Le recteur a lancé, en effet, hier sur les ondes de Radio Soummam un appel aux étudiants ainsi qu'aux professeurs grévistes pour rejoindre l'ancienne faculté de Targa Ouzemour. La crise qui secoue depuis deux mois la faculté des sciences exactes de l'université de Béjaïa, dont on croyait enfin l'épilogue proche, du moins provisoirement après l'annonce du gel de sa localisation, vient, comme tant redouté, de sortir de ses franchises universitaires pour s'étendre à la population d'Amizour qui a décidé hier d'organiser une protestation d'envergure par la fermeture du principal axe routier reliant cette ville à la RN26 ainsi qu'au chef-lieu de wilaya afin de protester contre la décision de la suspension du transfert de cette faculté vers Amizour, prise par le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, après les conclusions de la commission dépêchée à Béjaïa par le ministre Le recteur a lancé, en effet, hier sur les ondes de Radio Soummam un appel aux étudiants ainsi qu'aux professeurs grévistes de rejoindre l'ancienne fac de Targa Ouzemour, «où les cours ainsi que les examens se dérouleront». La population d'Amizour qui a fondé tous ses espoirs de développement sur ce nouveau pôle universitaire se sent «lésée dans ses droits légitimes» par cette décision de suspension de la délocalisation de ce campus et pointe du doigt certains professeurs qui défendent un train de vie des plus commodes à Béjaïa, au détriment de toute une population, selon les propos de certains protestataires. «Ce sont des dizaines de postes d'emploi directs et d'autres indirects que générait ce campus au profit des citoyens de toute la daïra d'Amizour, ainsi que des circonscriptions limitrophes qui viennent d'être gelés par cette décision arbitraire», déplore un jeune diplômé au chômage de cette localité. Les contestataires qui se disent indifférents quant à la faculté qui doit être délocalisée vers Amizour exigent cependant «le maintien en fonction du nouveau campus» et revendiquent «l'arrêt immédiat du transfert des dossiers et des équipements vers Targa Ouzemour». Par ailleurs, les professeurs de la faculté en question se montrent méfiants quant aux véritables intentions du département de Hadjar en gelant la délocalisation. Touazi, professeur au dans cet établissement et figure emblématique du mouvement de contestation ne cache pas sa méfiance par rapport à cette décision du ministre dont le collectif des enseignants opposants n'est pas «rendu destinataire d'une copie», fait-il savoir, ajoutant maintenir leur principale revendication de «suspension définitive du transfert de la faculté», à laquelle se greffent deux autres revendications consistant en le départ du nouveau doyen de la faculté des sciences exactes installé en début d'année à Amizour, ainsi que de ses adjoints et le réacheminement de tous les dossiers vers Targa Ouzemour.