C'est dans une salle comble voire même archi comble que Yasmina a évolué. Une salle où la gent féminine était plus importante tant la chanteuse est aujourd'hui des plus adulées de la chanson kabyle. Une chanteuse qui a le mérite d'écrire elle-même ses chansons, voire les composer sans pour autant savoir jouer d'un instrument mais tout simplement en fredonnant l'air qu'elle propose à un compositeur qui en fait l'instrumentation. Il faut dire que Yasmina est la chanteuse qui monte et ne cesse de monter. Pour beaucoup, Yasmina, qui a pratiquement débuté dans le monde de la chanson, il y a plus de 20 ans avec son premier titre « Lqadi » (Le juge) allusion à son premier mariage raté, est la chanteuse la plus prolifique tant elle met dans les bacs pratiquement un album par année. Elle a eu, depuis, à fréquenter et à rencontrer les meilleures figures de la chanson kabyle comme Akli Yahiatène, Allaoua Bahlouli, Arezki Moussaoui, Youcef Abdjaoui, Lounès Matoub, Hamidouche, Farid Ferragui, Malika Domrane, Nouara et Ait Menguellat. C'est d'ailleurs Youcef Abdjaoui qui a décelé en elle son don pour la chanson et a vu en ce bout de femme un succès fou. « C'est lui qui, à Paris, m'a donné l'occasion de chanter au cours d'une soirée dans un grand music-hall parisien. Ce jour là, j'avais interprété « Asaru » de Malika Domrane et « Ruh dayen » de Farid Ferragui » , dira-t-elle avant de préciser que ses premiers pas en solo dans la chanson, elle les doit à « Allaoua Bahlouli qui m'a aidé à préparer mon premier album lqadi (Le juge) » sorti en 1989. Depuis sa voix ne sera plus étrangère dans les foyers en Kabylie. Pour expliquer cet engouement pour cette chanteuse, nous nous sommes rapprochés de certains spectatrices et spectateurs qui ont été tous unanimes à nous dire que pour l'heure c'est la seule chanteuse qui chante vrai, qui chante la souffrance, le vécu de tous les jours. D'ailleurs, Yasmina le reconnaît : « Ce que j'écris dans mes poèmes et je chante, c'est ma propre vie, ce sont mes souffrances et mes douleurs au quotidien, car la vie ne m'a pas gâtée. La mienne est faite d'afflictions et de déceptions. C'est tout cela et tant d'autres choses que mes fans retrouvent dans mes chansons ». En effet, Yasmina, que beaucoup voient en elle la digne héritière de H'nifa et de Nouara, ne laisse personne insensible comme nous l'avions remarqué dans la salle où il y avait beaucoup d'émotion. Ainsi donc, Yasmina, qui compte partir en tournée nationale avec la direction de la culture de Tizi-Ouzou, a rendu un bel hommage à Lounès Matoub, en reprenant pratiquement tout son répertoire mais aussi ses propres chansons dédiés au défunt. Ce fut donc une belle soirée ramadhanesque que la chanteuse Yasmina a offerte à ses nombreux fans. Une chanteuse qui aspire à vivre le bonheur. Un bonheur qu'elle souhaite à tous les Algériens. Car, dans ses chansons il y a certes une part de souvenirs, mais il y a aussi beaucoup d'espoirs en l'avenir même si elle appréhende le sien. « J'ai peur de l'avenir, car le passé ne m'a pas laissé de quoi entretenir l'espoir mais je me dis assez souvent que la vie c'est aussi l'espoir et qu'il n'y a pas que la mort ». Si bien qu'elle souhaite aussi que « L'on rende un hommage à Lounès Matoub pour célébrer sa venue sur terre par un grand hommage le jour de l'anniversaire de sa naissance ». Enfin, pour conclure, Yasmina a tenu à faire son mea-culpa vis-à-vis de l'homme qui est sa cible privilégiée dans ses chansons. « Que l'on ne se méprenne pas et que l'on dise de moi ce que je ne suis pas. Mais tout simplement, les hommes que j'ai rencontrés dans ma vie de femme étaient des gens exécrables ».
