R�jouissez-vous femmes battues ou en voie de l'�tre, femmes en apprentissage de soumission sous leurs hidjabs de Malaisie ou de Bachdjarah, femmes en �tat de r�volte latente : le droit � la l�gitime d�fense vous est enfin reconnu. Si votre �poux, auquel vous vous �tes unie sous le regard de Dieu, pardevant Monsieur le Maire ou autres, vous frappe, vous avez le droit de riposter. Ne vous h�tez pas de me remercier : ce n'est pas au modeste auteur de ces lignes que vous devez cette nouvelle conqu�te. Ce saut qualitatif providentiel et prodigieux ne doit rien, non plus, aux Nations-Unies, � l'UNFA ou aux associations de femmes grug�es. Le salut de vos corps, apr�s celui de vos �mes, vous vient encore une fois, et selon la tradition d�sormais �tablie, d'Arabie Saoudite. Une fetwa du Cheikh Ob��kane vous donne, en effet, le droit de vous d�fendre et de rendre coup sur coup � un �ventuel mari bastonneur ou pugiliste. Pour peu que vous soyez sur vos gardes et que vous sachiez tenir la v�tre, de garde, vous aurez une chance d'en sortir. Mais attention ! Il y a toujours un mais, voire des mots cach�s, dans des fetwas d'origine saoudienne et destin�es aux femmes. Toute femme confront�e � un mari violent et frappeur a le droit l�gitime de se d�fendre avec les m�mes armes que lui mais� Pour sauvegarder l'harmonie sociale et les grands �quilibres de la cellule familiale, notre ami Ob��kane a mis une condition � la mise en �uvre de la fetwa : le cas d'extr�me n�cessit�. En l'occurrence, le th�ologien vous recommande instamment de ne r�pliquer aux coups ass�n�s par votre cher et tendre mari que si votre vie est en danger. En bonne musulmane, vous vous �tes entra�n�e inlassablement, depuis votre plus tendre enfance, � ne pas trop contrarier votre ma�tre et seigneur. C'est un gros effort qui vous vaudra quelque f�licit� dans l'Au-del� encore que, mais �a reste insuffisant. Vous avez aussi l'imp�rieux devoir de conna�tre toutes les ressources de votre corps et d'en ma�triser les ressorts vitaux. Si votre mari rentre, exc�d� par les embouteillages ou chauff� � blanc par l'imam du coin, et s'avise de vous frapper, gardez votre calme. C'est Cheikh Ob��kane qui vous le recommande : prot�gez- vous du mieux que vous pouvez, comptez les coups qui pleuvent sur vous et n'oubliez jamais : vous ne devez le frapper qu'avec la certitude que son prochain coup de poing va vous tuer. En r�sum�, il vous est permis d'assommer votre compagnon des mauvais jours seulement si vous craignez de mourir. Ce qu'il y a d'in�dit et de g�nial dans la fetwa saoudienne, c'est qu'elle ne vous astreint pas � une application aveugle et docile. Elle vous enseigne la ma�trise de vousm�mes, vous apprend � conna�tre vos points vitaux et leur moment de rupture. C'est ainsi que vous apprendrez � contr�ler votre propre agonie et � puiser dans vos r�serves d'�nergie la force de contrarier les projets maritaux meurtriers. Enfin, si par malheur vous �tes trop affaiblie par les frappes r�p�t�es et que vous succombez, en d�pit d'un respect scrupuleux de la fetwa, paix � votre �me. Vos proches, r�sign�s, auront au moins la satisfaction de vous voir partir, nantie d'un droit de riposte � titre posthume que vous envieront toutes les femmes battues de l'humanit�. Il vous restera aussi la consolation d'apprendre, in extremis, que les fetwas, aujourd'hui, ne servent que ceux qui les �mettent et qu'il est vain de s'y fier totalement. Sans doute, puis-je esp�rer que dans un ultime sursaut de lucidit�, vous aurez eu le r�flexe de maudire tous ces auteurs de fetwas qui vous retirent toujours d'une main ce qu'ils vous donnent de l'autre. En tout �tat de cause, l'essentiel est de sauver les apparences, comme ce couple �gyptien du Caire, qui animait un club �changiste aux portes