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Opération de rapatriement de migrants d'Alger vers Agadès (Niger): Au cœur d'une «longue traversée»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 07 - 2018

Ce n'est pas une première mais elle répond à un impératif. La grande opération de rapatriement de migrants qui durera des jours sur un parcours de 3500 kilomètres, que nous allons raconter pour vous intervient au moment où des ONG émettent des critiques et des observations négatives sur le dispositif mis en place par l'Algérie pour leur accueil et les conditions de leur renvoi dans leur pays d'origine.
Jeudi 28 juin. Centre d'accueil de Zéralda à Alger. Nous étions conviés ainsi que d'autres confrères nationaux et étrangers à être du voyage. Dans cette structure d'accueil, ils sont 330 migrants subsahariens rassemblés et pris en charge. Ceux sont généralement ceux qui pratiquaient la mendicité dans les rues d'Alger. Les centres réservés à ces migrants sont dotés de toutes les conditions de vie. La plupart des personnes vivant dans cet établissement sont venues du Niger. Ces migrants devaient être transférés vers leur pays dans des bus réservés à cet effet. Cette 82e opération du genre est totalement à la charge de l'Etat algérien.
L'opération d'acheminement s'effectue en collaboration avec les autorités nigériennes. Dans ce nombre de 330 migrants clandestins nigériens, figurent 172 enfants, 76 femmes et 72 hommes. Ce long déplacement à travers le désert durera exactement 3 jours d'Alger vers Tamanrasset avec toutefois plusieurs escales pour le repos mais aussi pour d'éventuels soins. C'est un long trajet de 3500 km, marqué plusieurs escales, à Laghouat, Ghardaïa et In Salah. Tout au long du grand voyage, les dispositifs alimentaires et sanitaires étaient pris en compte, sans oublier les moyens de transport confortables mobilisés pour la circonstance. Au total, le convoi compte 12 bus pour le transport des migrants et de toute la délégation accompagnatrice. Le ministère de l'Intérieur a veillé à tous les détails et chargé Hacene Kacimi de suivre l'opération depuis son départ de Zéralda jusqu'à Tamanrasset.
Une fois arrivés à Tam, les migrants, après une nuit de repos, vont devoir entamer les procédures de rapatriement et consulaires avec les autorités consulaires du Niger se trouvant sur place. Il est question à ce niveau-là de procédures d'identification et de délivrance des laissez-passer.
Une fois cette opération finalisée, les migrants seront invités à reprendre place dans des bus et autres véhicules aménagés pour rejoindre l'avant-dernière étape algérienne, à savoir celle de rallier la localité de In Guezam où ils vont emprunter des camions tout-terrain aménagés et adapter au trajet dans le Sahara partagé entre les deux pays. Il est question d'un parcours sur une piste longue de 450 km menant vers la ville nigérienne d'Agadès. Pour le responsable du ministère de l'Intérieur, qu'on peut considérer comme «le chef de mission», il existe peu de pays dans le monde qui peuvent organiser des telles opérations humanitaires de rapatriement de migrants, en déployant de tels moyens et en offrant ces conditions de transport et d'accueil sur un trajet de 3500 km. Pour illustrer ses affirmations, M. Kacimi nous renvoie à la «géographie européenne». Ce trajet représente, selon lui, la distance entre le Portugal, situé au sud-ouest du continent européen, jusqu'en Ukraine, située à l'extrême nord-est du vieux continent, soit l'équivalant d'une traversée de 7 à 8 pays en Europe. «L'Etat algérien a organisé, à lui seul, et avec ses propres moyens, 82 opérations du genre nécessitant un budget de 12 millions de dollars», insiste-t-il.
