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Entretien
MOHAMED CHAFIK MESBAH : �1992 aura repr�sent� un rendez-vous manqu� avec l�Histoire� 1re partie
Publié dans Le Soir d'Algérie le 23 - 07 - 2008

Notre ami Mohamed Chafik Mesbah, qui anime dans les colonnes de notre journal le suppl�ment �L�Entretien du Mois�, pr�pare la publication prochaine de son ouvrage Probl�matique Alg�rie, qui traite de l��volution de la situation g�n�rale dans le pays. Le Soir d�Alg�rie, qui a d�j� publi� des bonnes feuilles de cet ouvrage, livre � ses lecteurs, cette fois des passages choisis de l��pilogue par lequel se conclut l�ouvrage. Nous avons s�lectionn� ces passages en raison de l�aspect in�dit de l��clairage qui est apport� � propos, tout singuli�rement, de l��volution de l�institution militaire et de l��tat des lieux au sein des services de renseignement. Les liens entre cette �volution et le red�ploiement de l�OTAN dans l�espace m�diterran�en n�est pas en reste dans cette analyse.
Abderrahmane Seddik : Les signes de stabilisation de la situation s�curitaire vous paraissent-ils p�rennes ?
Mohamed Chafik Mesbah :Comme ph�nom�ne de masse, impliquant un nombre important d'acteurs, se manifestant par la gu�rilla de maquis �tendu et des attentats individuels et collectifs intensifs en milieu rural et urbain, le terrorisme a disparu. Ou, pour le moins, il s'est consid�rablement estomp�. Les principales organisations terroristes � FIDA, GIA et AIS � ont �t� an�anties ou neutralis�es. Mais d'autres formes de terrorisme lui ont succ�d�. D'une part, le grand banditisme avec rapts et rackets, notamment en direction des couches sociales qui se sont nouvellement enrichies ou celles qui affichent ostensiblement leurs richesses. Cette forme de terrorisme ne s'embarrasse pas de message politique. D'autre part, les attentats men�s par des kamikazes contre des objectifs officiels cibl�s essentiellement pour leur port�e symbolique. C'est l� une forme qui se revendique d'un message politique explicite en proclamant une d�termination av�r�e � combattre �le r�gime impie alli� des puissances occidentales�. Cette derni�re forme de terrorisme tire sa filiation des modes d'intervention utilis�s par les r�sidus de groupes terroristes radicaux alg�riens, notamment le GSPC, d�sormais, regroup�s sous la banni�re d'Al-Qa�da Maghreb. Avec une �volution significative dans le choix des cibles et des modes op�ratoires. Les cibles d�sormais sont spectaculaires, ayant principalement rapport symbolique avec les attributs du pouvoir. Les modes op�ratoires sont imparables, des attentats � l'explosif men�s par des kamikazes acceptant de sacrifier leur vie. Si l'objectif tactique consiste toujours � frapper l'opinion en provoquant des pertes, surtout en vies humaines, l'objectif strat�gique consiste d�sormais en variant, sans cesse, les formes et les lieux d'intervention � �puiser les forces de l'ordre de mani�re � d�cr�dibiliser l'Etat et � approfondir encore plus le foss� s�parant pouvoirs publics et population. Quel pronostic d'�volution envisager � court et moyen terme ? Avant de se prononcer, examinons trois dimensions essentielles de la lutte contre le terrorisme en Alg�rie. La premi�re dimension est conceptuelle. Elle se rapporte � l'absence de strat�gie formalis�e de lutte contre le terrorisme. Nonobstant les aspects de doctrine militaire et les aspects connexes li�s � la situation politique, �conomique et sociale, il manque ce travail de conceptualisation visant � consigner l'exp�rience irrempla�able que les services de renseignement alg�riens ont accumul� dans la lutte contre le terrorisme. Il faudrait s'interroger s'il existe un trait� de strat�gie, un programme d'enseignement normalis�, une typologie homologu�e des modes op�ratoires et des conduites � tenir. A l'�tat empirique, une approche globale du ph�nom�ne du terrorisme a pu s'imposer avec une projection appropri�e sur le terrain. Cela a �t� moins le fait d'une d�marche conceptuelle pr�alable que le r�sultat d'un savoir-faire empirique de cadres rompus � l'exercice, aguerris par le terrain et, depuis, trop h�tivement lib�r�s ou remerci�s. Deuxi�mement, la dimension organique. La dissolution anticip�e des structures sp�cialis�es de lutte contre le terrorisme � � l'image de l'ONRB (Office national de la lutte contre le banditisme) � et le recyclage, pour ne pas dire la disgr�ce, des cadres qui dirigeaient le dispositif op�rationnel de lutte contre le terrorisme a entra�n� un affaiblissement certain des capacit�s de riposte. La dissolution du Cemis, organe interminist�riel de coordination du dispositif de lutte contre le terrorisme, intervenu apr�s le d�part de l'ancien chef d'�tat-major de l'ANP, le g�n�ral Mohamed Lamari � qui le pr�sidait de fait� a