«Nous espérons mobiliser 9 milliards de dollars d'aide», a déclaré, à l'ouverture de la conférence, Mark Lowcok, chargé des affaires humanitaires et des secours d'urgence à l'ONU qui co-préside la rencontre avec l'UE. Le responsable onusien a précisé que 3,5 milliards de dollars sont nécessaires pour l'aide humanitaire en Syrie et 5,6 milliards de dollars pour soutenir les réfugiés syriens dans les pays voisins, avertissant que «les ressources de l'ONU sont épuisées». Selon des données communiquées par l'UE lors de la conférence, plus de 13 millions de Syriens ont aujourd'hui besoin d'aide humanitaire et plus de 5 millions de réfugiés syriens sont déplacés à l'extérieur du pays. L'UE assure apporter son aide à 2.910 424 Syriens à l'intérieur du pays, à 3.578.246 autres qui se sont réfugiés en Turquie, à 991.917 au Liban, 661.859 en Jordanie, 248.382 en Irak et 128.034 en Egypte. Lors de la première conférence de Bruxelles, en avril 2017, l'UE et les donateurs internationaux s'étaient engagés à fournir 5,6 milliards d'euros d'aide pour 2017 et 3,47 milliards d'euros d'aide pour la période 2018-2020 afin de répondre aux besoins considérables des Syriens. Qualifiant la crise en Syrie de «la plus grande au monde», le Haut commissaire des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) Filippo Grandi, a déploré l'incapacité de la communauté internationale à mettre fin au conflit. «Nous assistons, actuellement, à l'un des plus grands échecs politiques du début du 21e siècle», a-t-il regretté. Le commissaire européen chargé de la politique de voisinage, Johannes Hahn, a exhorté, de son côté, la communauté internationale à rester «mobilisée» et à maintenir son soutien pour aider les pays voisins de la Syrie à faire face à la crise des réfugiés. S'adressant aux 200 ONG qui prennent part à la conférence, le commissaire européen chargé de l'aide humanitaire, Christos Stylianides, a invité celles-ci à formuler des recommandations pratiques sur la meilleure façon de faire face à «l'énorme tragédie humanitaire» en Syrie et dans les pays voisins. Le premier jour de la conférence est, en effet, principalement consacré au dialogue avec ces ONG. La seconde journée qui verra la participation des délégations de nombreux pays au niveau ministériel sera consacrée au dialogue politique en vue de prolonger le soutien au processus devant conduire, sous l'égide des Nations unies, à une solution politique négociée conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Mardi, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a affirmé que ce sont les Syriens eux-mêmes qui doivent être les protagonistes du processus de paix. «La paix n'est pas un document signé quelque part, mais un processus de réconciliation, d'unité et d'inclusion qui exige que les Syriens soient des protagonistes», a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse commune avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Dans ses conclusions adoptées le 3 avril 2017, l'UE s'était dite «convaincue qu'il ne saurait y avoir de solution militaire au conflit», et qu'elle «soutenait résolument le travail réalisé par l'envoyé spécial des Nations unies ainsi que les pourparlers intra-syriens menés à Genève».