Le grand départ
Jeudi soir, vers 21h30, le centre de Zéralda connaissait une ambiance particulière. 12 bus de marque belge Vanhool et italienne Iveco, appartenant à la Société nationale du transport routier des voyageurs (SNTV) étaient prêts au grand départ. Dix avaient été réservés aux migrants nigériens et les 2 autres pour la délégation accompagnatrice composée des représentants des Organisations internationales, (Organisation internationale des migrants, Haut Commissariat des réfugiées) ainsi que des représentants de la presse nationale et étrangère. Des représentants des ministères de l'Intérieur, de la Communication, de la Santé et aussi des Affaires étrangères ont pris part également à cette traversée jusqu'à l'arrivée des migrants nigériens aux frontières. Notons aussi la présence et la participation active des représentants du Croissant-rouge algérien (CRA) et de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH). Ces bus étaient escortés depuis leur démarrage d'Alger jusqu'a Tamanrasset par les unités de la police nationale et aussi de la gendarmerie nationale effectuant des relèves à la frontière de chaque département de wilaya. Pour l'alimentation, le convoi est renforcé par un camion transportant les denrées alimentaires, dont de l'eau, des jus, des boissons gazeuses bien fraîches, ainsi que des fruits de saison et des produits hygiéniques pour les enfants.
Escale à Laghouat
Au bout d'une nuit de trajet, les migrants font escale à Laghouat, le vendredi 29 juin au niveau du Centre de transit qui leur est destiné, après un trajet de 420 km. Sur place, un petit déjeuner était déjà préparé au grand bonheur des migrants et de toute la délégation accompagnatrice. Sur place, les visiteurs étaient impressionnés par la structure réservée et l'accueil chaleureux du personnel du centre. Doté d'un service de santé équipé et de tous les moyens nécessaires aux premiers soins, ce centre est tenu par des médecins spécialistes (pédiatre, gynécologue, généralistes et infirmiers) n'hésitant pas à ausculter les migrants souffrant de maladies et de complications. Présent sur les lieux, Ali Sadoune, secrétaire général de la wilaya de Laghouat, a indiqué que sa ville veille à accueillir dans les meilleures conditions et régulièrement les migrants africains au niveau du centre de transit, et ce, dans le cadre des efforts déployés par l'Etat pour les ressortissants des pays africains. Il a ajouté que «tous les besoins alimentaires et sanitaires sont disponibles dans ce centre d'accueil, qui peut recevoir à la fois 1500 migrants». Ce responsable a relevé que le nombre de migrants transportés depuis Alger vient de connaître une hausse avec la récupération de 32 autres migrants, comprenant 19 femmes, 7 enfants et 6 hommes. Au total, ils étaient 362 migrants à être rapatriés dans leur pays en cette fin du mois de juin. Après une halte qui a duré quelques heures à Laghouat, la délégation reprend son chemin vers le grand sud, cette fois-ci, sur une voie non goudronnée, mais sur une piste pour rejoindre la wilaya de Ghardaïa, distante de quelque 200 km. Dans le même enthousiasme et esprit de solidarité, les hôtes des Béni M'zab seront dirigés vers un centre d'accueil aménagé dans le Palais des expositions de la ville situé au chef-lieu de la wilaya et réservé exceptionnellement pour les migrants des pays africains. Le SG de la wilaya de Ghardaïa a assuré que des moyens matériels et humains sont mis en place pour réussir les opérations de rapatriement des migrants subsahariens. Ghardaïa est un lieu de passage obligatoire à destination de Tamanrasset. Le chargé du dossier des migrants de cette région, Abed Labed, a affirmé que «les services de la wilaya de Ghardaïa réservent depuis 4 ans des centres d'accueil au profit des convois des migrants provenant de plusieurs wilayas, notamment du nord et des wilayas limitrophes. Ce même responsable a annoncé qu'un autre groupe composé de 62 migrants subsahariens, dont 28 femmes, 24 enfants et 10 hommes sera rajouté au convoi venant d'Alger portant le chiffre global à 424 migrants qui devront rallier désormais la ville de Tamanrasset. Malgré leur situation de détresse et toutes les épreuves endurées durant leur transit vers