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LETTRE DE PROVINCE
Meddahs en herbe et r�gression po�tique Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 28 - 02 - 2009

La nuisance politique n�a pas de limite. Pour satisfaire � ses sombres desseins elle n�h�site m�me plus � corrompre les sensibilit�s balbutiantes. D�tournant la parole chantante de l�enfance, elle exige de celle-ci qu�elle devienne un plainchant � sa gloire. D�cid�ment, rien ne sera �pargn� � cette malheureuse g�n�ration jusqu�� lui r��crire ses comptines et lui indiquer p�remptoirement ce que celles-ci doivent exprimer de pr�f�rence.
Ainsi les chorales d�adolescents ne sauraient, dor�navant, se versifier qu�autour du nom de calife. Un th�me exclusif pour saluer sa providentielle lumi�re. Lundi dernier (23 f�vrier), la t�l�vision officielle nous a, justement, donn� � voir un �chantillon de cette rimaille d�clin�e par un ensemble d�enfants devant un pr�sident ang�liquement attentif. Spectacle �c�urant qui d�gouline de �larbinisme�. Un agencement de mots flatteurs, �uvre de meddahs. Un dire de griots destin� � l�auguste qu�entonnaient des voix cr�dules qui sauront, pourtant plus tard, que la po�sie rime rarement avec la flagornerie. Une insupportable �masculation du g�nie de l�enfance, livr�e d�s le berceau au culte de la personnalit�, quand il fallait la laisser r�inventer par elle-m�me les mots de sa future libert�. Ainsi, ce qui se commet actuellement dans ce domaine fait �galement partie du sombre bilan d�une gouvernance. En r�sum�, la d�possession culturelle et artistique rampante et son corollaire l�ass�chement des vocations lui sont imputables � plus d�un titre. Notamment � travers l�embrigadement scolaire et la d�magogie entourant les manifestations institutionnelles. Jamais, par le pass� r�cent, le �culturellement correct� n�a �t� autant confondu avec les bruyantes d�clamations de troubadours aux talents approximatifs ni avec les processions des zaou�as qui amalgament le cultuel et le culturel. En remontant � dix ans en arri�re, nous avons encore le souvenir de ces ilots de r�sistance po�tique. Un refus de l�alt�ration du g�nie cr�atif face � tous les censeurs. Aussi bien les savonarole des mosqu�es que les miliciens des imprimeries. Les exemples ne manquent pas de ces r�citals de po�sie qui se tenaient dans des bourgades au temps de l�islamisme arm�. Initiatives admirables de petits comit�s, essentiellement constitu�s d�enseignants vertueux, qui furent � l�origine de multiples �parnasses� o� des potaches venaient s�initier � l�esth�tique litt�raire. Studieux exercices qui virent s�affirmer des brins de plumes. Sans s�gr�gation linguistique, toutes les graphies �taient recevables pour peu qu�elles portaient en elles des promesses d�un talent. C��tait alors le cas des �Po�siades� de B�ja�a. A l�oppos� des amulettes des chantres du palais et des talismans des thurif�raires, tir�s � des milliers d�exemplaires, la v�ritable po�sie ne s��panouit que dans les cercles restreints. Sauf que le d�lit d��criture des premiers est �ph�m�re alors que les mots de la seconde survivent � ses auteurs. En effet, qu�elle m�moire retient-elle � ce jour, la mis�rable prose sanctifiant les r�alisations� de la pens�e unique sinon pour la brocarder ? A l�inverse, qui d�entre les Alg�riens de l�ancienne g�n�ration ne sait pas r�citer au moins deux vers du monologue du �vautour� de Kateb Yacine ? N��tant ni discours de propagande ni harangue de forum, elle est par nature destin�e aux initi�s. C�est dire qu�elle s�inscrit en faux par rapport au folklore de masse que r�cup�rent le politique et l��l�ve au rang de r�f�rence culturelle. Tel est l��tat des lieux de notre pays dans ce secteur. A l�exemple de ce qu�il advient de la bonne monnaie quand elle est chass�e par la mauvaise, les rimailleurs de la foire politique squattent � leur tour les espaces culturels et rel�guent toute excellence cr�ative � la p�riph�rie. Dans l�invisibilit� de la marge. Voil� pourquoi les vents de l�esth�tique artistique et litt�raire se sont �loign�s de notre contr�e et que la d�sertification culturelle gagne chaque jour du terrain. Quand bien m�me se l�vent et s��l�vent, de temps � autre, une voix singuli�re et une plume innovante, elles ne feront que mettre en �vidence l�immense vacuit� intellectuelle qui affecte ce pays. Autrement dit, ces fugaces �mergences n�att�nueront pas le jugement s�v�re que m�rite le pouvoir politique. Elles en aggraveraient plut�t les termes qui le posent. En effet, chaque fois qu�un talent b�n�ficie d�une reconnaissance internationale, cette notori�t�, acquise dans ces �ailleurs�, renforce l�acte d�accusation concernant nos dirigeants. Celui qui les soup�onne de faire de l�intelligence d�un peuple, l�ennemi primordial qu�il faudra rabaisser. Partant de ce postulat de procureur, d�ailleurs v�rifiable � travers le fonctionnement du minist�re en question, l�on comprend mieux � quelle fin l�on a souvent privil�gi� des activit�s paraculturelles au d�triment des cibles nobles que sont les arts et les belles-lettres. Expliquons-nous. Quand les manifestations du pi�tisme des zaou�as sont parrain�es et financ�es en partie par l�argent destin� aux artistes et que de surcro�t une ministre court les c�r�monies des exorcistes et autres derviches tourneurs, l�on ne peut que donner raison � tous les �diteurs et les libraires, � l�ensemble des directeurs de th��tre et artistes lyriques, qui eux tirent le diable par la queue. D�s lors que les mausol�es des saints ont remplac�, dans l�ordre des priorit�s, les �difices profanes o� se vend le livre et o� s��crit la dramaturgie l�on peut, en effet, dire qu�une autre politique culturelle est en train de se mettre en place. Celle qui va substituer le cultuel au tout culturel. Exit les Benhadouga et le Kateb Yacine en herbe et bienvenue aux meddahs et gouals initi�s � la flatterie sur commande et ne parlant qu�au nom des saints tut�laires de leurs bienfaiteurs politiques. Telle sera la po�tique de nos lendemains.

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