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CHRONIQUE D�UN TERRIEN
La grande harba(XXV) Par Ma�mar FARAH [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 10 - 12 - 2009

Parti de Tizi Ouzou, notre train traversait l�interminable banlieue d�une capitale qui n�avait plus rien d�alg�rien� Les couleurs de la Chine y avaient install� une note bigarr�e et insolite� Apr�s Oued S�mar, la rame filait � toute vitesse vers le terminus�
Le train attaquait maintenant la proche banlieue d�Alger. La ville avait totalement chang� de visage. Tout au long du front de mer, d�imposants gratte-ciels brillaient de mille �clats, au milieu d�inextricables boucles d�autoroutes empruntant des centaines de ponts pour s�entrecroiser sans se toucher. Le chemin de fer �tait sur�lev� par rapport au niveau de la mer. La nouvelle ligne a�rienne avait de l�allure. Elle ressemblait � un interminable pont dont les piliers parcouraient toute la zone allant de Hussein Dey au port. Le pied-noir tentait de prot�ger la vitre contre les lumi�res int�rieures du train pour mieux voir cet ouvrage titanesque : �Ils sont forts, ces Chinois !� commenta-t-il� L��mir s�en offusqua : �Les hommes ne sont qu�un simple moyen de r�alisation de l��uvre divine�� Quant � Meriem, elle semblait d�sempar�e : Cessez de philosopher et remettez les pieds sur terre. Les gendarmes sont tr�s nombreux � la gare. Il nous faut une astuce pour �chapper aux mailles du filet.� Le pied-noir proposa de refaire le coup de la grippe porcine. Tout le monde trouva que c��tait d�mod�. On d�cida de se s�parer. Ainsi, nous avions plus de chance de passer inaper�us. Une fois en dehors de la gare centrale, nous nous dirigerions vers la gargote de Zoubida Lmewchma, une Chinoise reconvertie dans la gastronomie alg�rienne. Elle tenait un restaurant rue de la Lyre o� l�on d�gustait une succulente �m�hajeb� dont on disait qu�elle �tait la meilleure d�Alger. Alors que le train ralentissait, l��mir sauta le premier et fut aussit�t remarqu� par un groupe de gendarmes qui l�attrap�rent sans difficult�. Meriem pleura � chaudes larmes mais le buveur de Jack Daniel�s exprima plut�t sa satisfaction : �Bon d�barras ! Au diable les int�gristes arm�s ! Pauvre Meriem, tu ne sais pas ce qu�il t�aurait fait ce barbu s�il t�avait attrap�e toute seule sur une route de montagne�� D�sormais, nous n��tions plus que trois. Les gendarmes, alert�s par la pr�sence de l��mir, allaient se montrer vigilants et nous avions une chance sur mille de leur �chapper. Ils avaient form� une tr�s longue cha�ne devant la rame qui parcourait ses derniers m�tres. Le buveur de Jack Daniel�s pensa s��chapper du c�t� du port, mais l� aussi, il y avait des centaines de gendarmes. Comme je ne voulais pas tomber entre leurs mains, je corrompus un contr�leur qui me vendit sa tenue pour quelques dinars-yuens. Meriem emprunta une burqua et le pied-noir mit une djellaba et une ch�chia rouge et se fit passer pour un vendeur ambulant de th�. Les repr�sentants de l�ordre ne virent que du feu ! L�ascenseur qui montait vers l�ex square Port-Sa�d �tait bond� de Chinois de tous �ges et de toutes conditions. Ils �taient silencieux et portaient tous des masques. La grippe porcine a d� faire des ravages dans les rangs des habitants d�Alger-Peking. Ils �taient disciplin�s et s��changeaient des salamalecs et des sourires pour se c�der le passage. Ah, le square ! Il n�y avait plus rien de l�ancienne placette coloniale. C��tait un parc o� roucoulaient de limpides ruisseaux peupl�s de poissons rouges et travers�s de petits ponts chinois au charme baroque. Des esp�ces v�g�tales diverses aux formes les plus vari�es avaient prosp�r� partout, �gayant ce coin du paradis de leurs couleurs chamarr�es. Une multitude d�oiseaux gazouillaient dans une formidable aubade � l�air libre� J��tais subjugu� par cet �den qui se prolongeait vers l�Op�ra par une immense fresque d�di�e au quatri�me art. Tous les grands hommes de th��tre de l�ancienne Alg�rie �taient immortalis�s : de Kateb Yacine � Azzedine Medjoubi et de Mustapha Kateb � Abderrahmane Kaki� Les Chinois �taient reconnaissants � ces grandes figures de la culture alg�rienne� Le Tontonville �tait toujours l�, avec son imposante terrasse et sa grande salle rescap�e de la belle �poque. L��tablissement s�appelait d�sormais �Tonton Sa�dane�. Enfin, la rue de la Lyre ! Mille fresques et mille senteurs, tout l�Orient semblait s��tre d�vers� ici dans une in�galable d�bauche de lumi�res et de couleurs� La gargote de Zoubida Lmwechma ne payait pas de mine. Coinc�e entre deux restaurants aux devantures d�mesur�es, l�un sp�cialis� dans la paella aux serpents et l�autre dans le rago�t de pommes de terre aux c�tes de porcs-�pics, la petite salle ne contenait que trois tables, mais une longue file de clients s��tait d�j� form�e. Comme nous n��tions pas des Chinois disciplin�s, nous br�l�mes la queue et nous nous pr�sent�mes � Zoubida qui, surprise et reconnaissant Meriem, laissa tomber un bol de velout� tr�s chaud sur les pieds d�un pauvre diable qui hurla de toute la force de ses cordes vocales, au point d�attirer tout ce que le quartier comptait comme gendarmes, policiers et indics. Nous f�mes reconnus tout de suite ! Philosophe comme � ses habitudes, le buveur de Jack Daniel�s ne s�emp�cha pas de commenter l��v�nement : �Elle est bien belle, celle-l� ! Echapper aux mailles des gendarmes de la gare pour nous retrouver en lieu s�r ! Oh que oui ! Il n�y a pas d�endroit plus s�r que la gargote de cette m�g�re tatou�e ! Je n�ai jamais vu une maladroite comme �a ! Et puis, ce Chinois, mon Dieu, c�est un t�nor ! Vite, � l�Op�ra toute proche. Qu�est-ce que tu fous dans cette gargote sinistre ? Va chanter l�bas et tu ne mangeras plus que du caviar et du saumon fum� Meriem, ma fille, je ne vais pas te complimenter pour ton id�e catastrophique !� Nous f�mes encercl�s par une v�ritable arm�e. Nous avions l�air dr�le avec nos tenues de cirque, surtout le pied-noir qui, devant l�hilarit� g�n�rale, se d�barrassa de sa ch�chia rouge et de sa djellaba. Meriem sortit de sa burqua. Quant � moi, je restai dans la tenue du contr�leur de train car je ne voulais pas alourdir les charges qui pesaient contre moi avec un� attentat � la pudeur. Nous f�mes conduits � la villa de l�officier chef responsable Fut�, sise � Kouba. On l�appelait ainsi car dans l�ancien temps, un officier y stockait d��normes quantit�s de cigarettes � chaque fois qu�une augmentation des prix du tabac �tait en vue. Le grad� devant lequel nous f�mes pr�sent�s �tait un capitaine. Il nous lit un acte d�accusation qui racontait des choses ahurissantes. La pauvre Meriem �tait accus�e de haute trahison. �Alors que la nation reconnaissante et cl�mente envers ses enfants et notamment les troupeaux �gar�s par la faute d�une erreur de signalisation ; alors que cette nation avait �lev� Meriem au rang d�unique votante et de seule candidate, immense honneur jamais port� par les fr�les �paules d�un �tre humain, cette derni�re avait fui ses responsabilit�s et s��tait alli�e � un groupe de bandits chinois visant � d�stabiliser le syst�me et � provoquer des troubles. Bien plus, Meriem avait form� un groupe terroriste tr�s dangereux en recrutant un pied-noir et un journaliste sard�le. Nos enqu�tes ont d�montr� que ces deux derniers �taient des espions � la solde de la main de l��tranger.� Le capitaine pronon�a la sentence : deux ann�es de prison ferme. Le pied-noir leva la main et la parole lui fut accord�e : �Monsieur, ce n�est pas un tribunal. Il n�y a que des militaires ici. En plus, nous avons droit � un avocat !
- OK ! r�pondit le capitaine.� Un type d�une soixante d�ann�es, �l�gant dans sa robe noire, fut introduit. Il se pr�senta : �Je suis ma�tre BB (Bogato Bogarantita), avocat � la cour de Bains Romains. Je jure que je d�fendrai mes trois clients selon les principes d�honneur de la justice de nuit et de l�aube, selon les lois du bakchich et de Azzouz Lgazouz, grand ma�tre dans l�art de recevoir des dinars-yuens contre des baisses de peine. Pour commencer, je trouve injuste la sentence !
Monsieur le capitaine et juge supr�me, deux ann�es pour ces trois pauvres voyageurs de l�impossible qui ont tant su� sur les routes inhospitali�res, c�est peu ! Je demande quatre ann�es de repos � El-Harrach ! �
- C�est le pays de Mickey� � Le buveur de Jack Daniel�s en avait marre ! Moi aussi ! Je pris le pistolet d�un des gardes et fis feu sur l�ordinateur de l�officier chef responsable Fut�
A suivre


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