En prévision de son 5e congrès national qu'il vient de fixer aux 9 et 10 février 2018, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), veut insuffler une nouvelle dynamique à son activité, en révisant en profondeur ses statuts. Le Conseil national du parti réuni vendredi à Alger, en dernière session ordinaire de l'année, a conclu qu'il était temps de changer de cap, estimant «nécessaire de préciser et d'affiner les modes et le fonctionnement des structures de l'organisation et d'élargir le champ de notre intervention». «Le but est de donner les moyens à la nouvelle direction qui sera élue dans le prochain congrès pour consolider l'ancrage du parti et élargir notre influence dans les plus larges couches de la population algérienne», écrit le parti de Mohcine Belabbas dans le document de résolutions finales. A l'occasion de ce rendez-vous important prévu dans deux mois, à l'hôtel Hilton d'Alger, le conseil national du parti a décidé «d'une révision en profondeur des statuts (...) afin d'ouvrir les structures aux différentes catégories sociales et de promouvoir la place des jeunes et des femmes». Dans cette optique, la commission programme est donc appelée «à élargir davantage les thématiques aux préoccupations des populations», lit-on dans le document. Il en est de même pour ce que le RCD qualifie de «mutations profondes dans les modes de communication et la fermeture des médias lourds aux forces de progrès», qui doivent constituer «une préoccupation centrale» de toutes les structures du parti pour rendre plus visible les alternatives «au chaos et au statu quo». Lors des dernières élections locales, le RCD a remporté 37 communes sur le territoire national. Un résultat pas tout à fait satisfaisant au vu du parcours politique traversé depuis l'ouverture du pays au multipartisme. Détrôné dans plusieurs régions considérées comme fiefs, le parti de Mohcine Belabbas semble avoir compris l'urgence d'adopter de nouvelles méthodes, d'où la révision de ses statuts annoncée dans les résolutions. Le président du parti en a d'ailleurs donné quelques indices dans son discours d'ouverture des travaux du CN. Il s'agit, a résumé Belabbas, «d'introduire des mécanismes pour une meilleure implication des structures de bases dans la prise de décision, de donner encore plus de place à la représentation féminine, de consolider le rôle des jeunes militants dans l'action et la réflexion et de créer les conditions d'une meilleure participation de notre communauté à l'étranger au renforcement de notre Rassemblement». Mutations Le chef du RCD a aussi précisé qu'il est question de «créer un cadre de réflexion et d'action collectives pour les élus locaux» car, a-t-il estimé, la majorité des candidats à la dernière élection ont montré une aptitude à l'action et à l'élaboration d'un discours politique qu'il faudra rentabiliser davantage en dehors des périodes électorales dans la structuration organique et l'animation politique. Dans ses futurs statuts, le RCD veut enfin introduire des mécanismes «pour la pérennisation d'une école de formation politique». C'est dire qu'à première vue, il parait évident que le parti, après 28 ans d'existence, veut révolutionner ses textes fondateurs de façon à accompagner les mutations de la société algérienne. De retour aux locales du 23 novembre, le Conseil national du RCD a pointé du doigt «l'implication de l'administration» accusée d'avoir fait la promotion de «votes utiles» en faveur de listes qui sont les mieux placées pour battre celles du parti. C'est le cas notamment, précise-t-on, à Tizi Ouzou, à Bouira et à Boumerdes. «La multiplication de listes dites indépendantes dans nos fiefs est une autre facette de cette volonté de réduire «l'opposition radicale» au profit d'autres acteurs qualifiés de modérés ou «d'indépendants» qui mobilisent et investissent des masses d'argent qu'aucun parti politique y compris ceux du pouvoir ne peuvent exhiber sans risque d'attirer des suspicions», dénonce le RCD.