provoqu� un vide qui n'a pas �t� combl�. Le Cemis, au total, aura �t� un lieu de coordination efficace et la personnalit� personnalit� charismatique du g�n�ral Mohamed Lamari avait pu s'imposer � l'ensemble des chefs de services de s�curit� et de renseignement intervenant au titre de la lutte contre le terrorisme. La troisi�me dimension est d'essence politique. Elle se rapporte au d�couplage persistant entre la lutte contre le terrorisme et les actions audacieuses de d�veloppement �conomique et social, destin�es � restaurer les liens de confiance entre la population et les pouvoirs publics. Une erreur d'appr�ciation � presque un d�ni de r�alit� � conduit les pouvoirs publics � imaginer volontiers que les nouveaux terroristes ne sont pas le produit du terreau de la soci�t� alg�rienne, mais une cr�ation ex nilhio, import�e par les soins de l'organisation Al Qa�da. Pourtant, quel homme politique, tant soit peu avis�, pourrait ignorer que les m�mes causes produisant les m�mes effets, la violence se nourrit toujours de la pauvret� et de l'injustice ! A propos, toujours, de cette dimension politique, comment ne pas �voquer l'impact ambigu de la politique de r�conciliation nationale ? Cette d�marche a g�n�r� une illusion trompeuse de situation d�pass�e avec l'id�e que le terrorisme avait disparu, les sources politiques de la violence �tant taries. Voyez les d�g�ts caus�s par ce discours infantile sur le niveau de mobilisation des forces de l'ordre et leur degr� de vigilance. Dans la conjoncture pr�sente, le succ�s des actions terroristes repose sur certains points d'appui favorables, tels que l'absence de vision strat�gique officielle pour combattre le terrorisme, l'�tat d'�bullition exacerb� de la soci�t� r�elle et enfin l'�tat de d�prime sociale qui gagne les rangs de la masse des forces auxiliaires aux services du maintien de l'ordre. Les perspectives d'�volution de la conjoncture s�curitaire sont � cet �gard plut�t sombres. Pour le plus grand malheur de notre pays, l'hypoth�se � privil�gier est celle qui pourrait voir se croiser, avec une onde de choc inou�e, courbe de violence li�e au terrorisme et courbe de violence li�e � l'�bullition sociale.
Quelle lecture faites-vous des �volutions qui ont affect�, r�cemment, l'institution militaire ?
Pour une meilleure compr�hension du probl�me, il faut distinguer entre, d'une part, le corps de bataille, c'est-�-dire les grandes unit�s de combat et les commandements op�rationnels, ainsi que leur dispositif de soutien logistique et, d'autre part, les services de renseignement qui continuent de relever de la tutelle de la D�fense nationale. Les changements dont je fais �tat concernent essentiellement la premi�re composante des forces arm�es. Ces changements portent sur l'am�lioration substantielle de la qualit� de l'encadrement militaire, tant du point de vue de l'�ge que du niveau de formation technique et intellectuelle. Pour l'essentiel, l'encadrement militaire actuel provient d'officiers form�s au sein des fameuses Ecoles des cadets de la r�volution, de l'Acad�mie militaire interarmes de Cherchell et dans les universit�s, s'agissant de recrues sur titre engag�es dans les rangs des forces arm�es � la fin de leurs �tudes sup�rieures. Pour la plupart, ces officiers ont suivi des cycles de sp�cialisation ou des stages de commandement dans les grandes �coles militaires occidentales, russes et arabes. Un parcours qui leur permet de se mesurer, au plan de la ma�trise professionnelle, � leurs pairs des arm�es modernes. Les changements se sont effectu�s, par ailleurs, dans le respect des �quilibres sociologiques. Le rajeunissement de l'encadrement militaire n'a pas affect� la pr�dominance des cadres issus de la r�gion est du pays, largement majoritaires au sein de la cha�ne de commandement. Ce sont �galement toujours des officiers d'extraction sociale modeste, paysannerie pauvre et petite bourgeoisie, qui composent majoritairement cette cha�ne de commandement. Cela d�note, � l'�vidence, une gestion prudente de la ressource humaine au sein des forces arm�es. Comme je le soulignais auparavant, cet effort de rajeunissement et de professionnalisation ne s'est pas projet�, pour autant, dans une doctrine militaire transparente. C'est cette doctrine qui nous aurait renseign�s sur la politique de d�fense nationale. A moins que celle-ci ne se r�sume implicitement � une simple ad�quation de l'effort de guerre national avec les imp�ratifs sp�cifiques � l'OTAN, les nouvelles menaces qui vont de la lutte contre le terrorisme jusqu'� la participation aux forces d'interposition dans les conflits localis�s en passant par la pr�vention des exodes de population�
Pensez-vous que l'Alliance atlantique est en mesure d'imposer � l'Alg�rie une feuille de route ?
