Les déclarations faites depuis quelques jours par de hauts responsables politiques sur Chakib Khelil suscitent moult interrogations. L'ex-ministre sera-t-il réintégré au sein de l'Exécutif ? Les explications et les arguments n'ont pas manqué pour défendre son retour aux affaires du pays. En effet, la classe politique, notamment celle issue des partis dits du pouvoir, a défendu Chakib Khelil en le considérant comme une compétence nationale méritant respect et égard pour toute sa contribution au secteur énergétique. Amar Saâdani, Ahmed Ouyahia, Nouredine Bedoui, Tayeb Louh, Amar Ghoul… étaient unanimes à défendre son «intégrité» et à proclamer son innocence. Soulignant le fait qu'il n'est pas sous mandat d'arrêt et loin d'être condamné par la justice algérienne ou internationale. L'évolution de ce dossier depuis la condamnation de l'ex-PDG de Sonatrach, de son staff, ainsi que des membres de sa famille, témoigne de la volonté des hautes autorités du pays d'en finir avec cette affaire qui a porté un énorme préjudice moral et matériel à l'Algérie. Et les sorties médiatiques du SG du Front de libération nationale, Amar Saâdani, plaidant la réhabilitation politique et judiciaire de l'ex-ministre de l'Energie, illustrent à plus d'un titre l'empressement de réintégrer cette personnalité au sein du gouvernement. Ahmed Ouyahia est allé plus loin dans son propos. Dans l'entretien accordé samedi soir à la chaîne Ennahar TV, le patron du RND, tout en vantant les compétences de Khelil, le qualifie «d'homme d'Etat de rang supérieur, maîtrisant parfaitement son domaine de compétences». Presque les mêmes propos ont été prononcés auparavant par Amar Saâdani, allant jusqu'à dire que Chakib Khelil est «le meilleur ministre de l'Energie et des Mines que l'Algérie ait jamais connu depuis son Indépendance». Pour les observateurs avertis, la défense de Khelil par les responsables politiques du FLN et du RND et l'accueil qu'il lui a été réservé par le wali d'Oran à son arrivée à l'aéroport Ahmed-Ben Bella, et aussi celui de la zaouïa locale de Djelfa, cachent en vérité d'autres enjeux. Il s'agit plus particulièrement de la tentative de restaurer l'image de Sonatrach, ternie par les différents scandales, et créer un climat de confiance au sein de ce groupe où de hauts cadres refusent à ce jour de prendre des décisions et des initiatives à même d'assurer un fonctionnement normal d'une entreprise dès lors que tout est suspecté dans cette compagnie. Les partenaires du groupe public souffrent énormément de ce statu quo et de cette inertie qui n'est profitable à aucune partie. Et devant la gravité de la situation énergétique nationale et internationale, le retour de Khelil peut être perçu, selon plusieurs spécialistes, comme un gage d'assurance et un message destiné à tous ceux qui doutaient de la stabilité du marché algérien. Et à ce propos, le SG par intérim du RND le souligne avec force lors de son passage à Ennahar TV. «L'affaire Sonatrach a coûté énormément à l'Algérie», a-t-il affirmé. D'autres experts considèrent par contre le retour de l'ex-ministre de l'Energie comme solution idoine pour le gouvernement surtout dans cette conjoncture économique et financière peu favorable et qui risque de durer longtemps. L'expérience acquise par Khelil dans le domaine énergétique et sa connaissance des rouages du secteur à l'échelle nationale et internationale lui assurent toute cette considération de la part des dirigeants politiques. Il apparaît donc que son retour aux affaires du pays peut constituer à la lumière de ces déclarations une occasion de rebondir sur la scène énergétique. D'autant plus que l'ex-ministre a proposé, lors de sa dernière sortie médiatique, ses services à son pays.