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LETTRE DE PROVINCE
La presse et l��loge du prince Par Boubakeur Hamidechi [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 02 - 05 - 2009

Sommes-nous s�rs de la bonne interpr�tation que nous faisons des propos du pr�sident de la R�publique ? Lorsqu�il �voque �son� projet d�mocratique et qu�il fait la part belle � la libert� de la presse doit-on � notre tour nous satisfaire d�une rh�torique de circonstance - (un discours d�investiture en l�occurrence) -, pour nous croire �pargn�s, dor�navant, du harc�lement ? Bien �videmment que non.
Et, pire encore, l�allusion porte en elle tous les signes de l�inqui�tude l� o� l�on croit d�celer une volont� de d�tente. Car, enfin, comment un pouvoir peut-il aborder la question des libert�s publiques et ignorer superbement dans son discours le r�le central des partis politiques ? Une presse libre et respect�e ne peut exister que dans l�humus d�un multipartisme r�el et immunis� gr�ce � la loi. Que le journalisme se d�cline sous la forme informative ou qu�il se veuille le relais de certaines opinions, dans tous les cas de figure, il ne peut sainement s�exercer que si les courants de pens�e, autres qu�officiels, occupent l�espace public et �noncent sans entrave leurs d�saccords. Le bin�me presse-partis est indissociable dans un v�ritable �projet d�mocratique � que n�importe quel pouvoir pr�tend promouvoir. Cela signifie que l�une sans les autres n�est qu�un proc�d� oblique tendant � r�duire ces fameuses libert�s dont on se gargarise. Sans un solide viatique pour les partis d�exister, il n�y a pas de journalisme ind�pendant dans ses �crits. En l�absence de d�bat contradictoire, celui-ci n�est-il pas r�duit � se nourrir des seules r�f�rences officielles pour �clairer l�opinion ? C�est par cons�quent de ce subtil distinguo discursif qu�il faut se m�fier. A moins de croire que la parole univoque du pouvoir est la seule � m�riter nos commentaires. La presse est justement seule � s�inqui�ter de la lente d�rive qui tend � segmenter le champ des libert�s afin de contr�ler s�par�ment les vecteurs qui le constituent. Aujourd�hui, le journalisme ind�pendant est dans une tragique solitude qui, � terme, le fragilise jusqu'� le pousser � renoncer � ce �pour quoi� il a exist� � partir d�octobre 1990. Sans soutien efficace de la part des relais politiques, il en est r�duit � la question existentielle se demandant comment il peut riposter � la sc�l�ratesse des lois qui encadrent son fonctionnement et � quels saints politiques qui plaideraient sa juste cause il doit se tourner. En somme, il s�interroge sur la mani�re d��viter les mesures p�nales sans pour autant perdre son �me. Une r�sistance qui lui devient trop lourde � assumer seul au fur et � mesure que le multipartisme perd de son agressivit�. Une mission bien au-dessus des capacit�s des seuls journaux qui, pourtant, continuent � ferrailler pour la d�fense de la libert� d�expression. Digue fragile pour contrer par ses propres moyens le totalitarisme rampant d�un r�gime qui travaille � soudoyer l�opinion gr�ce � ses m�dias officiels. D�sormais dans l�impasse, la presse ind�pendante en est tent�e � solliciter les relais de la soci�t� pour lui pr�ter main-forte. C�est-�-dire lui demander de mettre la pression sur le pouvoir afin de l�obliger � d�p�naliser le d�lit de presse. Un appel qu�elle sait, par avance, qu�il ne sera pas entendu tant les institutions en furent r�duites � des appendices du pouvoir. En v�rit�, la question ne r�side m�me plus dans la possibilit� de convaincre le r�gime pour qu�il abroge une insoutenable loi mais simplement de parvenir � briser ce t�te-�-t�te �presse-pouvoir� en permanence ponctu� par des proc�s. Mais comment s�y prendra-t-on si ce n�est qu�en impliquant dans une large mesure les acteurs de la vie sociale et politique et leur faire prendre conscience que cette cause est aussi la leur et qu�elle conditionne leur propre existence. En d�autres termes, qu�il y va de leur ind�pendance ou de leur domestication. Car, par une sorte de narcissisme, entretenu � ses d�pens, la presse a longtemps accept� de tenir le r�le gratifiant de dernier sanctuaire des libert�s quand tous les autres espaces ont, lentement, �t� rogn�s. Une anesth�sie pratiqu�e par le pouvoir qu�a fini par corrompre tout ce qui pense diff�remment. Les partis politiques ne furent-ils pas les premi�res victimes, souvent consentantes, de ce travail d�agr�gation par le biais de la carotte de la repr�sentation institutionnelle et par la subvention ? A leur tour, les associations dites �civiles� se virent offrir des r�les surdimensionn�s par rapport � leur v�ritable vocation afin d�en faire une masse de man�uvre qu�il actionna souvent contre les �lots r�fractaires du champ politique. Enfin, il recourut � la distribution des honneurs � des personnalit�s pour rehausser son propre prestige et en m�me temps en faire des tristes hochets sur l��chiquier qu�il a model�. La patience avec laquelle il mit dix ann�es pour normaliser � son profit l�espace public a justement d�bouch� sur l�isolement des journaux qu�il priva de leurs relais naturels que sont, d�abord, les appareils politiques, ensuite le mouvement associatif. Cette mise en quarantaine explique pr�cis�ment le harc�lement subi par les journaux dans une tragique indiff�rence de l�opinion. Cet �tat de fait est d�autant plus v�rifiable que chaque fois que la presse tente de se justifier dans ses colonnes, il s�en est toujours trouv� des cercles pour d�livrer des r�quisitoires contre ses pseudo-exc�s. Qu�ils soient censeurs autoproclam�s ou aux ordres, ils oublient que les museli�res qu�ils brandissent finiront bien par leur �tre impos�es le jour o�, � leur tour, ils d�couvriront qu�ils se sont tromp�s d�adversaires. Aujourd�hui, plus que par le pass�, il faudra se m�fier des �loges et des promesses d�un pouvoir qui vient de prouver qu�il pr�f�re l�immobilisme au changement m�me pour d�signer ses propres intendants. En un mot comme en cent, il est fonci�rement inamendable.

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