Le propriétaire du fast-food a indiqué au Temps d'Algérie que trente-deux personnes sont au chômage depuis la fermeture de l'établissement jeudi dernier, sur décision de l'APC. Le conflit opposant Nacim El Kfel, le gérant du fast-food «Fatim» de la rue Abdelkrim El Khattabi, à l'APC d'Alger-Centre, a mis 32 personnes au chômage depuis jeudi, suite à la fermeture pour une période indéterminée de l'établissement. «Nous avions vingt personnes qui travaillaient quotidiennement du matin jusqu'à 16h30 et douze de 16h30 à 1h du matin, ce qui fait au total trente-deux employés. Ce sont trente-deux familles qui sont privées de revenus», affirme M. El Kfel qui a reçu, samedi, le journaliste du Temps d'Algérie dans son bureau, rue Larbi Ben M'hidi. Revenant sur cette fermeture, le gérant révèle : «La police est intervenue jeudi à 6 h du matin avec onze véhicules.» «Les policiers ont brusquement investi le local. Un des employés, qui leur a demandé le document les autorisant à y accéder a été conduit au commissariat», raconte de son côté l'ordonnateur (la personne chargée de la gestion sur place) qui montre des blessures au niveau du pied qui auraient été causées au cours de cette intervention. M. El Kfel précise qu'il a été convoqué par la police la veille. «L'officier de police m'a demandé de fermer le local et de le laisser tranquille. J'ai refusé. Après quoi, il m'a dit : Je n'ai jamais été harcelé par mes supérieurs dans une affaire plus que celle-là !», raconte-t-il. Au sujet de l'intervention du tribunal de Sidi M'hamed, comme le prétend l'APC, le gérant nie : «J'ai parlé au procureur général, il a affirmé qu'il n' était pas au courant». Tout compte fait, dans le cadre de l'application de l'arrêté signé par le président de l'APC Tayeb Zitouni, le 29 septembre, le restaurant a cessé toute activité jeudi matin. Après cela, des employés y ont placardé des affiches pour dire : «Non à l'injustice !», avant de les arracher. «C'est pour apaiser les esprits», explique-t-on. Le gérant cherche à «apaiser les esprits» parce que, selon lui, le fast-food serait au centre de règlements de comptes entre personnes du bureau d'Alger du Rassemblement national démocratique (RND) et de l'APC, la plupart des élus étant issus de ce parti. Le propriétaire, qui était lui-même cadre du RND, aujourd'hui versé dans les affaires, se refuse à donner plus de détails. Outre le fast-food, il possède des boutiques de vente de portables (dont l'une est située en face de «Fatim»), ainsi que deux journaux : «Particulier à particulier» et «Top Secret», un bimensuel suspendu début novembre. Dans le dernier numéro (25 octobre-7 novembre), le journal a fait parler Salah Belmekki, élu RCD à l'APC, qui a reproché à M. Zitouni le gaspillage du denier public en achetant un véhicule Audi A4 pour 5 millions Da… Actuellement, M. El Kfel fait des démarches auprès de la wilaya déléguée de Sidi M'hamed et l'APC pour débloquer la situation. «Nous avons tous les documents», avance-t-il. «Fatim» a été ouvert en mai 2007 en tant que crémerie. Sa transformation en fast-food sans préalable lui a valu une première fermeture. L'autorisation ne lui a jamais été délivrée par la wilaya déléguée. «La loi est claire. J'ai déposé un dossier complet et on m'a délivré un reçu valable durant 2 mois. Au-delà des deux mois, la demande d'autorisation devient automatique», indique-t-il. «Fatim» a été aussi doté d'une terrasse sans autorisation écrite de l'APC. Les demandes introduites ont été rejetées sans motif. «D'autres restaurants ont été autorisés à installer des terrasses, pourquoi pas nous ?», s'interroge-t-il. Le 25 décembre, le propriétaire de ce fonds de commerce et l'APC passeront en justice. Une nouvelle fois…