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La théorie des peuples nordiques
Publié dans Le Temps d'Algérie le 07 - 06 - 2009

Pour Jürgen Spanuth, le texte de Platon est à respecter. Les indices qu'il contient peuvent être précieux pour localiser enfin l'Atlantide. Le Timée et le Critias n'ont qu'un seul défaut : ils situent la chute de l'Atlantide dans les flots près de neuf mille ans avant l'époque de Solon, soit cent quinze siècles avant la nôtre.
Pour lui, ce n'est pas raisonnable. Ce docteur en théologie et en archéologie préfère situer l'engloutissement de l'Empire atlante au XIIe siècle avant l'ère chrétienne, soit à une époque compatible avec l'hypothèse crétoise et égéenne.
Des vagues d'envahisseurs
Jürgen Spanuth a été frappé de constater que, douze cents ans avant notre ère, des vagues d'envahisseurs venus du Nord ont déferlé sur le bassin méditerranéen, à la fois par la terre et par la mer.
C'est à cette époque-là que les Doriens arrivent en Grèce et détruisent la civilisation mycénienne.
C'est à cette époque-là que les Phrygiens rayent de la carte l'empire hittite. C'est à cette époque-là que les Philistins s'emparent de la Palestine et donnent leur nom à ce pays.
Au même moment, en Égypte, les attaques des «Peuples de la Mer» font courir un danger mortel à la civilisation des pharaons. Ramsès III devra engager toutes ses forces pour les repousser et les dissuader pour longtemps de revenir dans le delta du Nil.
Des bouleversements géologiques
Le XIIe siècle avant notre ère est également une période cruciale pour le paysage méditerranéen lui-même : le Sahara entre alors dans sa phase finale et définitive de désertification.
Le relief des côtes du nord de l'Europe se modifie. De nombreux séismes ravagent le bassin oriental de la Méditerranée. Le volcan de l'île de Santorin explose.
Sur les parois du temple de Médinet Habou, Ramsès III a fait graver le récit de sa campagne victorieuse contre les «Peuples de la Mer». Sur ces bas-reliefs, on peut voir comment l'océan a submergé les îles et la capitale des envahisseurs venus du Nord.
La Bible aussi conserve un souvenir précis du Déluge : peut-être s'agit-il d'un même souvenir d'engloutissement de cités humaines par les eaux, transmis de génération en génération jusqu'au peuple hébreu, par l'intermédiaire des savants mésopotamiens.
En tout cas, deux choses sont certaines : les habitants de Delphes se sont toujours présentés comme les descendants des «Hyperboréens» ; et l'étude géologique des littoraux danois a confirmé que, au cours du IIe millénaire avant notre ère, une partie de la côte s'est abîmée dans les flots.
Vestiges égyptiens
Sur les bas-reliefs de Médinet Habou, les guerriers venus du Nord sont représentés avec des casques à cornes et de curieuses coiffures en forme de couronnes.
Les sculpteurs du pharaon ont également transmis le dessin de leurs chars, de leurs navires et de l'organisation de leur armée.
A l'époque de ces combats pour la possession du riche delta du Nil, aux greniers débordants de céréales, il est probable qu'une autre vague d'envahisseurs venus du Nord, par la terre cette fois, ait dû se heurter aux guerriers de l'Attique.
Ce qui pourrait expliquer que la région d'Athènes soit longtemps restée imperméable à l'influence dorique.
Dans Le Secret de l'Atlantide (Éditions Copernic, 1977), Jürgen Spanuth rappelle que, pour évoquer le pays des «Peuples de la Mer», les textes égyptiens parlent du «pays de l'obscurité». On peut voir là une allusion aux brumes du Nord et à l'interminable hiver qui obscurcit le ciel sous les latitudes septentrionales.
De plus, par une subtile exégèse, le pasteur archéologue affirme qu'il faut traduire le texte de Platon d'une manière un peu plus rigoureuse : quand Platon parle d'un pays «à l'abri des vents du nord», Jürgen Spanuth avance qu'il faut comprendre que les envahisseurs viennent d'un pays «en direction des vents du nord».
A Médinet Habou, les artistes du pharaon ont très précisément reproduit les armes des «Peuples de la Mer» : on y reconnaît, entre autres, les fameuses épées à sole plate et à rivets, caractéristiques des cultures indo-européennes, et qui ont été retrouvées, en grand nombre, dans le nord de l'Europe, et des boucliers ronds, eux aussi caractéristiques de ces cultures.
