Dossier de logement, dossier Ansej, dossier pour l'emploi, dossier scolaire, dossier de passeport biométrique, dossier de carte d'identité, dossier de carte grise… les Algériens passent leur temps à constituer des dossiers. Mais quand ces derniers contiennent une liste interminable de papiers à retirer au niveau des services de l'état civil, ça vire complètement au cauchemar. Il n'y a pas deux mairies en Algérie qui fonctionnent de la même manière. Chacune applique les textes à sa guise, et toutes imposent une bureaucratie infernale aux citoyens. Le plus étonnant est que le ministère de l'Intérieur et des collectivités locales a, depuis l'installation du service biométrique et de la numérisation de l'état civil, allégé les procédures administratives. Il a, fin 2015, procédé à la révision de plusieurs textes législatifs pour justement faciliter la constitution d'un dossier administratif. Aujourd'hui, tel que le département de Nouredine Bedoui le dicte, le citoyen n'est plus concerné par la légalisation des copies de documents originaux. La durée de validité de l'acte de naissance est prolongée de 01 à 10 ans ainsi que la durée de validité de l'acte de décès de un an à une durée illimitée. Le ministère de l'intérieur mentionne aussi que la rectification des erreurs transcrites sur les actes des registres d'état civil se fera sur place, en collaboration avec les autorités juridiques compétentes. Le nombre de pièces administratives délivrées par les services d'état civil est réduit de 29 à 14 pièces. Pour les changements de résidence, le demandeur n'a plus à courir dans tous les sens pour transférer son dossier, puisque les APC ont officiellement reçu l'instruction d'effectuer le changement de résidence par le biais d'un réseau intranet. Nouredine Bedoui a même promis l'arrivée d'une nouvelle ère en 2016, celle du «zéro papier» administratif à retirer auprès des institutions et administrations algériennes. Dans ces récentes déclarations, il soulignera que «le citoyen pourra, depuis son domicile et grâce à internet, formaliser un dossier et se faire établir le document administratif qu'il souhaite». Une révolution pour l'Algérie qui se fera grâce au numéro national d'identification institué dans le cadre du système biométrique. Le ministre de l'Intérieur avait aussi affirmé que l'état «œuvre avec les moyens humains et matériels nécessaires à améliorer le service public, pas seulement à l'état civil, mais également dans d'autres secteurs comme la santé, l'habitat, l'éducation ou le travail, en éliminant le volume encombrant que le citoyen doit fournir». Défi «zéro papier» : est-ce possible ? Néanmoins, quand Bedoui dit, les APC n'appliquent pas souvent. Dans la majorité des cas, les mairies à travers le territoire national font encore courir le citoyen pour un simple document qui peut se faire en un clic. L'exemple des formulaires est le plus représentatif de cet état de fait. Combien de fois l'algérien s'est retrouvé bloqué dans la constitution de son dossier de pièce d'identité car sa municipalité de résidence ne lui a pas délivré ce formulaire qui constitue la pièce maîtresse de son dossier. Pourtant, c'est simple, il suffit de se connecter sur le site du ministère de l'Intérieur (http://www.interieur.gov.dz) et d'imprimer le document en question. D'autres APC refusent de délivrer un acte de naissance en langue française lorsque le demandeur est né dans une autre wilaya, alors que sur ledit site, il est clairement mentionné que tout citoyen algérien peut demander son acte de naissance dans n'importe quelle circonscription du pays. Autre exemple, celui des certificats de résidence. Le ministère de l'Intérieur souligne clairement que ce document est délivré seulement dans trois cas ; demande de CNI, demande de passeport, création d'un parti politique. Pour le reste des cas, le certificat est remplacé par la fiche de résidence sur présentation d'un document justificatif. Seulement des administrations continuent encore à exiger ce document. Dans ces cas cités et d'autres encore, le citoyen ne semble pas en avoir fini avec la bureaucratie. L'Algérie est très loin d'aborder cette nouvelle… celle du zéro papier.