Encore une fois, ma vision des choses est pragmatique. Bien s�r, � observer scrupuleusement le statut de l'OTAN, vous seriez bien en peine de trouver une disposition qui lui permette d'interf�rer dans la politique de d�fense d'un pays tiers. Mais derri�re l'apparence institutionnelle de l'OTAN et, d'une mani�re g�n�rale, du syst�me de relations internationales, se profile in�vitablement la politique de puissance am�ricaine. Comme vous le savez, l'OTAN a engag� ce qu'il est convenu d'appeler le dialogue m�diterran�en avec un certain nombre de pays riverains � la M�diterran�e pr�cis�ment. Dans l'argumentaire �labor� par les services de l'OTAN, il est sp�cifi� express�ment que l'interop�rabilit� des forces est l'un des objectifs majeurs vis�s par le dialogue. Dans l'imm�diat, le rapprochement avec l'OTAN se traduit pr�cis�ment, pour des consid�rations op�rationnelles, par une transformation graduelle de la cha�ne de commandement militaire. Les exigences li�es � l'interop�rabilit� obligent l'ANP � se mettre � niveau. C'est forc�ment les militaires qui ma�trisent les armements requis et capables de conduire des interventions adapt�es aux th��tres d'op�ration modernes qui supplanteront progressivement ceux qui ne sont pas form�s. L'Alg�rie n'en est pas encore au stade de l'adh�sion � l'Alliance atlantique qui comporte des conditionnalit�s rigides, mais d�j� sa proximit� avec l'OTAN lui impose une mise aux normes de la formation de son encadrement et de la nature de ses syst�mes d'armement. Vous �tes choqu�s par l'expression �impos�e par l'OTAN� ? Disons alors qu'il s'agit d'une feuille d'�inspiration OTAN��
Revenons � l'�volution des choses au sein de l'institution militaire. Quelle lecture politique faites-vous des changements que vous avez �voqu�s ?
En effet, les changements �voqu�s sont int�ressants � d�crypter sur le plan politique :
- A court terme, le pr�sident Abdelaziz Bouteflika, en rempla�ant � sans payer de co�t politique significatif � la g�n�ration des g�n�raux �janvi�ristes� par de nouveaux chefs militaires que nous pourrions appeler des �guerriers professionnels�, a �limin� toute source possible de contestation de sa d�marche � partir des forces arm�es.
- A moyen terme, le pr�sident Abdelaziz Bouteflika a subtilement con�u la r�partition des pr�rogatives entre d�l�gataires de pouvoir au niveau du minist�re de la D�fense nationale de mani�re que leurs influences s'annulent r�ciproquement.
- A long terme, le pr�sident Abdelaziz Bouteflika est en passe d'achever le d�couplage entre les services de renseignement et les forces arm�es, privant les premiers de l'appui ostensible qui faisait leur force et les secondes de l'interface sur la soci�t� qui leur permettait d'agir politiquement. Je me permets, pour conclure, de revenir sur le dialogue m�diterran�en engag� par l'OTAN pour souligner qu'il vise � favoriser la r�forme de la D�fense nationale, � travers notamment, je cite, �la promotion du contr�le d�mocratique des forces arm�es�. Cette affirmation est � relier, sans aucun doute, au cours actuel de l'�volution de la cha�ne de commandement de l'ANP. J'ai d�j� insist� sur la qualit� de la formation de ces nouveaux chefs militaires qui, d�sormais, disposent, entre leurs mains, de la r�alit� des leviers de commande, puissance de feu et dispositif de soutien logistique. Leur degr� de conscience, qui se caract�rise par un patriotisme aigu et un rejet des clivages r�gionalistes, se manifeste aussi par une adh�sion raisonn�e aux imp�ratifs de bonne gouvernance. L'un dans l'autre, cet �tat d'esprit intrins�que et les principes institutionnels d�fendus par l'OTAN devraient pr�munir ces nouveaux chefs militaires contre la tentation d'une irruption intempestive dans la sph�re politique.
