Une l�gende vivante a fait hier une halte au Soir d�Alg�rie. Humble, belle et toujours aussi passionn�e, Djamila Bouhired a irradi� la r�daction avec son sourire, son franc-parler et sa verve. Les journalistes qui ont eu le privil�ge de la rencontrer ont bu ses paroles, litt�ralement conquis par cette dame courage. Un moment pr�cieux pendant lequel Mme Bouhired a transmis sa rage de vivre, �voqu� des souvenirs et beaucoup parl� d�avenir. Un �change privil�gi�, surtout que l�invit�e de marque du Soir d�Alg�rie fait peu d�apparitions publiques et parle tr�s peu � la presse. Celle qui a �t� de tous les combats, qui a rehauss� l�image de la femme alg�rienne et qui, au lendemain de l�Ind�pendance, a su rester discr�te, refusant d�associer son image aux politiques de tous acabits, est rest�e fid�le � elle-m�me, pr�f�rant parler de ses compagnons plut�t que de son propre parcours. Aux journalistes qui la d�voraient du regard, elle a dit � sans les convaincre, �videmment � qu�elle n��tait pas un mythe et qu�elle n�avait fait qu�accomplir son devoir. C�est avec beaucoup de tendresse qu�elle a �voqu� ses anciens compagnons, en particulier Hassiba Ben Bouali qui, � l��poque, faisait des r�ves pr�monitoires et qui lui pr�disait de vivre bien apr�s l�Ind�pendance. Hassiba, qui avait la certitude qu�elle tomberait en martyre, avait formul� un souhait : elle voulait que Mme Bouhired d�pose une gerbe de fleurs rouges sur sa tombe. Un v�u qu�exauce, � l�occasion de chaque 1er Novembre, Mme Bouhired qui, � coups d�anecdotes, tient � v�hiculer un message d�espoir. Aux journalistes, elle demande de tenir le coup, de s�accrocher et de se battre. Ceux du Soir d�Alg�rie ont entendu son message. Ils auront v�cu un moment tr�s fort. Un moment complice, une le�on d�histoire�
