L'Algérie pourra réduire ses pertes en céréales de 35% à moins de 5%, en construisant de nouvelles installations de stockage. L'Etat économisera alors près de 119 millions de dollars par an, selon les conclusions d'une étude réalisée sur la filière céréalière. Dans une conjoncture économique de crise, le gouvernement qui tend à réduire la facture des importations et booster la production, voire l'exportation hors hydrocarbures, a fait du secteur agricole l'une de ses priorités. Le ministère de l'Agriculture, soucieux de la sécurité alimentaire du pays, s'est fixé comme objectif de mettre fin aux importations de blé dur d'ici 2019. Mais, il faut reconnaître que les difficultés que connaît cette filière demeurent un grand obstacle. Surtout lorsque l'on sait que les infrastructures destinées, actuellement, au stockage de la production nationale ont pour la plupart été réalisées antérieurement à 1984, et «n'offrent pas, par conséquent, les conditions idoines en matière d'aération, d'humidité et de températures requises pour une bonne et saine conservation du produit». Avec une production annuelle de 33 millions de quintaux, au titre de la saison moisson-battage 2015/2016, en baisse de 21% par rapport à la précédente campagne, l'Algérie a tout intérêt à développer le rendement de cette filière essentielle et réduire ses pertes post-récoltes. Sur ce plan, «les discussions en cours entre les autorités et le leader américain de la sécurité alimentaire, Blumberg Grain, ont atteint un stade avancé». Le leader américain propose son système de stockage ; un dispositif de gestion intégrée qui permet de limiter les dégradations avec un taux de perte de moins 5%. Selon une source proche du dossier, «la proposition a suscité l'intérêt des pouvoir publics, à travers l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) et même des acteurs privés dans le domaine agroalimentaire». Notre source, se basant sur l'étude dont nous détenons une copie, affirme qu'avec la réduction des pertes «l'Etat économisera près de 119 millions de dollars par an». Le système Blumberg Grain d'infrastructures horizontales de stockage de céréales de haute technologie, repose sur un réseau internet privé de type VPN qui permet, avec des systèmes d'information appropriés et connectés aux organismes de météorologie locaux, «une gestion à distance des principaux paramètres d'ambiance (Température, humidité…) et par ailleurs, assurent la sécurité des infrastructures multi-sites». Les nouvelles TIC sont employées sous forme d'un centre de contrôle et de commande qui permet de gérer à distance diverses infrastructures implantées dans différents sites éloignés les uns des autres. En déplacement, en mars dernier, aux Etats-Unis d'Amérique, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait rencontré le PDG de Blumberg Grain, Philip Blumberg, qui s'était déjà rendu en Algérie, un mois auparavant, pour négocier la construction de silos horizontaux pour couvrir l'ensemble des sites de récolte à travers le pays. Sellal s'était engagé alors à faire avancer les discussions.