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Hocine Gaham, islamologue, au Temps d'Algérie: «Là où passe le salafisme, le colonialisme suivra»
Publié dans Le Temps d'Algérie le 01 - 10 - 2017

Dans cet entretien, l'islamologue Hocine Gaham revient sur les fondements idéologiques du salafisme. Il décrypte son évolution historique au gré des conjonctures, parle de ses transformations pernicieuses et révèle sa soumission à l'ordre saoudien qui se sert de cette idéologie pour miner et phagocyter la religion musulmane. «L'Algérie qui n'a pas échappé aux tentacules de cette secte, prévient Hocine Gaham, devrait combattre par tous les moyens ce fléau qui a déjà fait trop de victimes».

Le Temps d'Algérie : L'idéologie salafiste est de plus en plus répandue dans le monde musulman. Quels sont ses fondements ?
Hocine Gaham : Il va falloir d'abord identifier cette secte salafiste en la replaçant dans le cadre de sa véritable identité et ses véritables objectifs. Le salafisme tel que pensé et réfléchi par Ibn Taymiya, premier précepteur de cette idéologie, (VIIIe siècle) est venu pour rendre licite le meurtre contre les musulmans. Il s'est d'emblée inscrit dans une logique «criminelle» qui à la fois contredit et combat toute pratique apaisée et rationnelle de l'Islam qui pourtant interdit le meurtre. A coups de fatwas, Ibn Taymiya s'est distingué radicalement de certaines notions de l'Islam et est parvenu à «légaliser» le crime contre les musulmans même si ces derniers n'ont pas commis d'actes justifiant cette ultime sentence, à savoir la mort. Ses livres et manuels en tout genre, imprimés et édités à ce jour en Arabie saoudite, distribués gratuitement dans le monde entier, contiennent plusieurs de ces fatwas appelant au meurtre contre quiconque (musulman) ayant interprété différemment que lui les règles ou préceptes de l'Islam. Nous sommes là en face d'une idéologie mortifère. Cet homme a posé, en tout point de vue, la première pierre de l'extrémisme, et par extension, le terrorisme. Ceci pour ce qui est des fondements idéologiques du salafisme et plus tard de son versant, le wahabbisme. Pour ce qui est des objectifs, il est utile de souligner que cette secte a depuis son origine fonctionné sous la coupe des services secrets britanniques d'abord, américains et israéliens ensuite. Au départ, la création de cette secte dangereuse, encouragée par les services secrets susmentionnés, avait pour but de miner et phagocyter l'élan de l'empire ottoman afin d'aboutir à sa chute. Par l'irruption du salafisme dans l'espace naturel de l'Islam, il était donc question de semer la «fitna» en inculquant aux sociétés musulmanes une idéologie belliqueuse et factieuse. Il faut savoir, par ailleurs, que ce plan machiavélique a été également alimenté par les précurseurs «orientalistes» qui ont suggéré à leur intelligentsia de faire de la pensée d'Ibn Taymiya leur cheval de bataille. L'objectif était de parvenir à la destruction des musulmans par eux-mêmes. Sans le salafisme, l'islam dérangerait les intérêts des colonisateurs, et sa participation (le salafisme) à créer les conflits entre musulmans va permettre à l'occident de garder sa domination sur eux. Depuis l'apparition de ces hérétiques égarés, les musulmans n'ont pas cessé de s'enfoncer dans l'abime. Là où passe le salafisme, le colonialisme suivra. Plus tard, à la fin des années 1970, la même secte sera appelée de nouveau au renfort des britanniques, américains et israéliens. Contre qui ? C'est l'Iran qui sera cette fois dans le collimateur de cette coalition qui s'est allié avec la famille des Al Saoud. Il fallait absolument créer une turbulence menée par cette secte afin de couper les tentacules de l'Iran, arrivé aux abords d'Israël, grâce à son influence sur l'Irak, la Syrie et le Liban, soit un territoire de plus de 4 millions de km² avec un quart des richesses mondiales en énergie et des passages maritimes parmi les plus délicats au monde. Ceci explique pourquoi le mouvement terroriste actuel Daech a installé son califat uniquement sur cette partie du sol musulman afin d'assurer une ceinture de sécurité assez large à Israël.
L'Arabie saoudite constitue donc, selon vous, le «valet» de l'impérialisme dans le monde musulman. Est-ce toujours le cas ?