Pourtant, des observateurs avis�s consid�rent que le pr�sident de la R�publique reste l�oblig� de la hi�rarchie militaire dont il ne ferait qu�appliquer les consignes�
De quelle hi�rarchie parlez-vous? Tenonsen- nous � la r�alit� du terrain. Pour �tre, effectivement, en d�saccord politique avec M. Abdelaziz Bouteflika je me refuse, n�anmoins, de nier son talent tactique qui le surclasse par rapport � ses contestataires pass�s au sein de la cha�ne de commandement. Sa connaissance parfaite du jeu subtil de l�influence �trang�re lui permet de percevoir, avant eux, les imp�ratifs qui d�coulent de l�ancrage durable de l�Alg�rie � ce monde unipolaire et l�int�r�t pour lui de s�adapter aux contraintes politiques et op�rationnelles fix�es par l�OTAN... Ce n�est sans doute pas fortuit que M. Abdelaziz Bouteflika, depuis son accession � la magistrature supr�me, n�ait eu besoin, � proprement parler, ni d�un ministre des Affaires �trang�res, ni d�un ministre de la D�fense nationale �
Votre vision des choses para�t trop idyllique ! Que faites-vous du conflit de g�n�rations qui persiste et des divergences d'�coles � ?
Vous voulez �voquer la pr�sence dans la hi�rarchie militaire d'une poign�e de responsables qui se comptent sur les doigts de la main et qui proviennent de l'Arm�e de lib�ration nationale ? Je ne pense pas que leur pr�sence soit de nature � contrarier le processus de rajeunissement en cours. Si vous visez, de mani�re sp�cifique, le chef d'�tat-major de l'ANP, j'ai la conviction que c'est pour des raisons symboliques li�es, entre autres, � son appartenance � l'ALN, qu'il a �t� choisi pour assumer une mission temporaire dans le cadre de l'�quilibre subtil des pr�rogatives r�parties entre d�l�gataires majeurs de pouvoir au minist�re de la D�fense nationale. Mais, � terme rapproch�, la fonction de chef d'�tat-major de l'ANP, de plus en plus technicis�e, sera, de mon point de vue, accessible � la g�n�ration d'officiers incorpor�s apr�s l'ind�pendance nationale. Vous �voquez, en deuxi�me lieu, les divergences r�sultant de la diversit� des parcours des officiers qui forment l'ossature de la cha�ne de commandement. Effectivement, ces nouveaux chefs militaires ayant suivi des formations sup�rieures au sein d'acad�mies diff�rentes, nationales et �trang�res, il se pose la question de l'homog�n�isation des visions, sur le plan technique aussi bien que sur le plan de la doctrine. L'Ecole sup�rieure de guerre, nouvellement cr��e, et l'Institut militaire de documentation, d'�valuation et de prospective, de cr�ation plus ancienne, ne semblent pas, en ce sens, avoir apport� la contribution attendue. L'effort de rajeunissement de la cha�ne de commandement militaire, concomitant � celui de la modernisation du potentiel de combat, ne s'est pas accompagn� � je l'ai d�j� soulign� � de la r�novation de ce qui tenait lieu de corps de doctrine militaire. Une opacit� est entretenue autour de cet imp�ratif de r�novation de la doctrine de d�fense qui retarde la mise � niveau conceptuelle souhait�e. Une politique de d�fense nationale, ce sont la menace identifi�e et le mode d'organisation de la nation pour y faire face qui sont pr�cis�s. La doctrine de d�fense, c'est la mise en �uvre op�rationnelle de ces principes majeurs avec le choix de priorit�s en mati�re de taille des arm�es et de nature des syst�mes d'armement � acqu�rir. Cela n'est pas un secret dans les pays d�velopp�s o� la notion de secret n'est pas galvaud�e. Au contraire, ces pays produisent, chaque jour, des �tudes exhaustives sur la question qui contribuent � consolider l'esprit de d�fense. Dans notre pays, tout se passe comme si les instances politiques, conscientes qu'il n'existait plus d'alternative � un alignement sur l'OTAN � ou � une confrontation avec elle �, avaient choisi de louvoyer. C'est peine perdue. Les politiques de d�fense nationale s'inscrivent d�sormais dans des logiques de s�curit� r�gionale li�es aux imp�ratifs fix�s par les grandes puissances, en particulier la premi�re d'entre elles, les USA.
