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Voie ouverte à une crise diplomatique
Espagne-Maroc
Publié dans Le Temps d'Algérie le 05 - 12 - 2009

Le cas de Aminatou Haider, l´indépendantiste sahraouie qui observe une grève de la faim à l´aéroport de Lanzarote où les Marocains l´ont expulsée pour son refus de se reconnaître comme «marocaine» est en train de revêtir la dimension d´une crise diplomatique entre Rabat et Madrid.
Cette crise est en gestation après la fin de non- recevoir réservée jeudi par Rabat à la demande espagnole de laisser Mme Haider retourner chez elle. Une forte mobilisation est en train de prendre forme à travers le monde, de l´Espagne vers les Etats-Unis. Figures internationales de l´art, du cinéma, de la littérature et des hommes politiques toutes tendances confondues ne veulent pas se taire.
La société civile algérienne et la presse ne devraient pas rester en marge de ce vaste mouvement de solidarité avec le porte-drapeau de la cause sahraouie. Une femme à la santé fragile mais au moral de fer qui est parvenue à provoquer une crise diplomatique entre les deux parties, le Maroc et l´Espagne, qui sont derrière ce drame aux conséquences imprévisibles.
Ingratitude marocaine

C´est la plus sérieuse crispation diplomatique entre le Maroc et l´Espagne depuis que le PSOE est au pouvoir, en avril 2004. La Secrétaire nationale chargée du Parti Socialiste, Mme Elena Valenciano, connue pourtant pour être un membre des plus actifs du lobby pro-marocain, n´a pas pu convaincre, hier, la délégation marocaine conduite par le Président du sénat Mohamed Cheïkh Badillah, de délivrer un nouveau passeport qui permettrait à la militante de la cause sahraouie de rentrer chez elle à Al Ayoun.
Profondément déçue, elle a avoué devant les journalistes n´avoir «décelé aucun indice» susceptible d´ouvrir la voie à un accord entre Madrid et Rabat sur le cas de Mme Aminatou Haider. Visiblement déçue et implicitement menaçante, elle a estimé que «l´Espagne ne mérite pas ce que le Maroc est en train de lui faire», à travers une attitude inflexible qui
«risque de compromettre tout le travail réalisé depuis 2004 par le gouvernement socialiste en vue de renforcer les relations entre les deux pays «, a-t-elle déclaré. Son sentiment est celui de l´ingratitude du régime marocain que le gouvernement socialiste a délivré de ses déboires avec l´ancien gouvernement Aznar qui avait opté pour des relations autrement plus amicales et de rapprochement avec le président Bouteflika.
La responsable du PSOE sait donc parfaitement de quoi elle parle, car les socialistes espagnols ont toujours ménagé le royaume alaouite, à la différence de l´ancien gouvernement du Parti Populaire qui n´avait pas hésité à relever le défi de la provocation de Perejil lancée par Mohamed VI en juillet 2002, histoire de tester la réaction espagnole en cas de «marche verte» sur Ceuta et Melilla. Aznar avait parfaitement décodé les intentions marocaines et agi militairement. Aznar parti en avril 2004, ce fut la lune de miel entre le gouvernement socialiste et le palais royal marocain que seule la visite du couple royal espagnol à Ceuta et Melilla est venue perturber.
Il a fallu que le pro-marocain ministre des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, emploie tout son génie pour éviter une nouvelle crise dans les relations entre les deux pays. Pour le PSOE, Rabat ne peut pas avoir oublié que Zapatero a «rééquilibré» les relations de l´Espagne avec les pays du Maghreb dans le sens des intérêts du Maroc. N´a-t-il pas apporté ouvertement son soutien au plan d´autonomie marocain pour le Sahara Occidental ? L´Espagne n´est-elle pas derrière l´octroi du statut avancé au profit du Maroc par l´Union européenne ?
Cafouillage diplomatique
Moratinos est, aujourd´hui, devant une sale affaire qu´il a mal su gérer, lorsqu'il a fermé les yeux sur l´expulsion de Mme Haider vers l´Espagne alors qu´elle n´était munie d´aucun passeport. Une violation pure et simple de la loi sur les étrangers. Il est contraint de gérer ce problème en même temps que la délicate affaire de l´enlèvement, dimanche dernier en territoire mauritanien, de trois Espagnols membres d´une organisation humanitaire, par un groupe de Al Qaïda pour le Maghreb Islamique.
Le gouvernement Zapatero a reçu une véritable gifle de Rabat qui campe sur son refus de laisser Mme Haider rentrer chez elle. M. Agustin Santos, chef de cabinet du ministre des Affaires étrangères, a avoué, jeudi, cet échec de la diplomatie socialiste, en déclarant que le gouvernement espagnol «ne croit plus à la possibilité de convaincre le Maroc de laisser Mme Haider rentrer chez elle».
