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A FONDS PERDUS
Menaces sur la Federal Reserve Par Ammar Belhimer [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 08 - 09 - 2009

La gestion de la crise financi�re ne semble pas avoir livr� tous ses secrets. Apr�s la nationalisation des banques par des n�oconservateurs que l�on croyait visc�ralement r�fractaires � toute intervention de la puissance publique dans la sph�re �conomique et financi�re, le Congr�s am�ricain examine actuellement un projet de loi qui attenterait � la sacro-sainte ind�pendance de la Banque centrale, la Federal Reserve. Parmi les dogmes longtemps consacr�s, il en est un qui ne souffre d�aucune �quivoque : la sph�re �conomique gagne � ce que l�Etat s�y int�resse le moins possible.
Suivant une approche �conventionnelle � �tablie, l�effet escompt� de l�ind�pendance de la banque centrale sur la performance �conomique incite � couper le lien ombilical la rattachant habituellement au pouvoir politique. A ce titre, la banque centrale dispose d�une autonomie organique, fonctionnelle et financi�re pour mener � bien la politique financi�re et mon�taire en qu�te, principalement, de croissance, de ma�trise de l�inflation et de stabilit� des prix. Th�oriquement, cela a un sens : tout gouvernement est r�put� laxiste parce que soucieux d��tre reconduit ou renouvel�, il a tendance � recourir � des mesures discr�tionnaires pour relancer l�activit� �conomique et au seigneuriage pour financer les d�ficits publics. Il y a alors lieu d�isoler la conduite de l�action mon�taire des al�as de la conjoncture politique et des �ch�ances �lectorales. Les travaux empiriques effectu�s � ce jour n��tablissent aucun effet de cette ind�pendance sur la croissance r�elle ou sa variance dans les pays avanc�s et des �tudes r�centes arrivent � la conclusion inverse s�agissant des pays sousd�velopp�s. Ron Paul (repr�sentant du Texas), adversaire acharn� de l�ultralib�ralisme et de l�ind�pendance de la Fed, a, chose incroyable et relativement blasph�matoire, r�ussi � entra�ner approximativement les deux tiers de la Chambre des repr�sentants pour co-parrainer un projet de loi qui mettrait en p�ril cette ind�pendance de la Fed. Le projet de loi est innocemment intitul� �loi sur la transparence�. Alan S. Blinder, professeur d'�conomie et des affaires publiques � l'Universit� Princeton et directeur du Centre d'�tudes de politique �conomique dans la m�me institution, par ailleurs ancien conseiller �conomique � la Maison- Blanche de 1993 � 1994 et vice-pr�sident du conseil des gouverneurs de la Fed de 1994 � 1996, est inquiet au sujet de l�immixtion du politique dans les affaires de l�autorit� mon�taire, et il le dit : �Ceux qui soutiennent que le probl�me r�side dans un �plus d�Etat� ont tort. Le vrai probl�me est que le gouvernement est incit� et tir� par des groupes d�int�r�ts et des partis pris politiciens, souvent au d�triment de l�int�r�t public. Washington gagne � apprendre aupr�s d�autorit�s ind�pendantes comme la Federal Reserve (�) Renvoyer la balle aux technocrates n�est pas affaiblir la d�mocratie � le Congr�s pourra toujours la reprendre � mais cela produira une meilleure politique.� Ce rappel id�ologique des bonnes intentions lib�rales n�est pas fortuit, ni quant � son objet, ni quant � son opportunit�. Il co�ncide avec l�examen par le Congr�s am�ricain du projet de loi qui soumettrait la Federal Reserve aux audits de ses membres et l��tude vient juste d��tre mise en ligne sur le site de la publication US de r�f�rence en mati�re de politique et d��conomie internationales, Foreign Affairs (*). �Il serait dommage de laisser cela se produire. Certaines fonctions gouvernementales appartiennent en propre au domaine de la technocratie (par exemple, l�approbation de m�dicaments) et d'autres appartiennent � la sph�re du politique (par exemple, le mariage homosexuel).