Toutes les attaques et les guerres menées en terre d'Islam ont été précédées par des fatwas sorties tout droit des laboratoires (mosquées) de l'Arabie saoudite. Les exemples ne manquent pas. Irak, Libye, Yémen, Bahrein, Somalie, Afghanistan, Iran, toutes les campagnes de déstabilisation menées contre ces pays ont été précédées et légitimées par des fatwas saoudiennes. Souvenez-vous de la guerre d'Irak : quelques jours avant que la coalition menée par les Etats-Unis n'intervienne militairement sur le sol, le tristement célèbre mufti saoudien Ibn Baz avait dressé une fatwa excommuniant (takfir) le président irakien Saddam Hussein. Ces fatwas avaient pour objectif sournois de préparer psychologiquement l'opinion publique musulmane. Un modus operandi qui a été éprouvé et testé plusieurs fois et dans de nombreux pays. L'exemple le plus récent nous vient de Libye. Comme en Irak, avant l'intervention de la coalition, un mufti du nom de Salah Ben Muhamed Al Haydane, président du conseil consultatif saoudien, avait professé une fatwa contre le président libyen Muammar Kaddafi le qualifiant «d'hérétique et d'apostat». Trois jours plus tard, la coalition lâcha sa première bombe sur ce pays voisin. Un autre exemple : en 2006, alors que le Hizboullah libanais était en pleine guerre contre l'agresseur israélien, suscitant des centaines de marches le soutenant à travers le
monde, une des figures du wahhabisme saoudien, Ibn Djebrin, avait rendu une fatwa interdisant d'implorer Dieu pour que la résistance libanaise remporte la victoire… D'autres fatwas de ce genre démontrent, si besoin est, à quel point l'Arabie saoudite, sous la houlette des occidentaux, sert avant tout les intérêts néocoloniaux, ceux des américains notamment. Il est quand même déconcertant et étonnant de voir un des muftis de cette monarchie - soudayssi, imam de la Mecque - faire l'éloge du président américain, Donald Trump en l'occurrence, en le présentant comme étant un «homme de paix et de stabilité pour le monde», alors que la plupart des capitales européennes manifestaient des craintes réelles vis-à-vis de ce même président trump qui œuvre pour annuler l'accord nucléaire avec l'Iran, il est aux yeux des salafistes et de l'Arabie saoudite le semblable du prophète .
Comment, selon-vous, cette «secte» salafiste est parvenue à déployer sa toile en Algérie ?
C'est un réseau qui s'est d'abord constitué dans les mosquées par les milliers étudiants algériens formés en Arabie saoudite. Comment avaient-ils rejoint les universités saoudiennes aussi librement ? Il faut savoir qu'à l'époque, le président chadli Bendjedid était lié à Mitterand. Je n'écarte pas la thèse selon laquelle ce président français aurait poussé et convaincu le président algérien à collaborer avec les saoudiens pour se prémunir de l'expansion de l'influence iranienne. Le ministre de l'époque, Ahmed Taleb Ibrahimi, qui appartenait à la sphère islamiste, l'association des oulémas, (qui était elle-même très liée à l'administration coloniale), doit en savoir beaucoup sur ce sujet précis. C'est à partir de là que les portes ont été grandes ouvertes devant l'invasion islamiste d'Arabie saoudite en opposition à l'Iran. Khomeyni qui est arrivé au pouvoir en Iran à la fin des années 70 devenait une sérieuse menace. Ce religieux qui a réussi à arracher son pays à l'influence de l'impérialisme appela à une révolution mondiale pour une rupture totale avec le système néocolonial. Et cela a très vite constitué un réel danger pour les américains et les israéliens et leurs alliés : les monarchies du Golfe, à l'exception d'Oman. L'Iran avait pour objectif de récupérer les terres d'Islam occupées, El Qods, la Mecque et Médine car, à ses yeux, les trois étaient sous contrôle américain. Sa menace à la fois contre les USA, Israël et l'Arabie saoudite était tellement sérieuse que des moyens colossaux devaient être mobilisés, entre autres le déclenchement d'une guerre Irak-Iran, lancée simultanément avec le recrutement de milliers de prêcheurs afin de contrer le chiisme iranien. Combattre un religieux par un autre religieux. Les islamistes algériens devaient eux aussi intégrer ce schéma pour barrer la route à l'influence chiite qui aura des retombées encore plus graves sur la France que sur l'Algérie, vu le poids de la communauté algérienne en France. C'est ainsi que des milliers d'étudiants algériens sont tombés dans le piège saoudien. A leur retour de ce pays, ils ont constitué leurs réseaux et ont commencé à mobiliser autour d'eux les jeunes algériens en les initiant à la «pensée» wahhabbite, appelant à la rupture avec l'islam sunnite traditionnel, à excommunier tout musulman non affilé à leur doctrine, au rejet du progrès et du développement. L'idée en fait n'était pas de freiner seulement le chiisme, mais de replonger les musulmans dans des guerres intestines. Cette mission a été menée avec succès. Aujourd'hui, les mosquées, tombées entre les mains des wahhabites, protègent formidablement et l'Arabie saoudite et Israël. Elles prêchent depuis près de quarante ans sur le comment et la manière de rompre avec l'Iran sous prétexte de combattre le chiisme et la défense de la sunna ! Un discours qui n'a pas de sens dans un pays tel que l'Algérie qui attend de ses imams des prêches portant sur les réalités algériennes.
Le danger islamiste est-il toujours d'actualité en Algérie ?