Ne voyez-vous pas une contradiction dans le corps de votre analyse en ce sens que vous �voquez une feuille de route inspir�e par l�OTAN pour la politique de professionnalisation en cours de l�ANP alors qu�il est de notori�t� publique que l�essentiel de l�armement que l�Alg�rie acquiert provient de Russie ?
C�est juste une contradiction apparente. Le pacte de Varsovie n�existe plus et les questions militaires, dans leur dimension strat�gique, doivent �tre examin�es, d�sormais, sous l�angle de la mondialisation avec ce que cela implique comme recomposition des rapports de force � l��chelle internationale. Croire que l�armement fourni par la Russie � au demeurant, pay� monnaie sonnante et tr�buchante � s�inscrit dans une rivalit� de blocs, c�est se tromper d��poque. Il y a lieu de s�interroger, � pr�sent, si les complexes militaro-industriels russes et am�ricains ne se sont pas, de facto, r�parti le march� mondial des armes � l�image d�un Yalta et s�attachent, non � se combattre, mais � s��pauler mutuellement. Dans le cas d�esp�ce, ce qui importe c�est moins l�origine de l�armement que sa nature, en termes de complexit� technologique, de puissance de feu et de distance d�impact. Ce sont ces donn�es qui permettront de distinguer, � travers l�usage projet�, la v�ritable politique de d�fense suivie par l�Alg�rie. Tout indique, � cet �gard, que le d�veloppement � venir de l�ANP s�inscrit dans ce syst�me de s�curit� r�gionale que dessine pour nous l�OTAN.
Vous �voquez, de mani�re r�currente, une d�ficience intellectuelle du commandement militaire lequel, selon vous, n'a pas su appr�hender, correctement, les d�fis v�ritables qui interpellaient le pays�
En 1988, au d�clenchement de la crise, le commandement militaire s��tait trouv�, d'embl�e, confront� � une probl�matique d'apparence simple, mais de consistance complexe qui s'�tait manifest�e, de mani�re cruciale, au moment du d�roulement des �lections l�gislatives de 1991. Fallait-il laisser le Front islamique du salut, qui �tait � son apog�e, conduire, selon sa propre logique et par la violence, le processus de transformation du syst�me ou, au contraire, le priver de l'initiative, en faisant assumer au commandement militaire, de concert avec les v�ritables forces repr�sentatives du pays, la conduite dudit processus ? Cette seconde voie �tait praticable, pour peu que le point d'ancrage f�t un vrai contre-projet national, opposable � celui attrayant mais sans consistance du FIS. C'est moins, cependant, l'inspiration d'une v�ritable d�marche politique qui semble avoir pouss� les chefs militaires � r�agir � la victoire in�luctable du FIS que la crainte de servir, selon l'expression consacr�e, de �mouton du sacrifice� sur l'autel de la cohabitation � laquelle se pr�paraient le pr�sident Chadli et les leaders du parti islamiste. Que cette cohabitation, dans l'esprit des chefs militaires, allait d�boucher fatalement sur un d�sordre institutionnel, annonciateur d'affaissement de l'Etat, �tait chose entendue. N'emp�che, la hi�rarchie militaire avait fait preuve de courage en prenant la responsabilit� morale et politique d'arr�ter, en 1992, le processus �lectoral. Ce n'�tait pas �vident dans une conjoncture o� la population, dans sa grande majorit�, apparaissait mobilis�e derri�re le FIS et dans un contexte international, plut�t d�favorable � l'interf�rence militaire dans les processus politiques internes. C'est dans l'appr�ciation des enjeux de la crise que r�side la faille. Le diagnostic de la situation �tabli par le commandement militaire s'�tait quasiment limit� � l'identification du FIS comme menace sur l'ordre public et le syst�me institutionnel. Il occultait les autres aspects de la crise, notamment l'aspect politique. Le commandement militaire, comme frapp� de c�cit� politique, prenait acte du danger que pouvait constituer l'arriv�e au pouvoir du FIS sur la p�rennit� de l'ordre institutionnel, sans tirer les conclusions de rigueur sur la fin de vie du syst�me en place. Le commandement militaire s'�tait trouv� en v�rit� confront� � une crise dont l'ampleur le d�passait. D�j� diminu� par sa difficult� � appr�hender les ph�nom�nes politiques, sociaux et �conomiques � en un mot le mode de fonctionnement de la soci�t� �, il souffrait, en outre, d'une m�connaissance flagrante de la soci�t� politique tandis qu'il ployait sous un complexe d'inf�riorit� exacerb� vis-�-vis de l'environnement international. Il me revient � l'esprit, � cet �gard, la formule de bon sens que le g�n�ral Mejdoub Lakhal-Ayat � pourtant si r�serv� � r�p�tait volontiers apr�s l'interruption du processus �lectoral, pour d�crire l'�tat d'esprit de ses camarades militaires : �Ils ont eu le courage d'arr�ter le processus �lectoral mais ils n'ont pas de feuille de route pour l'avenir.�
Pourriez-vous mieux illustrer la d�faillance du commandement militaire dont vous faites �tat ?
