«Le prochain attentat terroriste survenant dans l'un de nos pays pourrait être commis au moyen d'une arme de destruction massive - laquelle pourrait être un agent chimique -, afin de provoquer la panique, de blesser, voire de tuer. Il est impératif que nous mettions tout en œuvre pour contrer cette menace chimique», avait déclaré M. Jeffrey S. Muller, chef adjoint de section à la Direction des Armes de destruction massive du Federal Bureau of Investigation (FBI), le 18 septembre 2012. M. Jeffrey S. Muller s'exprimait au cours de la Conférence mondiale d'Interpol sur la prévention du terrorisme chimique et des attentats à l'explosif tenue les 18 et 19 septembre 2012, à Tallinn, en Estonie. Pour rappel, cette conférence avait été organisée par la toute nouvelle unité d'Interpol chargée de la prévention du terrorisme recourant à des armes chimiques ou à des explosifs (ChemEx), en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et de la police et le service responsable des contrôles aux frontières estoniens. Les Américains étaient, donc, convaincus que les terroristes d'Al-Qaïda, qui sévissent actuellement en Syrie, pouvaient à tout moment, recourir à des attentats aux armes de destruction massive, dont les armes chimiques. Contradiction Fait étrange : le gouvernement américain dit aujourd'hui, que «les terroristes n'ont pas les capacités de perpétrer un attentat aux armes chimiques». Une contradiction qui suscite, légitimement, moult interrogations. Une contradiction qui s'explique, fort probablement, du fait que les Etats-Unis cherchent à tout prix à attribuer au gouvernement l'utilisation récente des armes chimiques utilisés à El Ghouta, en Syrie, selon des observateurs. «Les Américains qui n'ont présenté aucune preuve concrète quant à l'utilisation de ces armes par le gouvernement syrien, cherchent à disculper les terroristes de Djabhat Al Nosra (Front Al Nosra) et leurs alliés en terre syrienne, et ne s'inquiètent pas du fait que ce soient les terroristes qui soient les auteurs de cette attaque chimique. Ils cherchent également à imputer cette attaque au gouvernement syrien pour justifier une agression militaire», expliquent ces observateurs. Les indices qui accusent les terroristes Ajoutez à cela le fait que des indices contredisent l'hypothèse selon laquelle le gouvernement syrien est l'auteur de cette attaque chimique. Le directeur du centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), Eric Denécé, fournit nombre de ces indices. Dans une déclaration faite à notre journal, Eric Denécé note que «le bombardement, très vraisemblablement organisé par les salafistes, comprenait un gaz primaire, pas très professionnel». «N'oublions pas qu'au printemps dernier, une première enquête, qui avait conclu à la responsabilité des salafistes, a été enterrée par l'ONU car cela n'allait pas dans le sens de ce que voulait Washington, Londres et Paris», a encore ajouté le directeur du centre français de recherche sur le renseignement. «Le(s) produits(s) employé(s) ne semble(nt) pas correspondre à du sarin «militaire», mais plutôt à du gaz car les victimes présentaient des problèmes respiratoires. Il m'a été dit qu'une centaine de soldats de l'armée loyaliste ont été contaminés, certains gravement. Mes sources confirment qu'un raid de l'armée de Damas a trouvé les substances. De plus, les vecteurs présentés par la presse ne ressemblent à aucun modèle connu. Cela pourrait confirmer leur origine artisanale, donc terroriste», a-t-il ajouté. Les partisans du «qui tue qui ?» ciblent cette fois la Syrie Pour rappel, la Direction générale de la sécurité turque (Emniyet Genel Müdürlügü) avait mené une opération à Adana, dans le sud de ce pays, contre des cellules de l'organisation terroriste Djabhat Al Nosra, considérée comme le fer de lance de «l'insurrection» en Syrie, et après avoir saisi plusieurs plans d'attentats, les unités antiterroristes de la police turque ont mené des perquisitions dans douze endroits différents et procédé à des contrôles routiers dans divers points d'accès vers la ville et découvert 4 kg de gaz sarin. Au cours de leur interrogatoire, les terroristes auraient avoué vouloir acheminer le gaz sarin vers les zones de combat en Syrie, avait-il été rapporté. La police turque enquêtait sur les pistes qui ont permis aux terroristes de se procurer cette arme chimique, avait rapporté le journal Zaman, un quotidien progouvernemental turc. Depuis, les autorités turques n'ont fourni aucune information à l'opinion publique sur cette affaire pourtant très sensible. Il est vrai que cette découverte n'arrange pas les affaires de ceux qui s'acharnent à déculpabiliser les terroristes d'Al-Qaïda qui sévissent en Syrie. C'est le même gaz (gaz sarin) qui, pourtant, et selon les adversaires du gouvernement syrien, aurait été utilisé dans l'attaque récente aux armes chimiques en Syrie. Après avoir sévi en Algérie, tentant d'imputer les attentats terroristes au gouvernement algérien, disculpant par là même le groupe islamique armé (GIA), auteur de ces massacres, les partisans du «qui tue qui ?» semblent cette fois prendre pour cible le gouvernement syrien, au bénéfice d'Al-Qaïda et des terroristes qui sont sous sa coupe.