Le MSP n'envisage pas de rencontre avec le FLN. Le parti islamiste a démenti, hier, les propos de Djamel Ould Abbès, patron de l'ex-parti unique, au sujet d'un rendez-vous prochain entre les deux formations. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) s'est dit surpris des déclarations du secrétaire général du FLN qui a reçu dimanche dernier Aboudjerra Soltani. «La direction du MSP a suivi avec étonnement les propos du secrétaire général du FLN dans le cadre de ce qu'il considère comme une rencontre avec des dirigeants du mouvement et qui sera suivie par une autre élargie à d'autres dirigeants des deux partis», écrit le parti d'Abderrezak Makri dans un communiqué. Tout en «démentant» avoir eu connaissance de la première rencontre déjà, «le parti assure qu'il n'a à aucun moment délégué quelqu'un pour prendre attache avec le FLN», lit-on encore dans le démenti. Un véritable affront pour l'ancien président du parti, Aboudjerra Soltani et son bras droit Abderrahmene Saïdi, reçus par Djamel Ould Abbès pour discuter de la situation politique du pays et de l'avenir. Le MSP, engagé avec d'autres partis de l'opposition dans le cadre de la CLTD et de l'ICSO, tient donc à lever tout amalgame entre ses propres convictions et positions d'une part, et les initiatives de Soltani, d'autre part. Ce dernier, ancien ministre d'Etat, sans portefeuille, n'en est pas à sa première sortie à l'opposé de la nouvelle ligne adoptée par le MSP depuis sa sortie du gouvernement. Aboudjerra Soltani, ne partageant pas l'alignement du parti sur l'opposition radicale au pouvoir a, à maintes reprises, critiqué la méthode Makri. Ses tentatives de ramener le MSP, encore une fois, dans le giron du gouvernement et donc dans le camp du pouvoir, sont un secret de polichinelle. Sa rencontre avec Ould Abbès est l'exemple vivant de cet objectif recherché. Mais l'ex-Hamas est catégorique. «Il n'y aucun débat au sein du Mouvement, ni un quelconque rendez-vous prévu avec le FLN», tranche le MSP, avant d'adresser une mise en garde à l'adresse de son ancien président, lorsqu'il explique que «le bureau exécutif refuse catégoriquement ce genre de procédé dans ses relations avec les partis». Comprendre qu'Aboudjerra Soltani n'est pas habilité à parler au nom du MSP qui se trouve visé dans sa stabilité, à en croire le démenti du parti. D'ailleurs, la rencontre Ould Abbès-Soltani semble être un épisode de ce que le parti islamiste qualifie de «tentatives de déstabilisation récurrentes». En tout état de cause, la participation du MSP aux élections législatives, bien qu'il ne croie pas aux garanties de transparences avancées par les autorités, ajoutée au discours véhiculé par son président Abderrezak Makri depuis quelque temps, notamment en ce qui concerne sa vision pour un gouvernement d'union nationale, sont autant de paramètres qui plaident en faveur d'un rapprochement. Mais, si rapprochement il y a, ce ne sera pas à Soltani de jouer les intermédiaires. D'où le rappel à l'ordre du parti qui insiste sur son attachement à ses institutions légitimes, le conseil consultatif entre autres.