Tirant profit de la situation �conomique et sociale d�l�t�re o� �tait plong� le pays et, subs�quemment, prenant pr�texte des attentes de la population en mati�re de moralisation de la vie publique et de justice sociale, le FIS s��tait pr�sent� comme la seule force capable de r�aliser la transition entre un syst�me finissant et un syst�me � construire. Je ne fais pas secret de ma position, je consid�rais que si le FIS �tait bien capable de renverser le r�gime par la violence, il ne disposait pas, en revanche, d'un projet national et d'une �lite �prouv�e qui lui auraient permis de gouverner correctement dans la dur�e. Le commandement militaire, dont l'attention �tait focalis�e sur le risque d'affaissement de l'ordre institutionnel, avait pris la d�cision d'interrompre le processus �lectoral, �tant au FIS la possibilit� de r�aliser le changement promis. En revanche, le commandement militaire n'avait pas offert � la population de vraie alternative � travers le choix audacieux de conduire, par lui-m�me ou avec d'autres forces politiques repr�sentatives sur la base d'un pacte national solide, la transformation indispensable du syst�me. Je r�cuse l'id�e que la motivation des chefs militaires de l'�poque consistait � stopper le processus de r�formes, en s'opposant aussi bien � une gestion lib�rale et transparente de l'�conomie qu'� la d�mocratisation du syst�me. Les choses ne sont pas aussi simples. L'attention du commandement militaire �tait moins appel�e sur ces probl�matiques que focalis�e sur deux cibles presque exclusives : contenir le FIS, d'une part, dont ils craignaient qu'il ne liquide m�me physiquement les chefs militaires et rendre impraticable, d'autre part, la formule de la cohabitation avec ce parti que le pr�sident Chadli, avec l'ancien chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche, semblaient privil�gier. C'est dans ces conditions � la disparition brutale du pr�sident Boudiaf rendant plus grave la situation � que le commandement militaire, peu habitu� � l'exercice, s'est soustrait au d�fi politique en confiant les leviers de l'Etat � des �lites, pour l'essentiel, coup�es de la soci�t� r�elle. Je voudrais nuancer, cependant, la s�v�rit� de ce constat. Nonobstant cette d�faillance du commandement militaire, je ne partage nullement certaines id�es re�ues. Des analystes ont dispos�, sur une base arbitraire, que les chefs de l'ANP avaient agi de la mani�re dont ils avaient agi, parce qu'ils �taient coup�s de la soci�t� r�elle. A l'�poque, les officiers g�n�raux et leurs collaborateurs imm�diats �taient des cadres d'origine sociale modeste, essentiellement rurale. Je refuse de c�der, cependant, � une forme d'id�alisation excessive de l'institution militaire. Naturellement, certains chefs militaires, pas la hi�rarchie en tant que ph�nom�ne social, ont adopt� des comportements pathog�nes qui ont contribu� � discr�diter la corporation dans sa totalit�. Mais ce qui doit retenir notre attention, ce n'est pas l'histoire li�e aux modes individuels, c'est la soci�t� militaire, � travers l'analyse de la structure dite �commandement� qui est l�une de ses composantes essentielles. Issus de l'Arm�e de lib�ration nationale, les chefs militaires ont, pour la plupart, compl�t� leur formation dans les acad�mies nationales et �trang�res. Jusqu'� une heure tardive, dans l'�volution de l'institution militaire, une certaine ligne de fracture a bien exist� entre officiers dits de l'arm�e fran�aise et officiers dits de l'Arm�e de lib�ration nationale o� se juxtaposaient, d'ailleurs, clivages id�ologiques et techniques, mais dont il faut en relativiser l'impact. D�j�, le pr�sident Houari Boumediene, en son temps, voulait la masquer totalement. Il y avait bien �galement un tassement dans la pyramide des grades qui a laiss� v�g�ter vers le bas les plus instruits parmi les cadres militaires. Ces clivages se sont, peu ou