L'effacement de l'endoctrinement est un processus de fond qui peut s'étaler sur au moins deux générations. Si l'affaiblissement politique de l'islamisme en Algérie est acquis, il n'en demeure pas moins que sur le plan idéologique, l'islamisme est à son apogée. L'Algérie est dans le viseur de l'impérialisme. Ce dernier tentera inéluctablement de renforcer les islamistes pour occuper le terrain et tisser leur toile en attendant de sauter sur la première opportunité qui les propulsera à la tête du pouvoir. Les frères musulmans ne cachent pas cette ambition. Les wahhabites, par contre, qui affichent insidieusement un prétendu désintérêt de la politique, ne le font que par diversion. Ce qui les empêche de recourir pour l'instant à des méthodes plus radicales, c'est la force - Dieu merci - de notre glorieuse institution militaire qui se renforce ces derniers temps d'un soutien populaire inégalé. Chose qui a coupé court aux aspirations des islamistes qui veulent récupérer la colère populaire. Je pense que les Algériens mesurent pleinement ce danger et la menace qu'il fait peser sur la nation. D'autre part, c'est également une sérieuse menace sur notre référent religieux, identitaire, historique et culturel. S'il ne peut pas nuire à l'Etat, sa nuisance contre le peuple est continuelle.
Selon-vous l'Etat fait-il son travail contre cette secte ?
Tout d'abord, la question doit être abordée d'un point de vue politique. C'est à l'état de juger et d'évaluer la conduite à adapter avec cette secte, et connaissant l'Etat algérien, qui a de tout temps agi avec sagesse et dans le cadre de la légalité, il serait capable et j'en suis certain, d'épargner à l'Algérie le danger salafiste, à la première minute où il pressentira son risque. Les services de sécurité, ceux qui ont vaincu le terrorisme, sont certainement très bien instruits du dossier de cette organisation, de ses dessous, détails et enjeux ou portées. L'Algérie est plus grande que la menace d'une secte. Politiquement, personne n'a le droit d'interdire aux gens de choisir leurs croyances. Il faudrait agir en douceur et intelligemment tout en envisageant des solutions de nature à renvoyer le wahhabisme de là d'où il est venu. L'état n'est pas le seul responsable de la poussé islamiste en Algérie. Nos intellectuels, universitaires et les imams notamment sont tout aussi responsables. Le travail de sensibilisation et d'éclairage n'a pas été accompli. J'endosserais surtout la responsabilité aux gens du culte qui délaissent leurs mosquées, laissant ainsi le terrain vide devant la conquête wahhabite. Je méprise les prêcheurs qui ont peur de critiquer ou de démasquer le wahhabisme par crainte de représailles de la part de ces extrémistes violents. Je blâme les imams qui ne lisent pas et n'approfondissent pas leur savoir sur les dessous d'un salafisme, à la base ridicule mais pernicieux. Si l'on veut enterrer définitivement le wahhabisme, il suffit de revoir toutes leurs fatwas de trahison car la perte de confiance engendrée par leur connivence fera voler en éclats leur crédibilité.
L'Arabie saoudite vient d'autoriser la conduite aux femmes. Est-ce selon-vous une avancée ?
Le roi Solmane et son fils héritier du trône ont été vivement salués pour le geste qu'ils viennent d'entreprendre. Je dirai qu'ils ne manquent pas de courage, en recalant, négligeant, humiliant, discréditant et recadrant les gardiens du wahhabisme. Ces derniers ont été tout simplement cloués au pilori. Nous devons reconnaître que l'Arabie saoudite est le pays le plus avantagé sur cette planète. Des richesses abondantes pour une population peu nombreuse avec un régime politique stable, une économie capable de rivaliser avec l'occident. Seulement et malheureusement, l'Arabie saoudite est loin de réaliser son épanouissement avec une société souffrant d'un manque dramatique au plan de l'évolution de ses esprits et mentalités ou consciences, ce qui est la base de tout développement civilisationnel. L'institution religieuse en vigueur ne cesse de dégrader le citoyen saoudien par deux paramètres : en semant les germes de l'ignorance et en réduisant ses libertés. Les enseignements extrémistes en cours dans ce pays mènent soit vers le takfir ou le koufr. En d'autres termes, les jeunes saoudiens deviennent soit des terroristes soit des athées. Le programme wahhabite ne peut pas propulser les capacités intellectuelles ni les talents, au contraire ; il appelle à leur anéantissement. Les chouyoukhs gagnent plus de mérite, d'influence, d'adeptes, d'impact et d'argent, avec une pléthore de fidèles extrémistes et ignorants qu'avec une population éclairée et instruite. La faiblesse de l'institution religieuse en Arabie saoudite peut être démontrée sur trois aspects : son hypocrisie, son ignorance et enfin sa soumission au pouvoir politique. Je m'explique : l'interdiction aux femmes de conduire reposait en fait sur de faux arguments et prétextes issus de la manipulation des textes coraniques. Maintenant, ils ont ressorti d'autres preuves pour défendre exactement le contraire ! Cette faculté de se muer et se plier devant les gouverneurs témoigne de leur hypocrisie et profonde ignorance de la religion, avec la capacité de manipuler les fidèles, victimes d'un islam prêché par des chouyoukhs de mauvaise foi. Je suppose que l'affaiblissement des chefs religieux en Arabie saoudite entraînerait la chute de toute leur secte à travers le monde. C'est ce qui explique probablement les remous que sont en train de subir les wahhabites algériens.


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