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38 tonnes de résine de cannabis saisies au cours des 4 derniers mois Abdelmalek Sayeh, directeur général de l'Office national de lutte contre la toxicomanie au Forum d'El Bahdja
Abdelmalek Sayeh, directeur général de l'Office national de lutte contre la toxicomanie, était hier l'invité du Forum de la radio El Bahdja. La question du jour avait trait au trafic de plus en plus grandissant de drogue et des saisies record enregistrées au cours de l'année en cours. D'emblée, M. Sayeh mettra l'accent sur la gravité de la situation. «Nous avons tiré la sonnette d'alarme, car le degré atteint par ce fléau est grave. Nous devons mettre tous les moyens pour le contrer avant qu'il ne soit trop tard. Actuellement, nul n'est à l'abri de ce danger (…) L'Algérie est passée d'un pays de transit à un pays de trafic de drogue, et toutes les wilayas sont touchées, y compris celle de Ghardaïa, malgré le conservatisme de ses habitants.» Evoquant les différentes manières par lesquelles ce «poison» est introduit dans notre pays, il fera savoir que les différents réseaux de trafiquants ont trouvé de nouvelles ruses, telles que la mer, en donnant l'exemple des côtes africaines qui demeurent les plus affectées par ce fléau. Etant donné que l'Algérie fait partie de ce continent, elle en fait les frais : «Vient s'ajouter à cela l'aspect concurrentiel. Une problématique qui a plongé notre pays dans une affaire géopolitique aux enjeux terribles pour notre société» précisera-t-il. En ce sens, Abdelmalek Sayeh affirmera que des quantités considérables sont repêchées quasiment chaque jour tout le long des côtes algériennes, à l'instar de Ghazaouet, Oran, Aïn Témouchent et même au niveau de la capitale. Les frontières algéro-marocaines sont une véritable passoire pour les trafiquants pour lesquels ce trafic est une mine d'or. Pour l'invité du forum, le manque de sensibilisation qui a fait défaut a contribué à la propagation de ce phénomène qui ne cesse de prendre de l'ampleur sur tout le territoire national. M. Sayeh insistera sur la nécessité de l'implication de la société civile pour en finir avec ce problème : les citoyens doivent dénoncer les délinquants et surtout les trafiquants.
15 centres de prise en charge en cours de réalisation Abordant le volet de la prise en charge des délinquants, le directeur général de l'Office national de lutte contre la toxicomanie précisera que cet aspect reste un devoir pour l'Etat. Pour cette raison, il existe plusieurs centres de prise en charge, où la population concernée bénéficie d'une cure de 21 jours. En cas de rechute, ils y bénéficieront d'une réintégration. Dans l'optique de renforcer ces structures, il annoncera que pas moins de 15 centres sont en cours de réalisation sur le territoire national, dont l'inauguration est prévue dans les prochains jours, et ce, en plus des 43 autres centres qui seront ouverts dans les petites villes du pays. A l'occasion de l'ouverture de la saison estivale, le conférencier rappellera que les autorités concernées, en collaboration avec les services de la Gendarmerie nationale et le ministère du Tourisme, sont en train de préparer un programme pour faire face à ce fléau. Cette période de grande affluence est une occasion pour les trafiquants de redoubler d'activité. Youcef Rekhroukh Quelques chiffres «38 tonnes de drogues saisies depuis le début de l'année. «75 000 plants de cannabis détruits par les services de gendarmerie sur le territoire national. «924 000 psychotropes saisis au cours de l'année 2008. «84,3% des personnes arrêtées ont moins de 35 ans. «23 000 personnes présentées annuellement à la justice. «Depuis 1998, 30 000 jeunes ont suivi des traitements. En 2008, 9636 jeunes ont bénéficié de cures de désintoxication.
