Très mal pris en charge à l'hôpital de Beni Messous (Alger), le coordinateur du Mouvement démocratique et social (MDS) a rendu l'âme avant-hier soir au sein de l'établissement hospitalier. Il sera enterré cet après-midi au cimetière de Staoueli, dans la capitale. Agé de 60 ans et père de deux enfants, Hamid Ferhi est l'une des figures de proue de la gauche algérienne. Ces camarades et compagnons de lutte ont salué un homme de conviction et d'engagement en faveur des causes juste. Ils ont dénoncé la prise en charge catastrophique de son cas à l'hôpital de Beni Messous où, preuve s'il en est que l'état de santé du pays est malade, il a passé une nuit sur une chaise, faute de place. Le médecin Amira Bouraoui a expliqué qu'en médecine, il y a quelques accidents comme les AVC et l'embolie pulmonaire qu'a eue Hamid Ferhi qui nécessitent au moment où ils arrivent une course contre le temps car chaque minute compte. «Le SAMU se déplace rapidement avec un médecin qui évoque le diagnostic et rapidement entre en contact avec l'hôpital qui a le plateau technique nécessaire et la place disponible afin d'y évacuer le patient. Chaque minute compte… C'est l'hôpital qui attend le patient et non l'inverse…», a-t-elle souligné. Pour le cas du coordinateur du MDS, il s'est déplacé à l'hôpital à la recherche d'une place, car le SAMU est carrément inexistant, et ce dernier n'est en contact avec aucun hôpital au sens technique du terme. «Hamid a passé 48 heures à chercher une place, il a fini sur une chaise où il a passé la nuit jusqu'à ce que une place se libère en réanimation médicale à Béni Messous. Il n'avait plus aucune chance… Il était déjà condamné», s'est-elle emportée. Le militant Meziane Abane a rendu un vibrant hommage au défunt. «Tu es parti très tôt mon ami, très tôt. Je n'ai même pas eu la chance de te revoir une dernière fois. Mais sache que, là où tu es en ce moment, j'ai toujours été fier de toi et de ton combat. Nous avons passé beaucoup d'années ensemble et mené beaucoup de combats. Tu as toujours été à nos côtés. Tu nous as appris la persévérance et l'ouverture sur le monde. Tu nous a ouvert les yeux», a-t-il témoigné. Fethi Ghares, porte-parole du MDS, et candidat du parti à l'élection présidentielle a regretté la disparition d'un combattant. «C'est un moment très difficile. Hamid a combattu jusqu' à la fin, jusqu'à sa mort… Sa disparition intervient dans un contexte de combat, celui de la présidentielle dans lequel le parti était engagé. Le combat de Hamid remonte aux années 1970. Il a été arrêté, torturé… L'Algérie perd avec lui l'un de ses meilleurs enfants», a-t-il déclaré à un quotidien national d'information.