Le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune avait assuré au lendemain de sa nomination à la tête du nouvel exécutif gouvernemental que le financement des projets relevant du secteur du BTP ne constituera plus une entrave pour la poursuite de la réalisation des projets de bâtiment. Cela n'a pas empêché une cinquantaine d'entrepreneurs du BTP de réclamer plus de 380 milliards de centimes aux autorités. Pourtant, pas moins d'une soixantaine de milliards de dinars ont été injectés par la Caisse nationale du logement (CNL) au profit des entreprises exerçant dans le secteur du BTP, chargées de la réalisation de différents types de logements. «60 milliards de dinars payés au titre des redevances dues aux maitres d'œuvre en charge des projets de réalisation de logements», avait annoncé, le 26 mai, Tebboune. Ce montant représente en effet la moitié des créances impayées, estimées à 120 milliards de dinars. Ceci ajouté aux 74,60 milliards de dinars débloqués par la CNL, une semaine avant, au profit des entrepreneurs chargés de la réalisation des projets de logements dans les formules Location-vente (AADL) et logements publics locatifs (LPL-social). 320 entreprises privées du BTP sont dans la même situation et n'ont toujours pas été payées. Pour ce, un énième sit-in a été organisé dimanche dans la cour du siège de l'Algérienne de Réalisation et Construction du Centre (ALRECC), relevant du ministère de l'Habitat pour réclamer «3,8 milliards de dinars de factures impayées». Ces entrepreneurs affirment avoir des préjudices financiers incommensurables, engendrés par le non-paiement des travaux de réalisation. Dénonçant l'indifférence du ministère de l'Habitat à leur égard, la plupart de ces entreprises vont devoir mettre au chômage plus de 3200 personnes. Ces entrepreneurs réclament le règlement de factures impayées s'étalant entre 2011 et 2016, affirmant n'avoir plus reçu de virement depuis trois ans. Ces sous-traitants ont réalisé des logements LPP, sociaux ainsi que des casernes pour l'armée nationale populaire (ANP). Ces entrepreneurs ont évoqué une situation financière critique et le risque de prison qu'ils encourent pour non-paiement de leurs dettes contractées pour la réalisation des projets. La réponse du Directeur général de l'ALRECC était décevante : «il n'y a pas d'argent. Je ne peux rien faire pour vous». On se demande où sont passés plus de 130 milliards débloqués à moins d'un mois pour régler ces factures restées impayées. Nul ne doute de la bonne volonté des pouvoirs publics pour régler ce problème, en dépit de la crise financière que connaît le pays, néanmoins, le non-paiement de ces factures a mis dans la difficulté plusieurs entrepreneurs privés.