En demandant � l�Alg�rie de d�finir ses priorit�s avec l�Otan, l�ambassadeur de cette derni�re a mis le doigt sur la plaie. Notre Etat pouvait-il continuer � participer � des man�uvres et � des r�unions sans d�finir sa doctrine. Pourquoi participer � des programmes de l�Otan qui poss�de une doctrine si on ne clarifie pas ce qu�on prend ou ce qu�on laisse de cette doctrine ? Une doctrine militaire repose sur un premier �l�ment qui d�termine tout le reste : l�identification de l�ennemi � partir de quoi sont d�termin�s les moyens, les m�thodes, la pr�paration humaine, les �quipements, etc. Or, si l�Etat alg�rien a eu � affronter le terrorisme, il n�a jamais eu � se d�finir un ennemi. D�ailleurs, qui pourrait �tre cet ennemi ? Dans tout l�environnement imm�diat, l�Etat alg�rien per�oit bien des conflits potentiels mais pas d�ennemi � proprement dit. Y compris le Maroc auquel nous nous opposons sur la question du Sahara occidental. Il existe une grande diff�rence entre des diff�rends m�me tr�s s�rieux et l�existence d�une situation de bellig�rance permanente. C�est cela que veut dire le mot ennemi. C�est percevoir un pays, un Etat ou une organisation comme force potentiellement destructrice et dangereuse contre laquelle il faut prendre des mesures de caract�re militaire � titre pr�ventif ou au titre d�une r�action � un acte hostile. Et vraiment, je ne vois aucun �l�ment de ce genre dans notre voisinage. Pourquoi l�Alg�rie serait-elle oblig�e de d�finir ses priorit�s ou d�aligner sa doctrine si elle a opt� pour la paix dans ses relations avec ses voisins et pour le recours au droit international et/ou au dialogue pour r�gler d��ventuels contentieux ? Il n�y a aucune raison, ni aucune urgence. Les propositions de coordination et de man�uvres avec l�Otan ont �t� faites � l�Etat alg�rien sous un tout autre intitul� que l�adh�sion � tout ou � partie de la doctrine de l�Otan qui nous situe, par ailleurs, dans les zones d�interventions �ventuelles en cas d�ins�curit� �nerg�tique. Et comme chaque fois, derri�re, les premiers objectifs non belliqueux, presque nobles, finissent par pointer les exigences du choix forc� des options lourdes qui ont �t� prises sans nous et souvent pens�es contre nous. Si j��tais concern�, je r�pondrais aux gars de l�Otan que la priorit� et l�urgence sont de se tirer de ses griffes.