prou, estomp�s devant la n�cessit� d'une solidarit� active face aux d�fis majeurs du conflit du Sahara occidental puis de l'�mergence du Front islamique du salut. Il faut garder � l'esprit, � cet �gard, le fonctionnement, j'allais dire presque d�mocratique, de l'institution militaire puisque le ministre de la D�fense nationale de l'�poque prenait la pr�caution de r�unir, jusqu'� un niveau relativement subalterne, les cadres de l'ANP pour requ�rir leur assentiment et fonder le consensus qui permettait au commandement d'avancer les rangs serr�s. Cela peut para�tre une h�r�sie pour une institution fond�e sur l'ob�issance et la discipline. C'est bien selon ce mode que les formes arm�es portugaises ont fonctionn� pour trouver leur indispensable coh�sion face � des �v�nements d'une port�e bien exceptionnelle. Il est permis de s'interroger si ce mode de fonctionnement pouvait perdurer, mais force est de constater que c'est l'abandon de ce principe qui a affaibli la solidarit� militaire. Cela dit, les principaux responsables militaires, en 1992, chefs de R�gions militaires comme commandants de forces, ne disposaient pas des attributs, du prestige social et des avantages qui �taient ceux de leurs homologues, durant le r�gne du pr�sident Houari Boumediene. Il ne faut pas c�der, l� non plus, aux pr�notions, les chefs militaires impliqu�s dans les processus politiques l'�taient intuiti person� � travers le Conseil de la R�volution dont ils �taient membres, ce n'�tait pas l'institution elle-m�me qui �tait concern�e. Certes, les �tudes fiables sur la composition sociale de l'encadrement militaire en Alg�rie n'existent pas. Il est difficile donc de conforter scientifiquement les constats que j'avance. Je me fonde cependant sur l'observation empirique pour affirmer qu'il est excessif de parler de caste militaire coup�e de la soci�t� r�elle. L'�tat d'esprit pr�t� au commandement militaire, � propos de l'Islam, est un pr�jug� qui ne repose pas sur une observation scientifique. Affirmer que le commandement militaire �tait habit� par une haine pathologique de l'Islam, c'est m�conna�tre des racines sociales et culturelles, essentiellement paysannes, o� puise sa s�ve cette composante essentielle de l'arm�e. Le commandement militaire est le produit de la soci�t� alg�rienne, pas une excroissance greff�e de l'ext�rieur. Il faut distinguer entre l'analyse scientifique et les jugements de valeur politiciens, je m'�vertue � le dire � ceux de nos intellectuels qui refusent de se lib�rer de leurs pr�notions teint�es d'id�ologie chaque fois qu'il est question de l'arm�e. Mais pour revenir � notre sujet, je note que ce n'est pas sans pertinence que mon ami Nacer Djabi, qui s'�tait livr� � l'analyse d'un �chantillon de cent ministres du pays, avait abouti � la conclusion que leur profil correspondait parfaitement � la configuration de la soci�t� alg�rienne. Pour r�sumer ce constat, il a eu cette formule d�capante de bon sens que je fais mienne pour le commandement militaire : �C'est une �lite tout ce qu'il y a de plus normal qui �volue dans un syst�me politique anormal. � Il faut bien expliquer pourtant la c�cit� politique du commandement militaire. Ce n'est assur�ment pas dans le statut social des chefs militaires qu'il faut chercher. Je me permets de rappeler une id�e essentielle d�j� d�velopp�e dans le corps de cet ouvrage. L'ANP, depuis l'ind�pendance, n'a jamais �t� en fait que l'instrument d'ex�cution d'une volont� politique incarn�e par des chefs qui ont rev�tu l'habit civil. Instruite pour ob�ir, l'ANP n'a pas exerc� le pouvoir directement. C'est pourquoi, elle n'a jamais acc�d� en profondeur � la compr�hension des ph�nom�nes politiques et �conomiques li�s � l'�volution de la soci�t�. Elle s'est d�velopp�e sur la base d'un mod�le de formation ax� sur les connaissances techniques. L'encadrement militaire n'a pu acc�der � l'intelligence des ph�nom�nes