L'implant cochléaire, produit par la société Neurelec et commercialisé en Algérie, serait-il au centre d'un scandale médico-financier dont le préjudice causé au trésor s'élèverait à plusieurs millions d'euros ? Tout le laisse supposer, car la société Neurelec-France appartenant au groupe MXM qui détient aussi la société PIP (poly implant prothèse), spécialisée dans la fabrication des prothèses mammaires qui se sont avérées défectueuses, objet de plaintes de la part de 4000 femmes pour escroquerie, fraude, tromperie aggravée et blessures involontaires. L'affaire, instruite en 2012 par la justice française avait fait l'objet d'un grand scandale. Le PDG de la société a été mis en examen. Toutes les prothèses mammaires produites par la même société ont été retirées du marché. Il va de soi, aujourd'hui, que le choix des implants cochléaires de cette société pose problème, sachant que la justice française enquête sur ses activités et qu'une information judiciaire a été ouverte contre elle dès le 27 décembre 2011 par le parquet de Marseille ? Pour rappel, l'entreprise Neurelec implantée dans le sud de la France et spécialisée dans l'implant cochléaire a fait l'objet d'une inspection de ses produits par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) qui a relevé des écarts majeurs en terme de biocompatibilité. Les faits ont été rapportés pourtant par le journal "Le Monde" dans son édition du 2 février 2012, mais nos responsables n'ont pas jugé utile de les prendre en considération, en choisissant ce fournisseur soupçonné à l'époque par la justice de son pays "de tromperie aggravée" et de "mise sur le marché de dispositifs médicaux dépourvus de marquage CE". La justice française avait aussi reproché à cette entreprise "d'avoir vendu des implants cochléaires dont les matériaux -céramique et les fils de platine- n'avaient pas passé tous les tests de compatibilité". Ce sont les cadres de cette entreprise qui ont tiré la sonnette d'alarme avant que n'éclate le scandale des prothèses mammaires, produites par la société PIP du groupe MXM. Dans son édition du 3 février 2012, le journal régional Nice-Matin dénonçait la société Neurelec d'avoir "utilisait par souci d'économie des composants reconnus impropres à l'usage médical pour fabriquer ses implants cochléaires". Pour les spécialistes qui ont participé à la journée nationale sur L'insertion des enfants implantés en milieu scolaire, organisée par l'association nationale "Isamaa", "les implants commercialisés par la société Neurelec en Algérie ne sont pas de la dernière génération. L'on craint qu'il ait été vendu à notre pays un ancien stock de cette société, rachetée aujourd'hui par la société danoise Oticon-médical. En d'autres termes ce sont donc des implants révolus facturés aux prix des implants de dernière génération. Graves complications médicales Le nombre d'enfants sourds et malentendants implantés en Algérie s'élève à 1500, pour un taux de réussite ne dépassant guère les 0,5%. Pire, tous souffrent le martyr et certains présentent des signes cliniques aggravants, selon les spécialistes, dont "de violents vertiges, des paralysies faciales, des acouphènes, une audition fluctuante, une décompression du sac endo-lymphatique et dans certains cas des crises". Et d'ajouter "des symptômes qu'on retrouve chez la majorité enfants sourds implantés chez qui il n'a été observé aucune amélioration auditive". Cet implant cochléaire Neurelec est au centre des préoccupations de tous les praticiens car, "en plus des faibles résultats auditifs, l'implanté est confronté à l'éternel problème de l'indisponibilité et de la cherté des accessoires comme les batteries, les câbles et les piles dont la durée de vie ne dépasse pas trois jours pour un prix de 1500 DA la plaquette de 12 piles." Actuellement, ces piles sont introuvables sur le marché national. Autre preuve que l'implant en question n'est pas fiable technologiquement. Des pannes fréquentes de son processeur externe sont souvent enregistrées en raison de la mauvaise qualité des câbles et des piles, mais aussi de l'implant lui-même qui cesse de fonctionner. Beaucoup d'interrogations entourent donc le choix porté sur l'entreprise Neurelec qui a cessé ses activités et vendu ses parts à une entreprise danoise. Une arnaque à laquelle ont participé tous ceux qui ont choisi cette entreprise dont le passé est entaché d'affaires judicaires et son groupe au centre du très grand scandale des prothèses mammaires. De notre correspondant
