Le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali, a annoncé, mardi, à l'occasion d'une cérémonie organisée à l'honneur des près d'une centaine de travailleurs de l'Algérienne des eaux partis en retraite, que la wilaya de Tizi Ouzou passera un été paisible en matière d'alimentation en eau potable. Il précisera à la même occasion que les deux communes côtières dont le besoin augmente conséquemment en cette période, à savoir Tigzirt et Azeffoun, seront alimentées régulièrement. Si cette annonce est de nature à rassurer les populations de ces deux communes et les centaines de milliers d'estivants qui s'y redent pendant la saison estivale, il est par contre difficile de garantir une telle alimentation surtout quand on sait que des problèmes monstres sont apparus au grand jour. Le barrage connaît une fuite importante La plus grande appréhension nous vient, donc, du barrage de Taksebt, seule et unique structure hydraulique qui alimente la la wilaya de Tizi Ouzou qui connaît une fuite d'eau jugée importante même si pour l'heure elle n'est pas quantifiée. L'annonce faite, il y a trois jours, par le directeur général de l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT), Arezki Berraki, qui en a fait part sur les ondes de la Radio nationale d'une fuite à une profondeur de 70 mètres est tombée comme un coup de massue sur la tête. Il ajoutera qu'une équipe de plongeurs spécialisés de l'ANBT a été dépêchée vers le barrage de Taksebt, dans la wilaya de Tizi Ouzou pour circonscrire cette fuite au niveau des vannes du barrage.Cette information avait été relayé en avant par la vox populi, mais une responsable au niveau du barrage avait vite fait de démentir sur le sondes de la radio Tizi Ouzou en annonçant que c'était des «fuites écologiques» pour régénérer la nappe avant que le de le DG de l'ANBT en personne ne clarifie la chose. Ce dernier ajoutera aussi qu'un appel d'offres devrait être lancé prochainement par l'ANBT pour mener des travaux afin de renforcer le barrage et d'éviter toute nouvelle fuite. La décision de condamner la vanne aurait été prise comme première mesure. Pour le citoyen lambda, c'est ce qui expliquerait le fait que le barrage ne soit pas rempli à 100% bien que le ciel ait été des plus généreux. Aujourd'hui, on estime le taux de remplissage à plus de 61%. Le volume du ce barrage hydraulique d'une capacité de stockage de 181 millions de m3, avait baissé dangereusement au point où l'on pouvait voir ses entrailles. Le barrage de Taksebt alimente les wilayas de Tizi Ouzou, Boumerdès et Alger avec un volume quotidien de près 430.000 m3 jour. D'autres importantes quantités, jamais évaluées ou estimées avec exactitude, sont perdues dans la nature et n'arrivent pas aux consommateurs. La raison principale demeure les fuites d'eau pertes qui sont visibles partout. Au sud, au nord, à l'est ou à l'ouest de la wilaya, la situation est quasiment la même. Les conduites AEP desservant de nombreux villages à travers d'innombrables localités sont détériorées. Vers la réhabilitation de la station de dessalement de Tigzirt Conçue et réalisée pour alléger et atténuer la soif de la population de la ville de Tigzirt et des villages avoisinants qui souffrent, depuis de nombreuses années, d'un manque flagrant d'eau, la station monobloc de dessalement de l'eau de mer de la ville côtière de Tigzirt est à l'arrêt depuis des années. Elle est une vraie désillusion pour cette région qui accueille des centaines de milliers d'estivants dont les vacances sont généralement perturbées pour ne pas dire gâchées par les pénuries d'eau. Aujourd'hui, ses installations sont en décrépitude et rouillées. C'est pourquoi on annonce la mobilisation d'une importante enveloppe budgétaire pour sa rénovation et sa remise en marche annoncée pour cet été. Avec une capacité de 2 500 m3/j, cette station une fois remise en marche, est sensée desservir 24h sur 24 en eau potable la population de la ville de Tigzirt. On rappellera que le coût global de cet ouvrage, réalisé sur une superficie de 2 000 m2, était de 10 milliards 300 millions de centimes. Quant à l'eau de mer qui sera traitée au niveau de cette station, elle sera acheminée via une conduite d'amenée d'une longueur de 384 m à partir du forage de 8,5 m de profondeur. On annonce aussi la relance du projet de raccordement de cette station au transfert à partir de la station de dessalement Djinet dans la wilaya de Boumerdès.Il y a quelques années, des comités des villages et quartiers de la commune de Tigzirt sont sortis de leurs gonds à travers une requête adressée au wali de Tizi Ouzou, afin de faire part d'un refus catégorique quant au raccordement de la localité à la station de dessalement de l'eau de mer de cap Djinet. Ils avaient estimé que l'échec de l'expérience locale de dessalement est un cas d'école à plus d'un titre : en qualité et en disponibilité. Il s'agit pour eux d'une fausse démarche pour résoudre définitivement le problème de l'eau dont souffre cette commune côtière. Mobiliser les ressources locales La problématique d'alimentation en eau potable de été région a toujours été posée comme un élément majeur qui freine le développement de cette parie de la wilaya pourtant sensée être un véritable levier pour le développement local avec les ressources qu'elle recèle, notamment en matière de tourisme et d'industrie de la pêche. Le tourisme est le secteur qui en pâtit le plus en raison justement ces pénuries d'eau. Tigzirt et Azeffoun en savent quelque chose. Il est aberrant de parler de touriste ou d'estivants quand ces derniers sont contraints de trimbaler tout le temps un jerrican et aller chercher quelques litres d'eau dans une région qu'ils ne connaissent pas. Pour les habitants de cette région, cette dernière dispose pourtant de ressources en eau largement suffisantes et que les pénuries en eau potable sont dues essentiellement à la consommation exponentielle, la sous exploitation du potentiel et principalement à la vétusté et faiblesse du système du transport, de stockage et de distribution impliquant la déperdition de 60% de cette ressource vitale. Il est incompréhensible de recourir à l'eau de dessalement tandis que la région dispose d'un potentiel considérable en quantité et en qualité, estiment-les habitants. C'est pourquoi d'ailleurs, on estime que les efforts doivent être orientés dans le sens de valoriser et de mobiliser l'énorme potentiel régional et local, et ce, avec la réalisation de retenues, de forages, de captage de sources et pourquoi pas de barrages, la rénovation du système de transport pompage et conduites de la chaîne dites MTI et celle du flanc nord, la réalisation de nouveaux réservoirs, etc.
