Huit ans après la sortie de son premier album, la chanteuse d'andalou Lila Borsali vient de sortir son cinquième opus intitulé «Pour l'espoir». Ceux qui connaissent Lila Borsali, savent très bien que la créativité, la sensibilité, la nouveauté et l'originalité sont les maîtres-mots qui la définissent. En effet, cette talentueuse interprète de musique andalouse ayant habitué son public à des thèmes nouveaux et différents à chacun de ses concerts en fait de même pour ses albums. Après Fraq Lahbab, son premier album comportant 13 titres, sorti en 2010, Lila enchaîne en 2012 avec un second opus complètement dédié à la nouba, intitulé «Nouba Rasd Eddil» (12 titres). Le grand public commence alors à la connaître et découvre son univers orné d'authenticité et de créativité. Il découvre aussi sa voix suave et un timbre vocal de velours particulier qu'elle déploie sur plusieurs univers. Un an après son 2e album, la chanteuse est accablée par la perte de son mari, Selim Borsali. Mais grâce à sa force à l'amour et au soutiens de ses deux filles, la jeune artiste sort en 2013 un troisième album, Nouba Ghrib (10 titres), qu'elle a dédié à la mémoire de son défunt époux. S'en suivra en 2015, un cinquième album original, Nouba Hosn Es-Selim (11 titres) à travers lequel la chanteuse qui a tenu à exprimer ses sentiments et son vécu, marque un véritable virage dans sa carrière d'artiste. Nouba inédite Lila Borsali, cette voix ayant une bonne place dans l'échiquier de la chanson andalouse, ne s'est pas alors contentée de reprendre d'anciens textes puisés du patrimoine andalou, mais en propose de nouveaux. En effet, elle est revenue avec une nouba inédite dont les textes ont été composés sur mesure par l'auteur et compositeur tlemcénien Toufik Benghabrit. L'interprète avait toutefois souligné que la structure de la nouba a été respectée, avec des touchias reprises à la lettre et des titres donnés à la poésie. «Un patrimoine qui ne se renouvelle pas risque de mourir. L'évolution se fait dans la réflexion. Il ne faut pas perdre de vue que nous avons cette liberté, nous artistes, de créer», a-t-elle indiqué. Nouveauté La quarantaine à peine dépassée, Lila Borsali entame son cinquième album, Pour l'Espoir (dans le mode djarka) qui vient juste de sortir. Lila Borsali a donné à cette occasion, un concert promotionnel de deux heures à l'Opéra d'Alger Boualem Bessaih et qui, malgré la pluie et le mauvais temps, a eu un grand succès en affichant salle comble. Dans un mélange des genres inédits, où le conte et la danse contemporaine ont apporté une touche de modernité à l'authenticité du patrimoine andalou, le public nombreux de l'Opéra d'Alger a découvert cet album aux trois volets, édité chez Padidou production, et dédié à l'amour, la tolérance et le vivre-ensemble à travers un voyage onirique dans le temps, exprimé dans un élan purement créatif par la chanteuse andalouse. Sur les textes et les compositions de Toufik Benghabrit qui signe ici sa deuxième collaboration avec la chanteuse, Pour l'Espoir comporte onze titres, soumis aux différentes déclinaisons rythmiques et mélodiques de la nouba. On y découvre alors deux histoires d'amour parallèles, l'idylle contrariée d'Assim le musulman et d'Isabella la catholique dans l'Andalousie arabe du XIe siècle, et la passion, plus contemporaine, de Tarek et Tamandra à Alger. L'album Pour l'espoir de Lila Borsali est composé de plusieurs titres dont Metchaliya, Oser aimer, Bonheur à deux et Regards. Rappelons par ailleurs que la sortie de ce cinquième album a été accompagnée d'un court métrage musical Laissez-moi aimer réalisé par Belkacem Hadjadj sur un scénario de Tahar Boukella, et où Lila Borsali tient le rôle de «la porteuse de l'espoir».