Ouvrir une galerie d'art est un pari difficile. Certes ardu, mais tenu et soutenu par la ténacité et la persévérance de Moussa Médiène. Cette idée qui a germé depuis longtemps fait référence à le milieu culturel où il toujours baigné dans une atmosphère culturelle atavique. Intellectuel de la première heure comme son frère Benamar Médiène, Moussa a fait une incursion dans le domaine de l'art. «On a baigné dans le milieu dans notre tendre enfance» dit il. D'autant que sa longue expérience en qualité de journaliste à l'APS et comme libraire lui a été appréciable. En outre, son autre gageure, c'est la promotion de l'art. «Il y a lieu de faire connaître les artistes et créer un marché de l'art en Algérie» souligne-t-il. Pour le marché de l'art, Moussa Médiène est désappointé de cette carence. A ce sujet, il explique avec son ami Djelouat Nourine que «l'argent est un médiateur des valeurs de la société». Par ailleurs, il rappelle à bon escient l'animosité qui anime souvent les rapports entre artistes. «Il faut éviter toutes les relations de type zizanies intrau-térines pour aller vers le conflit porteur de sens sur ce qui ne va pas dans la relation dans communauté. Si l'on s'enferme dans la zizanie, on ne produit que le pathogène». C'est vraiment un appel au secours qu'il lance aux artistes pour leur union qui tendra vers ce marché de l'art inexistant. Pour le début de cette année, une exposition de bijoux berbères aura lieu prochainement Sa nouvelle galerie au nom exotique de «Lotus» renvoie à sa première adresse située à la rue Ho Chi Min. Opérationnelle depuis le 8 octobre, cette galerie se greffe au nombre restreint de trois galeries d'art à Oran. Dans sa galerie, on retrouve sur les cimaises les tableaux d'une trentaine d'artistes peintres de divers horizons, notamment de Mostaganem, Batna, Bel Abbès, Maghnia, Alger, Oran et Bordj Bou Arréridj comme Hioun, Belkhourisset, Belagh, Chender, Merssali, Belmeki, Ferhat, Oulhaci, Doubalah, Mahdjoub Ben bella ; Behloul, Toualbia etc. ainsi que le sculpteur Kouider Medjehed. Parmi ces artistes, de jeunes talents ont émergé, et Médiène tente de les faire conaître au public. Dans le registre de son planning, déjà trois vernissages depuis son ouverture et prochainement le 7 janvier avec Djelouat . Pour le début de cette année, une exposition de bijoux berbères aura lieu prochainement en collaboration avec l'association «les Amis de Abdelhamid Benzine» et une rétrospective de l'œuvre de Belkhourisset prévue pour le premier trimestre. Dans ce volet de manifestations, il est inscrit dans son programme une exposition des reproductions de M'hamed Issiakhem, et pour la Journée de la femme, une exposition collective de peinture féminine. Moussa Médiène estime inclure dans ses projets des expositions de photographes et de caricaturistes comme Hic et Dilem et bien d'autres prochainement. Ces divers projets ambitionnent la relance de l'art pictural et augurent d'une nouvelle approche de l'art. Sa galerie relance le débat sur l'art, ce domaine souvent négligé, mis sous le boisseau et dévoyé.