de soci�t� que sous leur forme d'agr�gats. Le fameux commissariat politique de l'ANP servait plus � d�livrer des messages pour l'ext�rieur qu'� consolider la formation intellectuelle des cadres militaires. C'est comme cela que les chefs militaires s��taient trouv�s, en 1992, arm�s, pour affronter la crise, d'un patriotisme intuitif, sans cette capacit� d'anticiper le futur gr�ce � l'acc�s raisonn� � la logique des ph�nom�nes historiques, politiques et �conomiques. C'est, probablement, cette grille de lecture qui permet de saisir le sens de la formule que lancera, plus tard, le g�n�ral Lamari, devenu chef d'�tat-major de l'ANP : �Nous, militaires, avons accompli notre mission. Aux autorit�s civiles d'accomplir la leur.� Entendez, sur le plan op�rationnel, les groupes terroristes ont �t� r�duits, il reste aux autorit�s comp�tentes de mener les r�formes qui correspondent au plan du fonctionnement politique du pays et de son d�veloppement �conomique. Cette forme d'ing�nuit� explique, dans une large mesure, pourquoi le commandement militaire s'est laiss� enfermer dans une logique presque infantile de pr�servation de l'ordre institutionnel, jusqu'� en faire une fin en soi et arriver m�me � cultiver l'ambigu�t� entre le terrorisme � ph�nom�ne pathologique conjoncturel � et le courant islamiste, donn�e sociologique objective et p�renne. Il est bien d�plorable, en effet, qu'aucun des chefs militaires ne soit parvenu � jouer le r�le que tenait Kemal Atat�rk, dans l'enfantement de la Turquie moderne, ni que les services de renseignement qui constituaient l'interface avec la soci�t� politique, n'aient pu faire �merger un des leurs qui, � l'image du major portugais Ernesto M�lo Antunes, aurait pu provoquer cette jonction salutaire entre forces arm�es et forces vives du pays, cr�ant les conditions de la cons�cration du syst�me d�mocratique. Pour le commandement militaire,1992 aura repr�sent� un rendez-vous manqu� avec l'Histoire. Combien aurai-je souhait�, en cette p�riode-l�, voir nos chefs militaires prendre la d�cision d'enfermer manu militari, sous les lambris de la coupole de Club-des-Pins, tous les acteurs politiques repr�sentatifs et l�gitimes dans le pays, avec cette consigne simple : �Les portes seront
ouvertes d�s que vous aurez convenu d'une plate-forme politique appropri�e pour garantir l'ach�vement de la transition d�mocratique.� Ne me dites pas que cela avait �t� tent� avec la commission du dialogue national et la conf�rence qui l�avait suivie. Cette exp�rience pr�sentait la grave lacune de ne pas avoir pu impliquer toutes les v�ritables forces repr�sentatives dans le pays. Comment, me diriez-vous, un commandement militaire d�muni de la capacit� de perception des ph�nom�nes politiques aurait pu superviser un processus de n�gociations aussi laborieux ? Il e�t fallu, bien s�r, que le commandement militaire e�t pris acte, au pr�alable, de l'obsolescence du syst�me. Il e�t fallu que les chefs militaires eussent pris conscience, de mani�re raisonn�e, pas seulement intuitive, qu'il fallait tourner la page du syst�me en place. Il e�t fallu, certainement, que le commandement militaire e�t adopt� une attitude moins complex�e vis-�-vis de l'environnement international. Les partenaires �trangers de l'Alg�rie d�finissent leurs politiques vis-�-vis de l'Alg�rie en fonction d'int�r�ts d'Etat. Ils sont moins int�ress�s par une solution id�ale qu'une solution pragmatique qui garantisse leurs int�r�ts strat�giques et de puissance. Il e�t fallu, sans doute, que la multitude de comp�tences intellectuelles qui foisonnaient au sein des forces arm�es, � des niveaux de responsabilit� plus ou moins inf�rieurs, eussent �t� pleinement associ�es � la conceptualisation et � la mise en �uvre de la position doctrinale de l'ANP. Cela �tait possible, je l'affirme.
Propos recueillis par A. S.


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