l'Algérie, les migrants nigérians expriment leur satisfaction quant aux conditions de leur rapatriement et le respect affiché à leur égard dans les différents centres d'accueil algériens. «L'Algérie nous a toujours bien pris en charge», a reconnu Akili Inoussa, un migrant âgé de 37 ans, marié et père de 3 enfants. Il a affirmé avoir passé 3 mois de séjour irrégulier à Alger. «Nous mangions toujours bien, et là où nous avions fait une escale, les autorités et le peuple algérien ont été toujours solidaires avec nous. Sur le plan de la prise en charge médiale, nous avions bénéficié de contrôle régulier surtout pour les enfants et les femmes enceintes», a souligné ce ressortissant nigérien. Un autre migrant ayant séjourné illégalement en Algérie, originaire de Guinée, n'a pas caché sa satisfaction quant à la prise en charge assurée par l'Algérie aux migrants, affirmant avoir décidé de rentrer dans son pays d'origine pour y vivre définitivement et ne plus refaire l'expérience de tentative de rejoindre l'Europe au péril de sa vie. Il a confié que cette expérience l'a bien forgé, même si les conditions de vie dans son pays sont encore difficiles. Mais pour cela, il a avoué ne rien reprocher à l'Algérie. «Bien au contraire, nous avons été tous bien traités et considérés. Nous avons eu droit à des conditions de prise en charge acceptables dans les centres d'accueil, avec accès à l'alimentation, aux soins nécessaires durant plus de 6 mois», a-t-il signalé, réfutant toutes les informations communiquées par certaines parties au sujet du prétendu mauvais traitement réservé aux migrants. Cap vers In Salah.
Tamanrasset, dernière escale algérienne
Il nous a fallu 9 heures de route pour arriver vers 23h00 vendredi à In salah qui se trouve à 1300 kilomètres de la capitale. La délégation s'est dirigée vers le nouveau centre d'accueil des migrants, dont les travaux ne sont pas encore achevés, où le wali délégué d'In Salah, Seddsas Laghdar, était déjà sur place. Dans ce nouveau centre d'accueil, conçu spécialement pour prendre en charge les migrants subsahariens, le responsable de l'administration locale, après une déclaration de bienvenue, a invité la délégation à visiter le centre pour constater «tout ce que fait l'Etat algérien pour la prise en charge des migrants afin de les recevoir dans les meilleures conditions». Il ajoute que «ce même centre pourra accueillir 720 personnes une fois les travaux achevés, dans un délai de deux mois maximum». Dans ce nouveau centre d'accueil, des repas chauds ont été distribués. Et pour offrir un repos et une occasion d'apprécier le ciel étoilé du Sahara, des tapis ont été aménagés à même le sol dans la grande cour de ce nouveau centre d'accueil. Au lendemain d'une nuit paisible, le samedi matin, la délégation va devoir continuer son chemin pour atteindre enfin la ville de Tamanrasset, en début de soirée. Malgré des températures très élevées, les voyageurs ont apprécié les paysages pittoresques du grand désert algérien et le relief géographique de la région en improvisant à plusieurs reprises des arrêts pour se reposer et se rafraîchir. Tam est l'avant-dernière étape pour les migrants pour regagner leur pays d'origine. Reçus dans un centre d'accueil et de transit de la wilaya, qui peut accueillir jusqu'à 1500 migrants, les 424 migrants vont être logés et nourris durant deux jour pour être déplacés le lundi matin vers le centre frontalier d'In Guezzam et par la suite ils franchiront, sains et saufs, la ville nigérienne d'Agadès. Le wali de Tamanrasset, Abdelhakim Chater, veille personnellement à cette opération. Tout au long de ce trajet, aucun incident n'a été enregistré. Les chauffeurs ayant assuré la navette étaient félicités pour leurs sens des responsabilité et le respect du code de la route, permettant aux migrants et à la délégation accompagnatrice de voyager dans de parfaites conditions, dont certains découvrent pour la première fois le Sahara algérien et la générosité d'un peuple qui avait toujours manifesté sa solidarité pour les réfugiés ayant fui les conflits générateurs de misère.
De notre envoyé spécial
Smail Mimouni à Laghouat, Ghardaia, Ain Salah, Tamanrasset


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