L'association «Femme rurale» de Tizi Ouzou a organisé, avant-hier, mardi, une formation dans la fabrication de savon à base de l'huile d'olive déclassée au profit d'une vingtaine de femmes de la région de Fréha, localité située à environ 30 kilomètres à l'est de la capitale du Djurdjura. C'est Mme Cherfa Zahra, présidente de la dite association, qui a organisé cette formation au niveau de la maison des jeunes de la commune de Fréha, en prévision du début de la récolte des olives qui débutera dans quelques semaines. En effet, l'association «Femme rurale» compte raviver la technique de la fabrication du savon traditionnel, aujourd'hui en perdition, et par là même la préservation de l'environnement de ce déchet toxique qui est l'huile d'olive déclassée. Une telle formation vise aussi faire découvrir ou redécouvrir un métier traditionnel, jadis très répandu en Kabylie, qui permettait aux femmes de produire du savon à partir des huiles déclassées, afin de réduire les dépenses et alléger la charge des familles à faibles revenus. Plus que ça, la récupération des huiles déclassées répond aussi à un souci d'ordre environnemental, puisqu'elle permet un recyclage et la valorisation des huiles utilisées. S'agissant des techniques de fabrication du savon, on apprend que le procédé de fabrication dit «à froid» est basé sur un mélange d'huile d'olive et de soude caustique diluée dans de l'eau et qui doit être mis à la même température (entre 45 et 49 degrés). Le liquide est ensuite mixé jusqu'à former une pâte épaisse qu'on peut laisser telle quelle ou parfumer avec des huiles essentielles et y ajouter d'autres additifs naturels (miel, la figue fraîche, l'extrait de café…). Une fois le savon obtenu, il ne peut être utilisé avant une période d'un mois, période ou temps nécessaire pour neutraliser l'effet de la soude caustique. Plusieurs types de savon peuvent ainsi être obtenus. S'agissant de la fabrication de savons pour la peau, il est conseillé l'utilisation d'une huile de meilleure qualité telle que l'huile d'olive utilisée en cuisine. Il est utile de signaler que l'association «Femme rurale» de Tizi Ouzou, qui active en étroite collaboration avec la direction des services agricoles de la wilaya depuis 2003, œuvre pour la promotion des produits agricoles et ceux issus de l'artisanat. Ainsi, elle organise des sessions de formation au profit des agriculteurs, spécifiquement les femmes rurales, dans les différentes tailles de l'olivier et les bonnes pratiques pour l'obtention d'une huile d'olive de qualité, à partir de la cueillette jusqu'à la mise en bouteille. Comme elle organise des formations dans l'entretien des oliveraies, la fabrication des confitures, du savon, des teintures végétales sur différentes fibres et ce, au niveau de l'ITMAS de Boukhalfa, à l'est de la ville de Tizi Ouzou. Aussi, cette association organise des sessions de formation dans la réhabilitation de la vannerie au niveau de la localité de Djemaâ Saharidj, où elle organise également des cours d'alphabétisation au profit des femmes de cette même localité. Par ailleurs, il est utile de signaler qu'en prévision de la célébration de la Journée mondiale de la femme rurale, qui coïncide avec le 15 octobre de chaque année, la direction de l'action sociale et de la solidarité nationale organise une journée d'information et de sensibilisation au niveau de la bibliothèque communale de Tizi Rached, mardi prochain, en collaboration avec différentes directions dont la direction du commerce, la direction du tourisme et de l'artisanat, la direction des services agricoles, et ce, avec la participation d'une trentaine de femmes rurales qui exposeront différents produits du terroir et de l'artisanat, à l'exemple de la poterie, la bijouterie, la robe traditionnelle, le tapis... Il est important de signaler que cette journée coïncide avec le marché hebdomadaire des femmes rurales au niveau de cette localité, un des rares marchés hebdomadaires organisés par les femmes au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou.