S'il est des enfants de chanteurs, de comédiens ou de peintres ayant réussi en suivant la voie de leurs parents, il en est d'autres qui ont échoué. Il est vrai qu'il est avantageux d'avoir un père artiste pour faciliter la réussite pour les enfants, car ils auront un conseiller à la maison et des moyens, mais ce n'est pas toujours le cas, car certains chanteurs ne comptent que sur le fait d'avoir déjà un nom célèbre et oublient de suivre des formations. Le don ne se transmet pas automatiquement par hérédité mais beaucoup d'enfants d'artistes ont su profiter de l'opportunité d'avoir un professeur à domicile et, dès la naissance. A Constantine, le défunt Hadj Mohamed Tahar Fergani, qui a cédé sa place à ses enfants, notamment Salim, qui est un des meilleurs exemples de réussite. Le maître du malouf, dont une quarantaine d'enfants et de neveux ont appris à chanter et jouer aux instruments de musique, a réussi en léguant son titre à son fils qu'il a formé dès son jeune âge. A Tlemcen, le plus bel exemple fut donné par Cheikh Larbi Bensari qui avait su former son fils Redhouane pour le remplacer et prendre une bonne place parmi les plus grands maîtres de l'andalou. Le neveu de Cheikh Ghafour avait également fait une très bonne percée en tant que percussionniste et chanteur de hawzi et même de chaâbi. Le chanteur oranais Blaoui Houari, qui a hérité l'art de son père Med Tazi, qui était un virtuose de la Kouitra, n'a pas laissé de relève pour perpétuer son nom dans le monde de la chanson. A Annaba, Kamel, le fils de Hamdi Bennani, est sur la voie de son paternel, et la fille de Lâyachi Dib a une voix sublime mais les deux n'ont pas passé l'étape de la célébrité. A Alger, les enfants d'Abdelhamid Ababsa, Nadjib, Naïma et Fella ont pu suivre la voie tracée par le père mais les filles ont su rester sur le haut du pavé, notamment Naïma et Fella. Le fils de Mehdi Tamache a également de fortes chances de gagner une bonne place parmi les vedettes de la chanson chaâbie, mais il n'arrive toujours pas à démarrer. Pour la chanson moderne, Ahmed Dahmani, le fils de l'ancien chanteur des années 1960-1970, Mohamed Slim, a su s'imposer même au niveau international. La relève Dans le style chaâbi, dès le début des années 1940, Hadj M'rizek avait su reprendre le flambeau tenu par son demi-frère Qhiwdji. Il faut noter que Hadj M'rizek était aussi le demi-frère du grand comédien Rouiched, également connu pour être parmi les meilleurs chansonniers comiques algériens. Le même Rouiched laissera ses deux enfants Mustapha et Rachid pour monter sur les planches du théâtre algérien. Le comédien Mustapha El-Anka avait également chanté et enregistré des disques, mais c'est El-Hadi son cadet qui a suivi le chemin du grand Hadj M'hammed El-Anka. Même si El-Hadi sait qu'il ne pourra pas égaler son paternel, il aura le double mérite d'être un maître du piano et un chanteur ne se cachant pas derrière l'image de son papa, puisqu'il ne l'imite pas. Pour la chanson kabyle, l'un des plus bels exemples de réussite est Djaâfer Aït Menguellet qui tient à suivre le chemin se son père. Par ailleurs, le virtuose du banjo et de la mandoline, Mansour Brahimi, n'est pas devenu comédien et poète comme son père (Himoud Brahimi alias Momo), car c'est lui qui voulait en faire un musicien dès son enfance, en l'inscrivant aux cours de l'association andalouse El Mossilia. Pour Guerouabi, c'est une autre hisoire. Son fils Mustapha n'arrive pas à s'accrocher en tant que chanteur alors que Merouane a réussi dans la comédie et l'animation. Son neveu Sid Ali Driss, qui est sa vraie photocopie (visage et voix), pourrait bien tourner un film sur l'histoire de Guerouabi. Il ne pourrait pas l'égaler bien qu'il a réussi quelques chansonnetes modernes. Driss est également un bon animateur spécialisé dans le chaâbi. Tout comme Mustapha Guerouabi, le fils de Boudjemâa El Ankis n'a pu qu'attirer l'attention. Kamel, le fils de Dahmane El-Harrachi, est également un exemple d'échec car le défi est trop grand, et il ne suffit pas d'avoir un nom connu sur la scène artistique pour réussir. Cela pourrait aider mais il faut avoir de grandes qualités pour pouvoir s'imposer. Pour la chanson féminine algéroise, Dalila Naim a tenté de reprendre le flambeau de sa tante, Fadhila Dziria, mais la réussite n'a pas duré. Comme Fergani, le chanteur Rabah Driassa, auteur du premier tableau vendu aux enchères au lendemain de l'indépendance de l'Algérie, a pu former son fils Abdou qui est devenu une vraie star grâce à sa belle voix et ses qualités artistiques. La fille de Driassa est également une bonne miniaturiste. Dommage qu'elle n'expose pas ses œuvres. La fille de l'ancien chef d'orchestre, le défunt Teyssir Aqla, a aussi pu montrer ses capacités et ses dons de chanteuse. Des qualités pour réussir Youcef Tayhi, le neveu du compositeur Said Bestandji, reste à l'ombre. On devrait faire appel à ce virtuose du piano pour se produire en public. Karim, le fils de Bestandji, qui aurait choisi de vivre en France est aussi un bon musicien. Dans le domaine du théâtre, Cherif, l'enfant de Hassan El-Hassani, qui avait toutes les capacités pour prendre la place de son père a préféré éviter la vie artistique. Son propre fils, Abdelkader, est égalemnt un bon comédien mais a préféré la photographie. La jeune Samia Meziane a également réussi en suivant la trace de ses parents Agoumi et Sonia. Le fils de Tahar Foudhala a, quant à lui, suivi la voie de son père en optant pour le classique mais n'a pas réussi à convaincre. Ces derniers temps, il a décidé de tenter une carrière dans le cinéma. Il a des chances de réussir. A Constantine, c'est le regretté comédien Touache qui a laissé sa place à son fils. Bien que cette liste puisse être étoffée, on peut dire que les enfants des célébrités sont privilégiés pour se lancer dans une carrière artistique, mais il leur faut des qualités pour réussir.