Le public azazgui était au rendez-vous samedi avec la chanteuse kabyle Malika Domrane, qui s'est produite dans l'enceinte de l'annexe de la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Azazga, dans le cadre des soirées ramadhanesques. Une heure durant, la chanteuse a plongé les spectateurs dans un monde de sonorités débuté par un long prélude à la chanson «Asaru» (le film), et terminé par un tour de bendir. Cela a suffi pour enflammer la salle où régnait une atmosphère électrique digne des grands rendez-vous avec le public local qui est très exigeant. Le retour de Malika Domrane dans une ville qui a marqué sa carrière d'artiste, puisqu'elle a réalisé ses deux premiers disques à Azazga, a été l'événement de ce mois. Après «Asaru», la chanteuse a enchaîné avec «Thachamaâth» (la bougie) et «Thaqchichth» (la fille), avant d'entonner «Adhelaâ miyeks el qaâ» (le couffin sans fond), en hommage à l'enfant de la région, le regretté Mohya. «Un vrai intellectuel, car quand il trouvait un livre par terre, il le nettoyait et le gardait», a témoigné la chanteuse à l'égard de ce poète et dramaturge aimé du public. Elle enchaînera avec un autre hommage à Matoub Lounès, le chantre de la musique kabyle assassiné par les hordes terroristes il y a dix-huit ans. Toujours dans le cadre des hommages, Malika Domrane entonnera «Azouaou» (le kabyle), «à la mémoire des martyrs du Printemps 2001, à leur tête le jeune Massinissa Guermah», une chanson qu'elle terminera par un poème en français qu'elle intitula «Liberté». Toujours dans une ambiance des grandes soirées, la chanteuse entonnera l'une de ses nouvelles chansons, puis une ancienne de Sofiane, un enfant de la région, avec lequel elle formait un duo au début de sa carrière artistique à la fin des années 1970. «Il n'est pas là, mais je le ramène où il est né», annonce la chanteuse avant de terminer avec un tour de bendir pour tenir les spectateurs en haleine jusqu'au bout d'une soirée ayant permis à beaucoup de familles et de spectateurs de se ressourcer en cette fin du mois de Ramadhan. Notons qu'avant le passage sur scène de Malika Domrane, deux chanteurs ont donné la réplique, pour réchauffer l'ambiance. C'est ainsi que Djamel Kaloun s'est distingué avec 5 chansons dont «Jidda» (grand-mère) du groupe Tagrawla alors que Mourad Soummam n'a pas manqué de bercer l'assistance avec sa chanson «Paris». A la sortie du spectacle, un mélomane quinquagénaire nous dira qu'il a été emmené 25 ans en arrière, puisque quand il était lycéen, Malika Domrane, qui était au début de sa carrière, s'était produite au niveau du lycée Chihani-Bachir d'Azazga.