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«Si on continue à travailler avec des taxes aussi élevées, certaines unités seront obligées de fermer»
ENTRETIEN : Ali Hamaniprésident de l'Association des producteurs algériens de boissons APAB
Publié dans Le Temps d'Algérie le 17 - 03 - 2009

Le Temps : L'association a dénoncé le poids excessif des taxes qui pèsent sur la filière. Où en sont les démarches entreprises avec les autorités à ce sujet ?
Ali Hamani : L'association a transmis des dossiers aux ministères des Ressources en eau, du Commerce, des Finances et de la PME, ainsi qu'à la Direction générale des douanes qui sont tous concernés par ces problèmes.
Les différentes taxes sont effectivement versées dans des fonds gérés par ces ministères. Les dossiers ont fait l'objet d'études approfondies avec l'aval de certains experts. Il y a eu aussi des études comparatives avec des pays voisins et des pays européens sur la question des impôts.
Ce sont des moyens pour sensibiliser les décideurs avec des preuves et des propositions. Il y a déjà eu une séance de travail avec la direction générale des douanes, mais la décision finale revient au gouvernement et à l'APN, dans le cadre de futures lois de finances.
Un autre rendez-vous est aussi envisagé avec la Direction de la législation fiscale du ministère des Finances. On a expliqué que certaines filières, comme celle des eaux embouteillées, s'acquittent de 15,93% d'impôts. L'Egypte en est à 0,8%, la Jordanie à 0,12% et la France à 4,8%. Pour les autres boissons, les droits de douane frappant les intrants sont de 30%, soit le maximum, et c'est ce que nous dénonçons.
Est-ce pour ces raisons que vous parlez de difficultés dans le cadre de la concurrence ?
Nous sommes en train de vivre l'ouverture avec, notamment, l'entrée en vigueur de la Zone arabe de libre-échange (Zale), et l'étude comparative des taxes fait ressortir que les Algériens paient des impôts plus que d'autres. C'est pour cela que nous avons demandé une harmonisation des taxes.
Il y a aussi l'harmonisation de la politique fiscale et douanière en matière des intrants, auxquels s'ajoute le problème des normes. Nous demandons une application stricte du codex alimentaire. Il faut aussi une réglementation sur la filière des jus de fruits, à l'instar de ce qui s'est passé pour les eaux (eau minérale, eau de source). Pour les jus de fruits, il n'y a pas de cadre juridique pour définir les différents types de ce produit.
Quel est l'impact de cette situation sur le consommateur ?
Il y a une débandade, pour ne pas dire une tromperie du consommateur, que ce soit par le biais de produits fabriqués localement ou par ceux importés. Ces anomalies ont un impact à la fois sur la santé, à cause des intoxications, et sur le pouvoir d'achat des citoyens. C'est pour éviter ce genre de situations et dispenser une information fiable au consommateur que je parle d'application du codex alimentaire. Certains produits ne portent même pas d'étiquettes en arabe.
A chaque fois que nous constatons ce genre de situations, nous attirons l'attention des autorités en charge de l'application de la réglementation. Les produits peuvent être nocifs pour la santé, à cause des édulcorants incorporés dans les boissons. Certains produits, comme la benzotène, peuvent même être cancérigènes, si le PET (plastique) auquel ils sont ajoutés est mal stocké. Le goût de certaines boissons peut aussi être altéré, si elles sont exposées au soleil, comme nous le constatons souvent.
D'où proviennent les emballages en plastique ?
En ce qui concerne le PET, la résine est importée. La production des préformes est assurée par les propres moyens de certains gros producteurs de boissons. Les autres se les procurent chez des producteurs spécialisés. Certaines bouteilles imitent, sans vergogne, le design des concurrents, ce qui trompe le consommateur. Pour les bouteilles en verre, la plupart sont importées.
Les contrôles existants sont-ils suffisants ?
En principe, il y a des contrôles aux frontières de tous les produits agroalimentaires pour leur qualité et leur étiquetage.
Qu'en est-il du projet de laboratoire d'analyses ?
Nous voulions créer un laboratoire d'analyses et d'études. Le dossier a été transmis au ministère de l'Industrie. Le principe est accepté mais sa concrétisation tarde à venir. Il devrait être à la disposition des opérateurs et des institutions ainsi que des universités. Les producteurs devraient contribuer à son financement, mais ils ne vont pas le créer seuls.