� Pour l�auteur de cet avertissement, la Fed est une �r�alisation notable de l'�re progressiste�, con�ue pour mener une politique mon�taire r�solument neutre : elle ne dispose que d'un mandat l�gal vague du Congr�s pour assurer � la fois �des prix stables� et �le maximum d'emplois� (une innovation majeure introduite � l��re Clinton sous l�impulsion de l�aile gauche du Parti d�mocrate), dans une discr�tion et une libert� quasi totales. A l'abri des pr�occupations et injonctions de politique partisane, la Fed a, sans pour autant �tre parfaite, fait preuve de haute comp�tence. A son actif quelques succ�s spectaculaires : elle a r�ussi � �viter aux Etats-Unis le tsunami financier qui a affect� les �conomies asiatiques en 1997-98, elle a �surf� sur les vagues de la �bulle technologique� qui a accompagn� l�effondrement des valeurs technologiques (le Nasdaq) en 2000 et, plus r�cemment, elle a adopt� des mesures exceptionnelles pour �viter �une grande d�pression �, aux dires de son pr�sident, Ben Bernanke. Au passif de la Fed, on lui reproche d�avoir fortement rel�ch� sa surveillance sur les banques dans la p�riode qui a pr�c�d� la crise actuelle ; elle n'a pas, non plus, suffisamment prot�g� les consommateurs contre les �pr�ts hypoth�caires d'�viction� qui les ont mis � la rue par millions. Outre ces points noirs, le Congr�s ne semble avoir aucune peine � justifier ses vell�it�s de contr�le de l�activit� de la Fed. Il a pour lui un argument en b�ton : la Fed a usurp� l'autorit� du Congr�s en sollicitant l'argent du contribuable � par exemple pour faciliter l'acquisition de Bear Stearns par JP Morgan Chase et renflouer AIG en 2008. Voil� pourquoi Ron Paul n��prouve pas de difficult� � convaincre ses camarades (le mot a chang� de camp) du Congr�s pour soumettre au contr�le du Government Accountability Congr�s Office (GAO) les d�cisions de la Fed sur la politique mon�taire et ses relations avec les banques centrales �trang�res et les gouvernements �trangers. Le Government Accountability Office (GAO) est l'organisme d'audit, d'�valuation et d'investigation du Congr�s des Etats-Unis en charge du contr�le des comptes publics. Une sorte de Cour des comptes � l�am�ricaine. Il est dirig� par the comptroller general of the United States (le contr�leur g�n�ral des Etats- Unis), un poste professionnel et non partisan. En apparence, l�audit de la Fed par le Congr�s n�a donc rien de r�volutionnaire. Apr�s tout, la Fed r�alise d�j� un audit externe r�gulier de ses �tats financiers, le GAO est d�j� autoris� � examiner l�essentiel des op�rations de la Fed et son pr�sident et d'autres fonctionnaires sont souvent convoqu�s devant les comit�s du Congr�s pour rendre compte de leurs activit�s, y compris sur les questions mon�taires o� ils sont cens�s �tre ind�pendants. Enfin, le Congr�s a toujours eu, sans jamais l�utiliser, le droit de passer outre les d�cisions de la Fed. En quoi, alors, ce qui s�apparente � une temp�te dans un verre d�eau, le passage de la politique mon�taire sous l��il critique du GAO qui travaille pour le Congr�s peut-il bouleverser l��chiquier institutionnel ? Logique politique et logique technocratique forment de l�avis d�Alan S. Blinder deux espaces distincts aux cloisons religieusement herm�tiques qui ne peuvent �tre battues en br�che au risque de faire du �socialisme � sans le savoir. En cela, son parti pris est une �question de principe �, aurait-on dit dans les ann�es 1970.
A. B.
(*) Alan S. Blinder, The Fed�s Political Problem : How Politics Threatens US Monetary Policy, Foreign Affairs, september 3, 2009.


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