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Mohand-Akli Benyounes, dit Daniel : «Nous avons payé le prix cher pour l'indépendance»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11130

Mohand-Akli Benyounes, dit Daniel, était le coordinateur des sept wilayas de la fédération du FLN en France, de 1954 à 1962 (Wilaya 7 historique). C'est l'un des principaux acteurs qui a vécu tous les évènements de cette fédération sur le territoire français. Dans cet entretien, Benyounes revient sur cette période charnière de la guerre de Libération
Racontez-nous comment était la situation des émigrés algériens en France pendant la Révolution et dans quel contexte est née cette fédération de FLN en France ?
Les émigrés algériens étaient très sensibles à ce qui se passait au pays. Je vous rappelle que la première organisation qui s'est élevée contre le colonialisme français, l'ENA (Etoile nord-africaine), est née en France. C'est le cas également du PPA (Parti du peuple algérien) et du MTLD. C'est pour vous dire que l'émigration algérienne en France était pour l'indépendance de l'Algérie bien avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale. En 1954 est né le FLN dans le but de libérer le pays du colonialisme. C'était de nouveaux responsables, jeunes et pleinement engagés. Le principal d'entre eux était le défunt Mohamed Boudiaf. Celui-ci était déjà responsable de la fédération de France du MTLD de 1952 à 1954, en compagnie de Didouche Mourad. Mourad Tarbouche a été le premier responsable de la fédération de France du FLN après sa création. C'est lui qui dirigeait le premier noyau de cette fédération. Donc, l'émigration algérienne n'a pas du tout perdu de temps pour rejoindre la Révolution.
Les émigrés algériens étaient isolés en France. Ils vivaient dans une situation humiliante. Mais ils sont restés très attachés et sensibles à leur pays. Heureusement qu'il y avait une solidarité entre nous. Et cet esprit de solidarité infaillible nous a beaucoup aidés à structurer les rangs de la Révolution en France. Nous nous sommes organisés autour de sept wilayas. J'ai été coordinateur de ces sept wilayas, mais avant cela, je suis passé par tous les échelons.
Comment avez-vous eu l'idée de faire la guerre à l'ennemi sur son propre territoire ?
C'est à partir de 1957 que nous avions pu organiser les premières manifestations en France. Car, avant, nous avions fait face au MNA de Messali Hadj, qui nous menait une guerre. Ce qui nous a obligés de nous défendre. Vers la fin 1957, nous sommes arrivés à bout de ce mouvement contre-révolutionnaire. C'est à ce moment qu'on a pu nous concentrer sur la lutte contre le colonialisme français. Dans la nuit du 24 au 25 août 1958, nous avions ouvert ce qu'on appelait le Second front. Plusieurs attentats ont été commis, dans cette nuit-là, contre des commissariats et des usines stratégiques dans l'économie française. Ce jour-là, les Français ont découvert les capacités insoupçonnées du FLN en France. Car ils ne savaient pas ce qu'on représentait.
Concernant la marche du 17 octobre, le contexte politique qui nous a menés à organiser cette marche était bien spécifique. Le détonateur fut le couvre-feu honteux imposé aux Algériens dans la région parisienne.
A cette époque-là, il y avait des négociations entre le GPRA et le gouvernement français. Pendant ces négociations, chaque partie comptait aller à la table des négociations en position de force. C'est ainsi que les Français ont envoyé le maximum de troupes en Algérie pour affaiblir le FLN-ALN et instaurer le couvre-feu pour affaiblir la fédération de France. Cette fédération qui contribuait à hauteur de 1 milliard de centimes pour la Révolution.
Donc, le 6 octobre 1961, Maurice Papon a décidé d'instaurer un couvre-feu de 20h30 à 5h30 pour les Algériens vivant dans la région parisienne, et pour les commerçants, de 19h30 à 5h30. Cela nous a fortement pénalisés. Donc, on s'est dit que si on se laisse faire, notre organisation sera carrément asphyxiée. On s'est alors concertés pendant une semaine, et on a pris la décision de faire cette manifestation. La décision a été prise le 10 octobre pour tenir la marche le 17 du même mois. On a alors relayé l'information de bouche à oreille, par le canal de l'organisation. Le 17 octobre, à 17h, ce sont 80 000 Algériens qui se sont rassemblés dans tous les grands quartiers de Paris. La réaction de la police française était cruelle. Il y avait 400 morts et 12 000 arrestations, alors que cette manifestation était pacifique.
Nous avions vécu des situations que je ne souhaite à personne. Nous avons payé le prix cher pour notre indépendance.
Aujourd'hui, vous êtes président de l'association des moudjahidine de la fédération du FLN en France. Dans quel but vous avez créé cette association ?
Notre démarche est de garder cet esprit qui nous a réunis pour la Révolution. De sauvegarder cette mémoire, et aussi, de regrouper les anciens moudjahidine, de les aider dans leurs démarches administratives pour obtenir leurs droits que leur permet la loi. Nous assistons tous ceux qui nous sollicitent, dans le cadre des lois en vigueur. Nous participons également à l'écriture de l'Histoire.


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