Il y a quelques années, plusieurs APC ont inscrit à leur tableau de bord la réfection, conjointement avec les OPGI, du réseau d'assainissement défectueux des cités dépendant de leur territoire. Qu'en est-il aujourd'hui de cette question relevant de salubrité publique ? Si pour certaines communes, le pari a été gagné, pour d'autres c'est l'échec. Bab Ezzouar fait partie de ce dernier lot comme le prouve l'état de dégradation des caves des cités à l'exemple de Sorecal, quartier coté durant les décennies 1980 et 1990. Aujourd'hui, la situation se présente plutôt mal et les habitants sont exaspérés. La vie ici est à la limite de l'asphyxie, pour reprendre l'expression d'un père de famille décidé de quitter les lieux où tous ses enfants sont nés. Abdelkader, cadre moyen dans une entreprise privée, habite au premier étage, juste au-dessus d'une cave engorgée d'eaux usées. «Il est pratiquement impossible d'ouvrir une fenêtre sans risque de respirer les puanteurs émanant d'en bas. Des insectes nuisibles, notamment les moustiques, en profitent d'ailleurs pour envahir l'appartement. C'est alors la guerre d'autant plus que certains insecticides s'avèrent inefficaces. C'est encore plus pénible en été avec la présence accrue de moustiques.» Selon lui, cette situation découle de la négligence des autorités locales dans la prise en charge du volet maintenance du réseau d'assainissement dont les canalisations sont bouchées. Le problème qui devait être pris en charge par la commune est tombé dans les oubliettes et ce n'est pas maintenant avec la politique d'austérité, où les collectivités locales ont vu leurs budgets amputés de moitié, que la commune va entreprendre un projet coûteux. Il fallait le faire lorsque le matelas financier était assez conséquent. A ce moment, commente notre interlocuteur, l'air était à l'héroïne de la fameuse fable de La Fontaine. Les malheurs des habitants de Sorecal ne s'arrêtent pas là, la cité croule actuellement sous des amas de sacs d'ordures à l'entrée des immeubles ou sur le bord des trottoirs. Les bennes mises à la disposition des ménages par Netcom sont constamment pleines à craquer. Quant au ramassage, il est difficile de croire qu'il se fait régulièrement par l'Epic concerné. A ces désagréments s'ajoute, selon un autre locataire, celui des coupures intempestives du courant électrique. C'est à ce titre que les citoyens qui ont sollicité nos colonnes espèrent trouver un écho à leurs doléances et attendent une solution à ces nombreuses préoccupations qui empoisonnent leur quotidien. Il reste aussi à croire à une volonté de la part des citoyens de Sorecal de respecter quelques consignes liées à l'environnement, à commencer par les horaires de sortie des poubelles et d'organiser, pourquoi pas, une journée de volontariat pour nettoyer leur quartier et lui redonner son visage d'antan. C'est du domaine du possible, non ?