Les agitations des uns, les dénonciations des autres, les invectives qui vont avec, ça empêche la réflexion et toute sorte de concentration. Pourtant, imperturbables et droits dans leurs bottes, ils vaquent à leurs affaires et assurent au-delà de n'importe quel renoncement. Ils, ce sont ces membres du gouvernement et tous ceux qui sont à la manœuvre. Ils turbinent et donnent espoir en des lendemains meilleurs. Inutile de dire que l'espoir est ce qui meurt en dernier. Annonciateur de ce qui va suivre, après avril, cette sensation rassure et ne risque nullement de démobiliser. Et, cerise sur le gâteau anecdotique, on apprend que la Banque d'Algérie vient de dévoiler le design des nouveaux billets de 500 DA et 1000 DA, ainsi que pour les nouvelles pièces de 100 DA. Les dépenser coulera de source, sous le ciel des espérances… Assurément, l'espoir est permis et, pas que pour se mettre sous la dent un Produit National Brut décent. Parce que copieusement dopé à la vitamine DZ, seule source d'énergie non périssable, le pays reprend des couleurs. Par ailleurs, la déclaration de politique générale annoncée avant les élections en accord avec le parlement, et comprenant, entre autres, le bilan du quatrième mandat du Président, mettra à l'étroit les contradictions à même de booster le 5e mandat et l'attiser bougrement. Le pays en a bien besoin, selon le jargon des sciences économiques et sociales. Ensuite, et sur la base de données objectives, les différents secteurs pourront investir sur le terrain de production, d'exploitation et d'embellies entrepreneuriales. La rue, les lieux de travail, les cafés et tout ce qui fait lien social respireront la sérénité et le besoin de réussir. C'est une nécessité d'y croire afin d'illuminer des visages et d'égayer enfin les cœurs, trop meurtris par un passé consonné entre épisodes sanglants et morosités indescriptibles. Et en surpassant les clichés de l'entremise et de la complicité malsaine, l'on ne se doute de rien et de tout atermoiement susceptible de freiner les responsabilités. Le défi est là, et le sentiment de bonheur demeure un produit social et politique attendu au sortir de l'échéance électorale. Ceci n'en déplaise aux éternels pessimistes de la petite semaine. Ces derniers se perdent en répétitions, s'égarent en métaphores creuses en se fourvoyant en calembours incertains. Pourtant, ils perdent la main et avancent péniblement sur le chemin d'un scénario improbable. Mais leurs lendemains restent obscurs et mal éclairés au vu de la réalité d'aujourd'hui. Et c'est en pensant à l'avenir de nos enfants que l'on mesure le combat à engager. Le pays ne peut endurer plus ce que son histoire, son peuple a subi au cours des décennies. Tout le monde aspire à des respirations, à une belle vie sans soucis majeurs, sans des visages de bluffeurs. Il nous suffit, en somme, de bien regarder l'état économique de nos entreprises, de visionner lentement le planning politique de nos dirigeants et d'écouter régulièrement les directives de nos dirigeants pour entrevoir des vérités bonnes d'être des sincérités à dire, des réalités à admettre. Basta, les citoyens au teint blafard, et qui soupirent gémissements et remords incalculables. L'embellie est toujours imminente pour qui sait l'attendre et espérer. C'est en cela que le prochain rendez-vous électoral nous parlera les yeux dans les yeux, en tant que citoyens. Nul ne saura douter de son importance…
