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Béatrice Picon-Vallin au Temps d'Algérie :«Meyerhold est un expérimentateur infatigable»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 11 - 2015

Béatrice Picon-Vallin, ex-directrice du Laboratoire de recherche sur les arts du spectacle au Centre National de recherche scientifique (CNRS) et professeur d'histoire du théâtre au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris (CNSAD), dirige, aux éditions du CNRS et à L'Âge d'homme, des collections consacrées aux arts du spectacle. On l'a rencontrée en marge d'une conférence donnée conjointement avec le metteur en scène russe Victor Rizsakov, sur Vsevolod Emilievitch Meyerhold, lors du 7e Festival international du théâtre de Béjaïa. Cette spécialiste de Vsevolod Meyerhold, l'un des plus grands hommes de théâtre contemporain, revient avec nous dans cet entretien sur les pas de ce génie du théâtre.
Le Temps d'Algérie : Qu'a apporté Meyerhold au théâtre contemporain et moderne ?
Béatrice Picon-Vallin : Il a inspiré tous les chemins du théâtre moderne.
Il a introduit et élargi le champ du théâtre dramatique et y a introduit la musique qui structure tous ses spectacles.
La danse, le cirque, le cinéma… Il a signifié le théâtre et y a introduit les écrans. Il a essayé de faire en sorte que le théâtre gagne le combat qui l'opposait au cinéma, car de son temps le septième art était nouveau… toutes ces formes existent aujourd'hui et continuent d'exister.
Meyerhold a dépassé les frontières poreuses entre les différents arts afin qu'elles soient toutes utilisées sur les scènes dramatiques.
Vsevolod Emilievitch Meyerhold est aussi un homme d'opéra.
Excellent metteur en scène, il avait une conception visuelle très forte pour monter des opéras.
Aujourd'hui je considère que tous les metteurs en scène qui montent des opéras sont, en quelque sorte, les descendants de Meyerhold.
C'était le premier à avoir monté en 1909 Tristan et Iseult à Saint Petersburg dans une mise en scène dès plus remarquables du point de vue visuel.
Précurseur, réformateur et expérimentateur le plus audacieux du début du XXe siècle, sa «Biomécanique» -méthode qui s'est opposée à Stanislavski- a suscité la plus grande attention et a influencé le théâtre dans le monde entier.
Des metteurs en scène tels que Youri Loubimov en Russie, Tadeusz Kantor et Jerzy Grotowski en Pologne et Eugenio Barba en Italie…
A-t-il donné quelque chose au théâtre arabe ?

Je ne pourrais pas vous répondre.
Apparemment, il y a Chawki Bouzid, metteur en scène algérien de Batna qui dit avoir monté une pièce sur la base du théâtre de Meyerhold et de sa biomécanique, mais je ne connais pas assez le théâtre algérien pour vous répondre.
Cependant, ce que je peux dire c'est que je suis ravie de l'auditoire très attentif présent à cette conférence.
On a posé des questions sur des points précis.
L'œuvre de Meyerhold peut apporter toutes les réponses aux bonnes questions sur la mise en scène moderne d'aujourd'hui.
Dans un monde rythmé par l'Internet et truffé de mondialisation, pensez-vous que le théâtre comme art majeur joue encore un rôle dans l'actualité ?
a-t-il encore un poids pour questionner et influencer les mœurs dans la société ?
Je pense que oui. Aujourd'hui le théâtre a un grand rôle à jouer.
Il utilise les technologies nouvelles d'internet, comme il a utilisé le cinéma à une autre époque. Quand le quatrième art utilise internet cela ne donne pas forcement des chefs-d'oeuvre mais le théâtre est l'art le plus ancien. Il a su s'adapter à toutes les situations et a pris toutes les technologies à son avantage, les a bricolées et utilisées de façon artisanale. Aujourd'hui, avec Internet et l'ère du numérique, peut-être que le théâtre paraît petit par rapport aux moyens de divertissements actuels. En même temps, il y a des spectacles partout et des troupes théâtrales émergent comme des champignons. Il n'y a pas encore d'action de masse importante mais comme individuelle ça marche plutôt bien. Comme dirait Ariane Mnouchkine «dans une représentation, il suffit que la lumière s'allume pour regarder un spectateur et on y gagne quelque chose».
Quel est le rôle du public dans un jeu théâtral ?
Le rapprochement scène-salle donne un contact direct avec le public et conduit Meyerhold vers la pensée du «4e créateur». Après l'auteur, l'acteur et le metteur en scène, vient le spectateur dans un rôle créatif. Il doit réagir.
Dans le théâtre de Meyerhold il n'y a pas de quatrième mur comme dans le théâtre de Stanislavski.
L'acteur peut voir le public et il doit travailler avec les réactions du public qui, parfois, sont très démonstratives. En 1925, Meyerhold et ses collaborateurs scientifiques ont établi des tableaux de réactions du public.
Il y avait 25 réactions typiques. Dans la salle de théâtre, il y avait toujours un de ses assistants qui notait les réactions du public, on pouvait suivre un spectacle d'après les réactions de ce dernier. Meyerhold lui-même ne regardait pas la scène durant ses spectacles, mais la salle, elle était justement le témoin et la mesure du jeu des comédiens.
Les gravures rupestres du Tassili Nadjer, considérées comme les plus anciennes et plus belles scénographies du monde, ont-elles inspiré Meyerhold, et que pouvez-vous nous dire sur ces gravures ?
Non. Meyerhold ne connaît pas cela. Moi non plus, ce n'est pas mon domaine
Un mot sur le festival du théâtre de Béjaïa…
J'arrive tout juste à Béjaïa et je trouve que c'est très bien quand il y a des festivals dédiés au quatrième art. Cela permet aux acteurs du domaine de se rencontrer, de se découvrir, de parler, d'échanger entre amateurs et professionnels. J'ai vu un spectacle d'Egypte alors que je n'en avais jamais vu.
Le théâtre maghrébin, africain et arabe m'intéresse beaucoup. J'aimerais voir des spectacles de théâtres algériens, marocains, tunisiens, car ce théâtre-là, je ne le connais pas du tout.

Entretien réalisé


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