Bien sûr, il est peu évident que le gouvernement Zapatero aille, dans sa réaction, jusqu´à désavouer publiquement, le Maroc, pays avec lequel il existe bien des litiges, allant des enclaves de Ceuta et Melilla, au Sahara Occidental, en passant par le trafic de drogue et l´immigration illégale.
Zapatero a choisi donc d´user de «pressions» sur le royaume alaouite par le biais des Nations unies et de l´Union européenne qu´il veut impliquer dans la recherche d´une solution au problème de Mme Haider. Madrid a perdu tout espoir de convaincre Mme Haider de cesser sa grève de la faim. Le gouvernement espagnol a joué toutes ses cartes.
Le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères avait fait trois propositions à la militante sahraouie, toutes rejetées : obliger Mme Haider à demander personnellement un passeport marocain, ce qui reviendrait à se reconnaître comme marocaine, accepter l´asile politique en Espagne ou opter pour la nationalité espagnole. Madrid veut, en fait, gagner du temps à tout prix. Plus le problème de la grève de la faim dure, plus le gouvernement espagnol panique.
Dans son cafouillage diplomatique en vue de convaincre Mme Haider de mettre fin à sa grève de la faim, M. Agustin Santos est allé jusqu´à affirmer que «l´Espagne ne reconnaît pas les Accords de Madrid de 1975. Un autre diplomate fait dans la surenchère : «D´un point de vue juridique, la position exprimée par l´Espagne au sujet des Accords de Madrid torpille la thèse défendue par Rabat» sur le Sahara Occidental, assure-t-il. Des déclarations de panique.
Les membres du PSOE pro-sahraoui paraissent impuissants. Le chargé des relations du Parti Socialiste avec la Société civile, Pedro Zerolo n´a pu faire mieux que de rappeler en direction des autorités marocaines que «le moment n´est pas aux conditions mais aux solutions». De son côté, l´eurodéputé Juan Fernando López Aguilar exige du Maroc «de réparer cette injustice».
Le Prix Nobel de littérature, Jose Saramago, qui a rendu une visite à Mme Haider mardi, a critiqué avec virulence «la position inhumaine du Maroc». Rabat fait la sourde oreille à ces réactions venues d´Espagne ou des Etats-Unis.
La France veille
La tension entre Madrid et Rabat est déjà montée d´un cran lorsque, la semaine dernière, le Maroc avait publié un communiqué visant à impliquer le Front Polisario dans l´enlèvement des trois ressortissants espagnols.
Les autorités espagnoles avaient commencé à voir du mépris dans la réaction marocaine. Pour El Pais, «s´il est évident que le gouvernement socialiste espagnol veut éviter à tout prix des frictions avec le Maroc à cause du problème du Sahara Occidental, il est tout aussi évident que Aminatou Haider a réussi à provoquer une tension entre l´Espagne et son voisin du sud».
Le Maroc voit partout la main de l´Algérie
Madrid ne peut faire mieux que de tenter de camoufler à tout prix une crise dont elle ne veut pas avec l´encombrant voisin du sud. Elle fait la politique de l´autruche. Jusqu´à quand ? Et si le pire (la mort de Aminatou Haider) se produisait ?
Aux yeux des médias et de l´opposition, Moratinos a sous-estimé un cas humanitaire qui prend, aujourd´hui, les allures d´une crise diplomatique. «Patatas callientes» (patates brûlantes) dans les mains du chef de la diplomatie du gouvernement socialiste.
Voilà le constat que font les observateurs qui estiment qu´à force de trop ménager le régime marocain, la diplomatie espagnole s´est retrouvée prise dans son propre jeu diplomatique malsain.
Sourd aux critiques de la société civile, mais parfaitement conscient que le gouvernement socialiste espagnol n´ira pas vers une crise diplomatique, le Maroc croit jouer sur du velours. Il tente, comme à son habitude, de brouiller les cartes en voyant, partout, la «main de l´Algérie» dans cette affaire ou l´implication du Front Polisario dans l´enlèvement des otages espagnols.
Des arguments ridicules que le président du Sénat marocain a avancé, jeudi à Madrid, devant la presse, déplorant que «les autorités espagnoles ne veulent pas admettre que ce cas (de Mme Haider) est un plan diabolique monté par les services de renseignements algériens dans le but de torpiller le plan d´autonomie marocain pour le Sahara Occidental». Du déjà entendu.


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