Quels sont les chiffres concernant la consommation des différents types de produits ?
En 2007, la consommation de l'eau embouteillée, des jus de fruits et des boissons gazeuses a été de 18 millions d'hectolitres. Pour le jus de fruit, la consommation est de 4,7 litres par habitant et par an, contre 22 litres pour les boissons gazeuses et le même volume pour l'eau. Ces volumes ne sont pas importants par rapport à la France où la consommation est de 151 litres d'eau. L'explication trouve sa source dans le faible pouvoir d'achat des consommateurs.
Est-ce qu'il y a des pistes pour augmenter ces quantités ?
La réduction des taxes peut être l'une des pistes conduisant vers cet objectif d'augmentation de la consommation. Si on continue à travailler avec des taxes aussi élevées, certaines unités seront obligées de fermer. Des efforts doivent être faits par les producteurs pour améliorer le process et investir dans la modernisation des équipements pour se mettre à niveau par rapport à ce qui se passe dans la région ou en Europe. Il n'est pas dans l'intérêt des producteurs de vendre à des prix élevés s'ils veulent être compétitifs par rapport à la concurrence étrangère, même si les volumes importés ne sont pas importants.
1% de l'eau embouteillée et des boissons gazeuses est le fait de l'importation. En ce qui concerne les jus et les boissons alcoolisées, les volumes sont plus importants et nous n'avons pas de chiffes sur ces produits. Ces problèmes entravent la conduite d'études sur le marché.
Jusqu'à présent, certains producteurs locaux gardent des parts importantes de marché…
C'est la preuve qu'on n'a pas peur de l'ouverture et que ceci pousse les producteurs à se battre sur le marché, à améliorer la qualité et à développer leur force de vente en recrutant des compétences.
La condition est de définir les règles du jeu et d'opter pour la transparence par les responsables chargés de la régulation économique, car le marché informel a sévi pendant longtemps. Cette situation n'est pas en faveur de la création d'emplois. Le secteur en a créé 17 000 directs, sans compter le réseau de stockage, de grossistes et de transport. On interpelle le ministère du Commerce sur cette situation, même s'il est déjà intervenu pour aller jusqu'à la fermeture des usines non conformes.
La société de gestion des participations de l'Etat de l'agroalimentaire continue à privatiser certaines unités, comment appréciez-vous cette démarche ?
Actuellement, le marché est saturé et quand on privatise dans ces conditions, il y a forcément des problèmes de potentialités. Néanmoins, il y a des projets d'investissements, même s'ils ne sont pas encore rendus officiels.
La filière est aussi présente dans l'exportation, est-ce un signe de compétitivité pour les sociétés algériennes ?
La qualité des produits algériens répond aux normes internationales, c'est pour cette raison qu'ils sont appréciés en Europe, aux Etats-Unis et dans certains pays arabes. C'est le marché informel qui nous fait peur, à cause des prix, de la sous-facturation et de la concurrence déloyale.
Les conséquences peuvent être préjudiciables…
Si le risque de délocalisation des productions a été soulevé, c'est à cause du non-respect des règles.
Avec la Zale, il y a des craintes sur la vérification de l'origine des produits et nous demandons des contrôles adéquats.
Si un opérateur algérien s'installe aux frontières d'un autre pays, il pourra vendre ses produits moins cher que s'ils sont fabriqués en Algérie. A titre d'exemple, le sucre est taxé à hauteur de 30%, alors qu'il est subventionné en Tunisie.
L'Algérie a pu résister à la concurrence des produits européens, mais les coûts dans les pays arabes sont moindres que ceux pratiqués en Algérie. La main-d'œuvre y est à moindre coût et les taxes sont moins élevées, comme les droits de douane et le prix de l'énergie. En Algérie, les conditions d'investissement sont difficiles, eu égard au prix du foncier et du crédit. L'aide à l'exportation est également loin de servir l'opérateur, qui attend toujours ces subventions bloquées à cause de problèmes bureaucratiques.
La dernière question concerne la décision du ministère du Commerce d'associer à hauteur de 30% les importateurs algériens dans les sociétés détenues par des étrangers. Quel est votre avis sur le sujet ?
C'est une procédure qui existe déjà dans d'autres pays. On n'a pas de problème à ce sujet, car c'est une mesure qui vise à un plus grand contrôle des importations.


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