Militant de la démocratie et syndicaliste de premier ordre, Mustapha Bacha, membre fondateur du RCD en 1989, a tiré sa révérence un certain 8 août 1994, terrassé par une crise cardiaque à l'âge de 38 ans. Vingt-deux années après sa disparition, la fondation éponyme de son village natal à Tassaft-Ouguemoun, dans la commune d'Iboudrarène, commémore demain l'anniversaire de la mort de celui qui fut à l'avant-garde de tous les combats post-indépendance pour la démocratie, les droits de l'homme et l'amazighité. Selon le programme remis par la fondation Mustapha-Bacha, en plus de la traditionnelle cérémonie de recueillement sur la tombe du défunt en présence de la famille, de ses proches et de ses compagnons à partir de 10h du matin, il a été également décidé l'organisation d'une course à pied en hommage au défunt. Il s'agit d'une initiative du jeune Hamid Djoudar, qui a décidé de l'organiser en sa mémoire à l'occasion de la commémoration du 22e anniversaire de sa disparition. Intitulée «Course contre l'oubli», le coup d'envoi de cette épreuve sportive en solitaire sera donnée demain à partir de 7h30 au niveau de l'ancienne mairie de la ville. D'une distance d'environ 42 km, cette course aura comme point d'arrivée la tombe du défunt Mustapha Bacha, à Tassaft Ouguemoun. Un homme de tous les combats Après des études primaires dans son village natal, il poursuivra les cycles moyen et secondaire à quelques kilomètres de là, à Beni Yenni, chez les Pères blancs. Après l'obtention de son bac, il s'inscrit à la faculté des sciences économiques d'Alger. Dès l'entame de sons cursus universitaire, Mustapha créera un collectif culturel qui servira de cadre d'expression à toutes les compétences existantes à l'université. Il faut dire Bacha était déjà militant du GCRC (Groupe communiste révolutionnaire), ce qui prouve que la politique était très présente dans ses préoccupations. Il resta dans ce groupe jusqu'en 1987, pour entrer de plain-pied dans l'organisation révolutionnaire des travailleurs (ORT) et le syndicat UGTA qu'il rejoint en 1986 dans le cadre de sa carrière à l'Eniem d'Oued Aissi. C'est lors des assises du MCB qu'il fera part de l'annonce officielle un certain 10 février 1989 de la naissance du RCD. Il est alors élu secrétaire national de la formation. Il fut incontestablement l'un des hommes forts du RCD. Mustapha sera aussi promu porte-parole officiel et exclusif du congrès extraordinaire de ce parti, tenu à la Coupole du 5 Juillet en 1991. Il sera par la suite nommé président du bureau régional de la wilaya en 1992. Une année plus tard, et lors des états généraux des patriotes républicains qui a donné naissance au Mouvement pour la république (MPR) en novembre 1993, Mustapha Bacha est élu président du bureau d'Alger. Moins d'une année plus tard, il succombera à une crise cardiaque.