Le président cubain, Raul Castro, a quitté hier Alger au terme d'une visite d'Etat en Algérie à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Au cours de cette visite, les deux chefs d'Etat ont eu des entretiens approfondis et fructueux sur différentes questions d'intérêt commun au plan bilatéral, régional et international, selon un communiqué conjoint rendu public hier. «Ils ont procédé à cette occasion à un échange d'informations sur les réformes politiques et socio-économiques mises en œuvre par les deux pays et ont abordé des questions d'actualité relevant de leurs régions respectives et dans le monde. La visite témoigne également des relations historiques algéro-cubaines qui ont toujours été empreintes d'amitié et de respect mutuels ainsi que d'une identité de vues sur les principales questions multilatérales», ajoute la même source, avant de préciser que ces entretiens «se sont déroulés dans une ambiance cordiale empreinte de grande amitié et de similitude des approches». Question du Sahara occidental : l'ONU interpellée Les deux délégations ont d'ailleurs dans ce contexte réaffirmé leur soutien aux efforts de l'ONU visant à parvenir à un règlement politique «juste et durable» de la question sahraouie. «Sur la question du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, les deux délégations ont réaffirmé leur soutien aux efforts du secrétaire général de l'ONU et de son envoyé personnel visant à parvenir à un règlement politique juste et durable fondé sur l'exercice par le peuple du Sahara occidental de son droit inaliénable à l'autodétermination dans le cadre d'un référendum libre, honnête et impartial», est-il souligné dans le communiqué . Les deux parties ont exprimé dans ce contexte leur «solidarité» avec le peuple de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dans ses efforts visant à «réaliser ses aspirations légitimes», a ajouté la même source. L'Algérie et Cuba ont exhorté à cette occasion le Conseil de sécurité à «prendre toutes les mesures nécessaires pour hâter la mise en œuvre du règlement de ce conflit conformément à la légalité internationale», est-il précisé. Concernant la situation au Moyen-Orient, les deux parties ont réitéré leur «soutien à une solution juste et durable» du conflit israélo-palestinien, «pierre angulaire» du conflit au Moyen-Orient, et ont réaffirmé le droit «inaliénable» du peuple palestinien à l'établissement d'un Etat indépendant dans les frontières d'avant 1967 avec El-Qods comme capitale. Pour une solution politique aux crises libyenne et malienne En ce qui concerne la Libye, les deux parties ont fait part de leur «profonde préoccupation quant à la détérioration de la situation sécuritaire» dans ce pays et ses conséquences néfastes sur toute la région. «Elles ont plaidé en faveur d'une solution politique garantissant la préservation de l'unité et de l'intégrité territoriale du pays et la mise en place d'un gouvernement d'union nationale», ajoute le communiqué. La délégation cubaine a salué par ailleurs «les efforts de l'Algérie pour réunir les parties et acteurs politiques libyens en tant qu'étape importante pour la restauration de la paix et de la stabilité dans ce pays». Abordant la situation au Mali, «la partie algérienne a informé la partie cubaine des efforts menés par l'Algérie pour faciliter la résolution du conflit dans ce pays», explique la même source. «Les deux délégations ont invité toutes les parties maliennes à faire prévaloir l'intérêt suprême du Mali», lit-on encore dans le communiqué. Ferme condamnation du terrorisme Sur les questions sécuritaires, l'Algérie et Cuba ont réaffirmé la nécessité de conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme international. «Evoquant la question du terrorisme, les deux délégations ont réitéré leur ferme condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, quels que soient le lieu et l'auteur, y compris le terrorisme d'Etat», a précisé la même source. Elles ont réaffirmé la «nécessité de conjuguer les efforts pour lutter contre le terrorisme international». Les deux parties ont également réitéré «leur engagement à œuvrer en faveur de l'adoption de la Convention globale sur le terrorisme international dans le cadre des Nations unies», a souligné le texte. L'élimination totale des armes nucléaires, un objectif L'Algérie et Cuba ont souligné par ailleurs que l'élimination totale et l'interdiction définitive des armes nucléaires «constituent l'objectif prioritaire» de la communauté internationale. «S'agissant des questions de désarmement nucléaire, de non-prolifération et de l'usage pacifique de l'énergie nucléaire, les deux délégations ont évoqué la Conférence de révision du Traité de non-prolifération (TNP-2015), dont l'Algérie assure la présidence», précise la même source. «Dans ce contexte, elles ont souligné que l'élimination totale et l'interdiction définitive des armes nucléaires constituent l'objectif prioritaire de la communauté internationale et ont fait référence à la déclaration du 26 septembre de chaque année, comme Journée internationale pour l'élimination totale des armes nucléaires et ont lancé un appel pour consacrer sa célébration», affirme le texte. L'Algérie plaide pour la levée de l'embargo imposé à Cuba Par ailleurs, la partie algérienne n'a pas manqué de se prononcer sur la situation dans la région des Caraïbes et de l'Amérique latine. «En passant en revue la situation en Amérique latine et aux Caraïbes, la partie algérienne a salué l'engagement de la région pour la promotion de la paix et de la stabilité régionales et pour la réalisation de son intégration politique et économique au bénéfice de ces pays et de ces peuples et en particulier la consolidation de la Communauté des Etats d'Amérique latine et des Caraïbes (Celac), précise par ailleurs le communiqué, ajoutant que «tout en saluant la décision de rétablissement des relations diplomatiques entre Cuba et les Etats-Unis, la délégation algérienne a formé le vœu qu'il soit mis fin, de manière immédiate et inconditionnelle, à l'injuste et illégal embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba. Elle a, par ailleurs, appelé à la restitution à la souveraineté de Cuba du territoire occupé illégalement à ce jour par la base navale de Guantanamo. Par la même occasion, le président Abdelaziz Bouteflika «a tenu à saluer le leader historique de la révolution cubaine, Fidel Castro, dont l'œuvre au bénéfice du peuple cubain et la solidarité active en faveur des peuples en lutte pour la liberté et l'indépendance constituent des motifs de grande fierté», ajoute le communiqué. Diversifier la coopération sectorielle Dans le domaine des relations bilatérales, les deux pays ont réaffirmé leur «ferme engagement à œuvrer de concert en vue de renforcer et de diversifier la coopération sectorielle afin de la hisser au niveau des relations politiques excellentes existant entre les deux pays». La visite du président cubain «s'inscrit dans le cadre de la concertation et de la coordination traditionnellement établies entre les dirigeants des deux pays», a indiqué le texte. «Elle illustre la volonté de l'Algérie et de Cuba de renforcer davantage les liens d'amitié, de solidarité et de coopération ainsi que leur action commune sur les scènes régionale et internationale», est-il précisé. A l'occasion de cette visite, il a été également procédé à la signature d'importants accords de coopération algéro-cubains, précise le même document.
