Les mauvaises conditions climatiques des deux derniers mois ont perturbé l'avancement des travaux d'un certain nombre de projets de logements dans la capitale. Abdelkader Zoukh qui a inspecté jeudi un programme de 10 587 logements publics locatifs (LPL) au niveau de cinq circonscriptions administratives a ordonné aux entreprises en charge de sa réalisation de rattraper les retards générés par les intempéries. En fait, la majorité de ce programme est à un stade d'avancement physique appréciable ; le problème concerne tout particulièrement les VRD. Il a donc exigé de ces dernières qu'elles prennent toutes leurs dispositions, notamment en renforçant leur système de travail en 2X8 et même plus afin d'être dans les délais de livraison fixés au mois de juin prochain. Une prouesse que la wilaya tient à concrétiser. Interrogé lors de la conférence de presse animée en marge de la visite sur le pourquoi de cette pression exercée sur les promoteurs, le wali a confié «qu'il subit lui-même la pression des centaines de familles qui attendent leur logement», soulignant à l'occasion «son allergie aux bidonvilles et tout ce qui est habitat précaire et qui me fait penser du coup à toutes ces familles logées dans les caves et les terrasses». Ce ne sont pas les moyens financiers qui manquent, précise-t-il, puisque le président de la République, que je remercie au passage, a donné des instructions sur le maintien des enveloppes allouées au programme colossal du logement destiné notamment à la résorption de l'habitat précaire, et ce, malgré la crise économique. Aussi, en tant que commis de l'Etat, il est de mon devoir de terminer ce programme dans les meilleurs délais, et en le concrétisant, je me sentirai heureux». Revenant sur ces retards, le wali a rappelé que l'impact des intempéries des mois de février et mars a été ressenti au niveau des seules viabilisations alors que les logements sont finis comme c'est le cas du site de Kourifa à El Harrach totalisant 4359 logements. Un système d'appréciation pour les entreprises Les fougues de Zoukh sont devenues habituelles et à chacun de les prendre à sa façon. Tout en ordonnant aux entreprises de redoubler d'efforts pour terminer les travaux, il a brandi la menace de sanctionner les récalcitrants. Il a tenu à expliquer aux entrepreneurs que désormais, un système d'appréciation consistera à classer les entreprises dans le tricolore vert, orange et rouge, classant ainsi les performantes dans la première catégorie qui auront droit à un tableau d'honneur et une publicité promotionnelle à travers le territoire national. Celles situées dans la catégorie orange seront rappelées à l'ordre pour s'améliorer, alors que les entreprises défaillantes (rouge) se verront résilier leur marché et dénoncées également dans toutes les wilayas du pays. «J'ai eu à agir de la sorte, répond le wali, puisqu'il m'est arrivé de sanctionner des entreprises non performantes et la loi est claire dans ce cadre». Sur un autre plan, le wali est revenu sur le cas de Hai Remli, le plus grand bidonville de la capitale, situé dans la commune de Gué de Constantine. Ce quartier qui compte plus de 4500 baraques constitue en effet l'un des plus importants points noirs pour les autorités de la wilaya. A lui seul, il devra mobiliser une armada de moyens logistiques et humains lors du relogement des familles prévu avant le mois de Ramadhan, si aucun impondérable ne vient reporter l'opération. Toujours est-il, ce point noir est devenu l'autre défi majeur des autorités de la wilaya dans le sens où il constitue une entrave essentielle dans l'avancement de deux projets, à savoir l'aménagement de l'oued El Harrach et la réalisation du viaduc d'Oued Ouchayah. Ce phénomène d'emprise, faut-il le rappeler, se pose souvent, comme c'est le cas à Ain Benian où le projet de 2000 logements LSP se trouve cerné par un bidonville, ce qui empêche de fait la remise des clés aux bénéficiaires. Des situations pareilles, dira le wali, causent non seulement des retards considérables mais mettent les services de la wilaya devant le fait accompli et perturbent le programme de relogement. La négligence de certains élus Par ailleurs, lors de la visite des projets implantés dans cinq communes d'Alger (Birtouta, Baraki, El Harrach, Dar El Beida et Rouiba), le wali a été excédé par la négligence manifeste de certains élus locaux quant à la prise en charge des doléances des citoyens, faisant remarquer à ces derniers venus à sa rencontre qu'il appartient aux maires de gérer ce qui relève de leur compétence. «Ce n'est tout de même pas à moi de régler un problème d'égout ou d'inondation d'une cave alors que c'est au P/APC de le faire !» Il y a lieu de savoir que les nouvelles cités, en plus de la très bonne qualité des matériaux (dalle de sol, faïence, boiserie, puits de lumière, main courante, etc.) sont équipées d'une nouvelle technologie, à savoir le fonctionnement de la minuterie par énergie solaire. Le système relié à un détecteur déclenche la lumière dès qu'une personne franchit le seuil de l'immeuble. L'autre nouveauté est celle de l'installation à titre gracieux d'une antenne parabolique collective qui dessert tous les foyers avec une capacité de 200 chaînes câblées et terrestres. A Kourifa, site dont le maître d'ouvrage est l'OPGI de Bir Mourad Raïs, le wali a dit bravo au responsable pour la qualité irréprochable de la réalisation.