Même la forme des bateaux, absolument comparables à ceux qui sont reproduits sur certaines pierres gravées du sud de la Suède, est un indice sérieux en faveur de l'hypothèse «nordique» de localisation de l'Atlantide.
Platon parlait d'un «rocher dominant la mer à pic» et de «pierres blanches, noires et rouges».
Pour Jürgen Spanuth, Basileia, la ville royale et la capitale des Atlantes, peut ainsi être située à Héligoland, une île de la mer du Nord, au large des côtes allemandes et danoises. Une colline, submergée depuis, aurait pu être l'oppidum dont parlait Platon
En 1953, des plongeurs sous-marins ont découvert des restes d'enceintes, à 9 km d'Héligoland, l'«île sacrée» des anciennes cultures nordiques. Faute de moyens, ces fouilles sous-marines n'ont pas été poursuivies. On ne peut que le regretter...
Platon parlait beaucoup de l'orichalque, un mystérieux minerai dont les Atlantes auraient fait la base de leur commerce et la source de leur richesse. Peut-être s'agit-il, si la démonstration de Jürgen Spanuth est juste, de l'ambre, cette résine fossile que les anciens peuples européens appréciaient autant que l'or, notamment pour faire des parures, et qu'on ne trouvait que sur les côtes des mers nordiques.
Arguments et contre-arguments
Chercheur «parallèle», en tout point comparable à Schliemann, l'homme qui a découvert le site de Troie, Jürgen Spanuth a vu sa thèse très contestée.
On lui a beaucoup reproché son amateurisme. Il est vrai que, souvent, il s'arrange pour tourner ou pour écarter certains faits gênants.
On pourrait s'étonner, en effet, de voir des éléphants s'ébattre sur les côtes danoises. Le texte de Platon est pourtant formel. Jürgen Spanuth évoque alors une confusion entre elephas «l'éléphant et» elaphos «le cerf».
Faut-il alors placer l'Atlantide du côté d'Héligoland et faire des «Peuples de la Mer» les descendants des Atlantes qui auraient survécu à l'engloutissement de leurs terres ?
La prudence s'impose. Une seule certitude : l'effondrement, dans la mer, il y a plus de trente siècles, d'une partie des côtes du Jütland. Tous les autres indices (les bas-reliefs de Médinet Habou, les armes nordiques, l'ambre, etc.) ne sont pas des preuves.
L'archéologie a pourtant donné un nouvel atout à Jürgen Spanuth : on a retrouvé, sur le site même d'Héligoland et dans différents gisements sous-marins, des lingots de cuivre et de nombreuses traces d'une exploitation très ancienne de minerai. Or, le texte de Platon mentionnait la présence, parmi les richesses du sous-sol atlante, de «cuivre sous une forme dure et malléable».
Le texte de Platon est-il fiable ?
Mais faut-il croire au texte de Platon ? Il se peut que plusieurs traditions se soient mêlées, au cours de centaines d'années de récits et de légendes orales, pour donner naissance au mythe de l'Atlantide.
L'invasion des «Peuples de la mer», chassés de leurs terres par un cataclysme marin naturel et l'explosion du volcan de Thêra, lui aussi destructeur d'une civilisation, ont ainsi pu se confondre, avec d'autant plus de facilité que les Grecs anciens ignoraient à peu près tout de leur histoire.
Vouloir à tout prix prouver la cohérence du texte de Platon est sans doute faire une mauvaise approche du problème de l'Atlantide.
On sait qu'un texte littéraire peut «transformer» la réalité : très près de nous, La Chanson de Roland en est un exemple parfait. Les récits homériques de L'Iliade et de L'Odyssée, longtemps considérés comme légendaires, ont fini par être reconnus comme vrais et «décodés», au sens strict du terme.
La vérité sur l'Atlantide sortira probablement d'une critique serrée du texte de Platon et de sa «généalogie», qui devront être confrontées aux données historiques et géologiques disponibles.
Un jour, l'Empire atlante cessera peut-être d'être promené sur tous les continents ou même sur toutes les planètes, puisque certains auteurs ont même soutenu que les Atlantes, vaincus par les Athéniens, n'étaient, en réalité, que des... extraterrestres !


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