«Le doyen de la faculté des sciences économiques, des sciences commerciales et des sciences de gestion de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira a été séquestré dans son bureau, dans l'après-midi de Mercredi, pendant près de six heures par des étudiants affiliés à l'union nationale des étudiants algériens (Unea)», apprend-on de sources sures. Pour tenter d'échapper à l'emprise de ses «ravisseurs», le doyen a sauté par la fenêtre de son bureau qui se trouve au deuxième étage du bloc administratif de la faculté. L'évasion qui a eu lieu dans la soirée s'est soldée par une fracture à la cheville. Le médecin a prescrit au doyen une incapacité au travail de 90 jours. Ainsi, nous avons appris que le doyen a déposé une plainte contre sept étudiants qui étaient derrière son séquestration et qui sont membres de l'organisation estudiantine Unea. Quant à la genèse de cette «prise d'otage» dont a fait l'objet le premier responsable de la faculté des sciences économiques, tout a commencé quand un groupe d'étudiants sont allés voir le doyen pour une histoire de gonfler la note au profit d'une étudiante. Les membres de l'Unea n'auraient pas digéré le refus catégorique du doyen et ils ont procédé à sa séquestration jusqu'à ce qu'il s'en échappe et se fait fracturer par la suite sa cheville. Certaines sources ont affirmé que le doyen a été menacé de mort par ses agresseurs. Dans un communiqué rendu public dans la journée de jeudi, le rectorat de l'université a tenu à dénoncer l'acte d'agression qui ne devrait pas avoir lieu dans l'enceinte universitaire. La direction de l'université réitère dans le même communiqué sa ferme volonté d'appliquer la loi avec rigueur. De leur côté, les enseignants et les fonctionnaires de la faculté des sciences économiques ont tenu à exprimer leur solidarité avec le doyen en entamant une grève. La section du conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a également dénoncé cet acte d'agression. Ce syndicat a demandé à l'administration de l'université de présenter les étudiants impliqués dans cette agression devant le conseil de discipline et de veiller à ce que la loi soit rigoureusement respectée et appliquée. La section du Cnes de l'université de Bouira exige, par ailleurs, qu'une commission d'enquête ministérielle soit dépêchée pour y voir de plus prés cette histoire de l'insécurité qui règne sur le campus et qui persiste. Les enseignants et les employés de l'administration envisagent de déclencher un mouvement de grève qui aura lieu le premier jour de la reprise des vacances du printemps. Au cours de ces cinq dernières années, plusieurs cas d'agression ont été enregistrés sur le campus de l'université de Bouira. Enseignants et étudiants ont été insultés, malmené et même agressés physiquement. En février, une bagarre entre deux étudiants a fini par une blessure à l'arme blanche au niveau du cou de l'un d'eux. Plusieurs mouvements de protestations ont été organisés par les enseignants pour interpeller le ministère de tutelle sur une situation qui ne fait que s'aggraver. Il faut souligner que depuis 2016, deux recteurs, notamment Pr Kamel Badari et Pr Zireg Moussa ont été démis de leurs fonctions.