de la capitale, dans le strict respect de la l�galit�. L'homme, un haut fonctionnaire de 48 ans et son �pouse, une enseignantes de 37 ans, recrutaient des couples �changistes par emails. Les rencontres proprement dites avaient lieu g�n�ralement dans les appartements des couples ainsi recrut�s. Arr�t�s par la police, ils ont racont� que l'id�e de se lancer dans cette activit� leur �tait venue apr�s la projection d'un film pornographique. La police a r�ussi � identifier 44 personnes affili�es � ce r�seau form� exclusivement de couples, le chiffre pair faisant foi. En d�pit de ses m�urs peu orthodoxes, et dans un pays aussi conservateur et prude que l'Egypte, le couple se conformait scrupuleusement � une certaine forme de l�galit�. Il exigeait des couples participant aux jeux �changistes la pr�sentation d'un acte de mariage en bonne et due forme, comme le pr�cise le quotidien Almisri- Alyoum. Les animateurs de ce club qui n'en �taient qu'� ses d�buts ont avou� n'avoir pratiqu� cet exercice qu'� trois reprises. Des couples rencontr�s lors de rendez-vous pr�liminaires n'avaient pas �t� retenus, parce que �laids� ou �antipathiques�. Je vous ai, enfin, gard� le meilleur pour la fin : le principal initiateur du projet est un Kurde du nord de l'Irak, de religion juive. Il a, bien entendu, fourni la logistique internet � ce projet, afin de propager le crime parmi les Egyptiens, nous dit le quotidien. Il faut admirer, au passage, la mauvaise foi des m�dias �gyptiens qui trouvent toujours un complot sioniste ou iranien pour expliquer un ph�nom�ne local. Ainsi, lors de la campagne lanc�e par Karadhaoui contre l'invasion chiite de l'Egypte et des terres avoisinantes, les m�dias �gyptiens se sont unanimement rang�s derri�re le th�ologien qui reste, pour eux, �gyptien m�me s'il a acquis la nationalit� qatarie. Tous, sauf un, devrais-je dire, puisque l'hebdomadaire Rose-al-Youssef a trouv�, lui aussi, le coupable id�al, dans l'ombre de Karadhaoui. Il s'agit de Asma, l'actuelle �pouse de Karadhaoui, qui a pour principal d�faut celui d'�tre alg�rienne. Rose-al- Youssef affirme, sans se d�monter, que Asma est l�instigatrice de la campagne lanc�e par Karadhaoui contre le �complot� chiite iranien. L'hebdomadaire ne nous d�voile aucun secret d'alc�ve mais il en dit assez pour que des imaginations d�brid�es se mettent � fignoler tous les sc�narios possibles. Un fait, sans lien apparent avec ce qui pr�c�de mais qui pourrait avoir des cons�quences : les jeunes cadres du mouvement des Fr�res musulmans d'Egypte veulent pousser dehors la vieille garde. Dans une r�solution, ils demandent que les responsables du mouvement qui ont plus de 70 ans quittent les instances dirigeantes et soient remplac�s par des jeunes. De l� � en faire autant pour le commandement international des Fr�res musulmans, il n'y a qu'un pas ais�ment franchissable. Surtout pour ceux qui commencent � se lasser de Karadhaoui et qui sont exc�d�s par ses sorties intempestives. Ces Fr�res musulmans, qui ont observ� un silence prudent lorsque Karadhaoui guerroyait contre les moulins � vent chiites, savent, eux, que derri�re chaque complot, il n'y a pas forc�ment une femme. Conspirateur hors pair, Sadate, dont on a c�l�br� ce mois-ci la �victoire� d'Octobre, aurait maniganc� et r�ussi son plus beau complot en r�ussissant � �pouser sa veuve actuelle, Djihane. Lorsqu'il a demand� la main de la jeune Djihane, �g�e de quinze ans alors qu'il en avait trente, il a commis un parjure selon la revue cairote Al- Fedjr. Il a, en effet, pr�tendu qu'il n'�tait pas d�j� mari�, alors qu'il l'�tait, et il a confirm� en jurant sur le Coran. Il suffit de regarder une photographie pas trop r�cente de Djihane pour se persuader qu'il y a des parjures qui ne m�nent pas n�cessairement en enfer.