�ts, le collectif des travailleurs d�crit, en sept points, la r�action qu�il juge d�plorable de leur direction, notamment l�utilisation de la violence et des pressions sur le personnel ainsi que la marginalisation des cadres. Les protestataires d�noncent le fait que sept cadres de gestion ont �t� oblig�s de prendre leurs retraites anticip�es pour fuir ces pressions devenues pour eux intol�rables, et que deux autres viennent de se d�sister de leurs postes de chefs de service. Il est question aussi de fuite en avant lorsqu�il �tait n�cessaire de prendre des d�cisions relatives au secteur d�laiss�, estiment-ils. Le fait �galement que l�administration des ressources humaines se fait en violation des r�glements en la mati�re et de l�accaparement des moyens de travail, sont contenus dans cette missive sign�e par le collectif. D�autres griefs relatifs � des attributions opaques des droits d�exploitation des p�rim�tres de mise en valeur et les passations de certains march�s de r�alisation qui se sont concr�tis�s dans l�opacit� nous ont �t� expos�s �galement. De son c�t�, le conservateur des for�ts, qui nous a re�us pour nous exposer longuement la situation qui pr�vaut dans les structures sous sa responsabilit� rejette en bloc les dires de ses pourfendeurs. De prime abord, il se montre outrag� par l�accusation de r�gionalisme �je n�ai pas insult� ma m�re et je ne l�insulterai jamais�, dit-il. Il nous a d�clar� � ce sujet que c�est tout simplement un commentaire tendancieux et malveillant sur des propos qu�il a tenus au sujet du chef de district de Chabet-El- Ameur qui r�gente, selon lui, le service dont il a la charge avec les membres de sa famille. �Je suis un commis de l�Etat, je n�ai pas � g�rer des clans.� Sur ce, M. Hamidi, cadre non gr�viste a �t� appel� pour apporter son t�moignage. Ce dernier a d�menti l�accusation de r�gionalisme. Pour M. Chelighem, le mal qui ronge la Conservation de Boumerd�s est plus profond. Il a trait, selon ses dires � l�assainissement du patrimoine foncier. Il a aussi soulev� le probl�me des attributions de certaines parcelles de terrain de mise en valeur, des exploitations clandestines d�autres parcelles, des constructions illicites sur le domaine forestier. Il fait part, en outre, d�actes d�entrave � la bonne marche de la direction ; il ne manque pas, � cet effet, de nous exhiber ce qu�il estime comme l�une des preuves. Plus grave encore, il ass�ne �j�ai re�u derni�rement une information faisant �tat de la vente ill�gale d�une parcelle de plus de 20 ha appartenant au patrimoine forestier � raison de 450 millions de centimes.� Il n�en dit pas plus parce que pour l�heure, il semblerait qu�il n�a pas de preuves tangibles. De m�me et notre interlocuteur l�a laiss� entendre, qu�il existe d�autres probl�mes li�s � la gestion du patrimoine foncier des for�ts. Sur ce conflit, M. Chelighem assure qu�il assume seul les cons�quences �le domaine forestier est agress�. Ce n�est pas ma personne qui est importante mais c�est la gestion de notre patrimoine qui pose probl�me.� Pour lui, ses difficult�s viendraient de certains cadres dirigeants des for�ts qui ont des int�r�ts occultes dans la wilaya de Boumerd�s ainsi que de certains partenaires qui refusent l�assainissement de peur de r�pondre pour actes d�lictueux. Pour notre part, nous avons eu des informations et nous attendons d�autres. Ce conflit risque en effet, d��clabousser beaucoup de monde au sujet du patrimoine forestier de la wilaya de Boumerd�s.